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Saguinus fuscicollis · Tamarin à tête brune
Statut CITES
Le Tamarin à selle (Leontocebus fuscicollis) est une espèce de primate de la famille des Callitrichidae. C'est le plus petit des tamarins. Il doit son nom à son pelage, dont le dessus est nettement divisé en trois zones de couleur.
Tamarin à manteau brun. saddle-back tamarin, brown-mantled tamarin. bebeleche, sagui-de-cara-suja (Brésil), jíti (en référence à son cri) (Colombie). pichico común, chichico (Pérou). potsitari tsigeri (ethnie matsigenka du parc national de Manú) et leoncito (Équateur).
Le tamarin à selle occupe grosso modo l’aire géographique du ouistiti pygmée, soit un vaste triangle couché de plus d’un million de km² en haute Amazonie comportant la Colombie, l'est de l’Équateur, le sud et l'est du Pérou, le nord de la Bolivie ainsi que le nord et l'ouest du Brésil. Le plus répandu et le plus commun du genre se trouve principalement au Pérou.
Il y en a 12, mais plusieurs d’entre elles pourraient constituer des espèces valides. Il existerait notamment une nette divergence évolutive entre, d’une part, les spécimens austraux possédant des sourcils pâles (taxa cruzlimai, primitivus, weddelli + melanoleucus aux affinités incertaines) et, d’autre part, les spécimens occidentaux (lagonotus, leucogenys, illigeri, nigrifrons, fuscicollis) et septentrionaux (fuscus, avilapiresi, orientalis) qui n’ont pas les sourcils pâles. En outre, certains spécimens de l’est du Pando dans la zone du Río Negro (extrême nord-est de la Bolivie) ont un aspect quelque peu décoloré avec une tête et un cou beige clair et une croupe orangée, le pelage étant un peu plus obscur mais ressemblant à celui de Saguinus melanoleucus crandalli qui s’étend à quelques centaines de kilomètres plus à l’ouest).
Forêt secondaire (riche en lianes et plantes grimpantes) mais aussi primaire. Présent dans la terra firme et dans la varzea. Comme tous les tamarins, il évite les forêts de palmiers car ses griffes accrochent mal sur ce type de végétation.
Le tamarin à selle de Lesson (S. f. fuscus) est sympatrique du tamarin labié de Thomas (S. labiatus thomasi) et du callimico (Callimico goeldii).
Le tamarin à manteau rouge (S. f. lagonotus) est sympatrique du tamarin du Río Napo (S. graellsi).
Le tamarin à selle de Spix (S. f. fuscicollis) est sympatrique du tamarin à moustaches de Spix (S. mystax mystax).
Le tamarin à selle de Weddell (S. f. weddelli) est sympatrique du tamarin labié de Geoffroy ([S. labiatus labiatus), du tamarin empereur à menton noir (S. imperator imperator) et du tamarin empereur barbu (S. imperator subgrisescens). Il s’associe aux trois espèces de tamarins moustachus. Forme d’autant plus souvent des troupes mixtes avec d’autres tamarins que ceux-ci ont un écart de taille plus important avec lui. Il s’associe aussi au titi roux (Callicebus cupreus) et, moins souvent, au titi à fraise (Callicebus torquatus).
C'est le plus petit des tamarins. Dessus nettement divisé en trois zones de couleur. Épaules et pattes avant noires à brun acajou, dos central strié d’orange ou de jaunâtre, bas du dos et pattes arrière variant du brun sombre au rouge profond. Dessous rougeâtre sombre. Tête noire, museau blanc bien visible et grandes oreilles nues. Les diverses sous-espèces se distinguent par leurs trois zones de couleur (manteau, selle et croupe) plus ou moins pâles.
Corps 22 cm (de 18 à 27 cm). Queue 36 cm (de 25 à 37 cm). Poids 387 g (M) et 403 g (F). Cerveau : 9,3 g. Rapport longueur bras/jambes (x100) : 75. Caryotype : 2n = 46.
