Loading AI tools
historien britannique De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Robert Ian Moore, né le , est un historien britannique, spécialiste de l'histoire sociale, politique et religieuse du Moyen Âge central, et en particulier des hérésies[1]. Il est aussi spécialiste d'histoire globale.
Naissance | |
---|---|
Nationalité | |
Formation | |
Activité |
A travaillé pour | |
---|---|
Membre de | |
Site web | |
Distinctions |
Né à Enniskillen en Irlande du Nord, il a fait ses études à l'Université d'Oxford, où il a été l'élève de Vivian H. Galbraith et de Ralph H. C. Davis, avant de rejoindre l'Université de Sheffield, où il a enseigné l'histoire médiévale jusqu'en 1994. Il a ensuite été Professeur d'histoire médiévale à l'Université de Newcastle jusqu'à sa retraite en 2003. Il a aussi été Professeur invité aux universités de Chicago et de Berkeley.
L'œuvre de Robert I. Moore est d'abord célèbre pour sa thèse, lancée en 1987 dans son livre La Persécution : sa formation en Europe, Xe – XIIIe siècle (titre original anglais : The Formation of a Persecuting Society : Power and Deviance in Western Europe, 950-1250), selon laquelle les sociétés occidentales sont devenues des sociétés structurellement persécutrices, intolérantes et souvent violentes envers toutes les minorités (juifs, homosexuels, lépreux, hérétiques, infidèles...), en relation avec la formation et le développement de pouvoirs centralisés dotés d'appareils bureaucratiques, qu'il s'agisse de l'Église catholique ou des états royaux et princiers.
En 2012, son livre The War on Heresy. Faith and Power in Medieval Europe, traduit en français en 2017 sous le titre Hérétiques. Résistances et répression dans l'Occident médiéval, propose une relecture complète de l'histoire des mouvements hérétiques du Moyen Âge central. Selon Moore, dont les positions sont proches de celles de Mark G. Pegg et rejoignent celles développées en France depuis les années 1990 par Monique Zerner, Jean-Louis Biget ou encore Uwe Brunn, les hérétiques n'appartenaient pas à une ou des Églises bien structurées et hiérarchisées ; ils étaient des chrétiens enclins à résister obstinément aux transformations connues par l'Église romaine depuis la réforme grégorienne, attachés à la pauvreté évangélique et opposés aux privilèges du clergé. C'est seulement pour venir à bout de leurs résistances en les persécutant et pour ainsi s'assurer une domination incontestée que l'Église romaine et les princes séculiers les ont qualifiés d'hérétiques.
En 2013 s'est tenue à Londres, à University College et au Warburg Institute, un colloque international intitulé Catharism : Balkan Heresy or Construction of a Persecuting Society ? (Le catharisme : hérésie des Balkans ou construction d'une société persécutrice) et centré sur une discussion des thèses avancées par R. Moore dans La Persécution : sa formation en Europe, Xe – XIIIe siècle et dans Hérétiques. Résistances et répression dans l'Occident médiéval. Un livre intitulé Cathars in Question, paru en 2016, réunit les actes de ce colloque[2].
Plus largement, Robert I. Moore est un historien du premier essor, indissociablement économique, social et politique, de l'Occident latin pendant une période décisive de deux siècles et demi environ, des environs de 950 aux environs de 1200. Tel est l'objet de son livre intitulé La première révolution européenne : cette période, qui est celle du féodalisme, voit une rupture profonde avec la civilisation paysanne antérieure ; se développent aussi bien le modèle de la famille chrétienne que la division du travail et la diversification des tâches, la productivité des campagnes et le servage, les villes, les administrations. Les agriculteurs deviennent des paysans sédentaires producteurs d'excédents au profit des seigneurs, lesquels ne s'entourent plus seulement de guerriers mais de clercs, administrateurs et juristes. La discipline des mœurs et l'organisation familiale se stabilisent ; la noblesse et le clergé se soutiennent mutuellement pour exercer leur domination sur les populations[3].
R. I. Moore est un des pionniers de l'histoire globale ou World history.
Depuis le début des années 1990, il dirige une collection d'ouvrages de synthèse en la matière intitulée The Blackwell History of the World. La démarche se fonde sur l'idée qu'"un monde dont le futur commun sera celui d'une transformation vertigineuse et potentiellement catastrophique a besoin d'une histoire commune, qui non seulement fournisse des descriptions solides et circonstanciées de large pans de l'évolution humaine, mais réponde aussi directement, et de façon parlante, aux préoccupations du présent"[4]. Parmi les succès de la collection, on compte le livre de l'indianiste Christopher Alan Bayly, The Birth of the Modern World, 1750-1914, paru en 2004 et traduit en français en 2006 sous le titre La naissance du monde moderne[5].
R. I. Moore est lui-même l'auteur d'atlas historiques et de plusieurs études sur l'histoire globale, en particulier du continent eurasiatique. Il développe notamment la notion d'"Ancien Régime eurasien"[6]. Il annonce travailler à un ouvrage intitulé Foundations of the Modern World pour sa collection, The Blackwell History of the World - dans laquelle est également prévu, pour former un tout avec celui de Christopher Alan Bayly, un ouvrage de Sanjay Subrahmanyam sur The Early Modern World[7].
Seamless Wikipedia browsing. On steroids.
Every time you click a link to Wikipedia, Wiktionary or Wikiquote in your browser's search results, it will show the modern Wikiwand interface.
Wikiwand extension is a five stars, simple, with minimum permission required to keep your browsing private, safe and transparent.