De 16 à 100 ha et parfois plus. Varie beaucoup selon les régions. D’autant plus étendu si cette espèce voyage en groupes mixtes. Les domaines se chevauchent plus ou moins extensivement (de 21 à 79 %). Comme ses deux ressources principales (fruits des petits arbres et exsudats) se rencontrent souvent dans des types de forêt différents, son domaine est plus vaste et plus hétérogène que ceux des autres primates vivant dans le même environnement et sa densité est par voie de conséquence plus faible.
16,9/km² (Ayo, extrême sud-est de la Colombie). 3/km² (Río Pucacuro, Pérou, d’après Aquino). 28/km² (Río Manití, Pérou, d’après Soini et Cóppula).
Quadrupède. Saut-accrochage vertical. Se déplace en courant sur les plantes grimpantes et en sautant de branche en branche. Au repos, les singes s’assoient les uns à côté des autres, la queue pendante ou enroulée devant.
Diurne. Arboricole.
Parcourt chaque jour 1 à 1,8 km. Évolue dans la basse strate de la forêt, entre 3 et 20 m, le plus souvent près du sol. Budget d’activités : repos (44 %), alimentation végétale (17 %), recherche d’insectes (16 %), déplacements (21 %) et autres (2 %). Quand la nuit tombe, le groupe s’endort dans un trou d’arbre ou au cœur impénétrable d’une guirlande de lianes.
Frugivore-nectarivore-gommivore. Fruits, fleurs, nectar, exsudats et insectes.
Il assure la dispersion de nombreuses graines, notamment celles des parkias (comme Parkia vetulina) et des lianes (comme Anomospermum grandifolium et Asplundia peruviana). Avec son complice le tamarin à moustaches (S. mystax), ce sont plus de 155 espèces de fruits qui transitent dans leur intestin, c’est dire l’importance de ces primates pour la vitalité de la forêt de haute Amazonie. Durant la saison humide, il ne consomme pratiquement que des fruits, avec un complément de pétioles et de sève. Pendant la saison sèche, retournement de situation, avec une énorme consommation de nectar (75 %) et de gomme (9 %) - riche en calcium, avec seulement 16 % de fruits. Même s’il est plus gommivore que les autres tamarins, il ne peut saigner lui-même le bois et doit profiter du travail du ouistiti pygmée (Cebuella pygmaea), du ouistiti à queue noire (Mico melanurus) ou du ouistiti du Rondônia (Mico sp.) ou bien espérer que la sève s’écoule d’elle-même naturellement. Au sud de la Colombie, il consomme des fruits d’ingá (Inga sp.), des « raisins » d’uvilla (Pourouma cecropiaefolia), des noix de l’anacardier Tapirira guianensis, la pulpe des myrtacées Calyptranthes bipennis. Entre août et novembre, il se concentre sur la sève des ingás, des figuiers, sur le latex blanc des clusias (Clusia columnaris) ou celui du caballeros (Souroubea guianensis). Au Pérou, il passe la saison sèche à consommer la gomme des parkias (Parkia sp.), des bois violets (Peltogyne), des sloaneas (Sloanea sp.), des acacias (Acacia sp.), des combrétums (Combretum sp.) ainsi que le nectar du chupa-chupa (Quararibea cordata).
Il détache l’écorce et brise le bois mort à la recherche de larves, inspecte les fissures des troncs pour y dénicher des insectes. À l’instar des petits singes-lions, il fouille dans les broméliacées épiphytes. Il passe une heure et demie par jour à traquer toutes sortes d’arthropodes, une dizaine de proies étant capturées quotidiennement sur les troncs (cf. encadré Chasseurs d’insectes). Principales proies invertébrés : orthoptères (61 %) et hémiptères (7 %), le reste se décomposant de façon égale en larves de coléoptères, larves de lépidoptères, coléoptères adultes, mille-pattes. Il consomme également des grenouilles arboricoles (3 %) et des lézards (1 %).
Dans la Réserve nationale Pacaya-Samiria (Pérou), il consomme les fruits d’une anone (Annona duckei), de deux espèces d’inga (Inga spp.), d’arapari (Macrolobium sp.), de parkia (Parkia sp.), de gnetum (Gnetum sp.), de satine rouge (Brosimum rubescens), de matapalo (Coussapoa sp.), de deux espèces de figuier (Ficus spp.), du muscadier des marécages (Virola surinamensis) et d’une passiflore (Passiflora sp.).
Un cas d’infanticide a été observé dans lequel un nouveau-né a été tué par sa mère après qu’il a chu de son transporteur à plusieurs reprises, dont la cause pourrait être soit l’abrègement de la vie d’un enfant aux faibles chances de survie soit le stress lié à la présence d’une autre reproductrice au sein du groupe.
6 (de 2 à 12). 5,6 (Ayo, Colombie) pour S. f. fuscus. De 4 à 8 (Yasuní, Équateur) pour S. f. lagonotus. 6,5 (de 5 à 7), dans les Sierras de Contamana, Pérou (d’après Aquino et al.).
Variable. Groupe multimâle-multifemelle, voire groupe unimâle. Polyandrie. Clubs de célibataires mâles et individus solitaires.
La femelle dominante castre chimiquement ses sujettes par son odeur, elle peut s’accoupler avec plusieurs mâles et dispose d’un accès prioritaire aux sources de gomme. Le mâle dominant inhiberait également ses subordonnés. Les dominés affichent en effet des taux de testostérone très bas et les dominées de faibles concentrations d’œstrogènes. Une subordonnée extraite de son groupe se met à ovuler au bout de 9 jours. Remise dans son groupe, son ovulation stoppe immédiatement.
La saison de reproduction s’étale d’avril à octobre et celle des naissances de septembre à mars. Cycle œstral : 15 jours. La femelle met bas pour la première fois vers 18 mois. Intervalle entre les naissances : de 6 mois à 1 an. Après 140 à 150 jours de gestation, la mère donne naissance à des jumeaux dans 74 % des cas, parfois à un seul jeune (22 %) et très rarement à des triplés (3 %), en captivité.
Les deux parents ainsi que les frères âgés s’investissent dans l’élevage des jeunes.
Les mâles tendent à émigrer plus fréquemment que les femelles.
Le tamarin à selle possède 13 types de vocalisations, dont des gazouillis d’oiseau, des trilles doux (cri de contact) et des sifflements puissants (appel longue-distance). Ces sifflements répétés 7 à 10 fois trahissent la présence de ce singe discret et vigilant.
Il peut également communiquer visuellement à travers des déplacements et postures.
Le tamarin à selle délimite son domaine par des sécrétions sternales, périanales et suprapubiennes, essentiellement sur ses zones d’alimentation et de repos. Le marquage n’augmente pas à l’occasion des rencontres avec d’autres groupes, comme c’est le cas chez le pinché à nuque rousse (S. geoffroyi). Grâce à ces dépôts odorants, il est capable de discriminer le sexe, le statut social et même la sous-espèce. Le parfum reste analysable par l’animal durant deux jours. Les composants volatils majeurs des sécrétions sont le squalène, 15 esters de l’acide N-butyrique et plusieurs acides organiques.
Comme le callimico, il descend de temps à autre au sol pour échapper aux prédateurs. Face à un petit félin, les membres du groupe font mine de l’agresser en criant fort et longtemps (mobbing). D’autres populations de tamarins à selle préfèrent se cacher ou se tenir cois. Il existe des variations d’une région à l’autre et il est difficile de généraliser à propos de la stratégie utilisée par ces primates, qui tient compte de la prédation humaine dans le secteur et d’autres paramètres écologiques.
Cette espèce commune, protégée dans de nombreux sanctuaires du fait de sa large distribution, n’est pas menacée.
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