Loading AI tools
De Wikipédia, l'encyclopédie libre
En mathématiques, le problème des pièces de monnaie, également appelé le problème des pièces de Frobenius ou le problème de Frobenius d'après le mathématicien Georg Frobenius, est un problème diophantien linéaire. Il s'agit de déterminer le montant le plus élevé que l'on ne peut pas représenter en n'utilisant que des pièces de monnaie de valeurs faciales fixées[1]. Par exemple, le plus grand montant que l'on ne peut pas exprimer avec des pièces de 3 et de 5 unités est 7 unités. La solution du problème pour un ensemble de pièces donné est appelée le nombre de Frobenius de cet ensemble.
Il existe une formule explicite pour le nombre de Frobenius dans le cas où il n'y a que deux valeurs de pièces. Si le nombre de valeurs est plus grand, on ne connaît pas de formule explicite ; toutefois, pour tout nombre fixé de valeurs faciales, il existe un algorithme qui calcule le nombre de Frobenius en temps polynomial (en fonction du logarithme des valeurs faciales données en entrée)[2]. On ne connaît pas d'algorithme polynomial comme fonction du nombre de valeurs faciales, et le problème général, où le nombre de valeurs faciales est arbitrairement grand, est NP-difficile[3],[4].
En termes mathématiques, le problème s'énonce comme suit.
Étant donnés des entiers strictement positifs distincts et premiers entre eux dans leur ensemble, déterminer le plus grand entier qui n'est pas une combinaison linéaire à coefficients entiers positifs ou nuls de ces entiers, c'est-à-dire qui n'est pas de la forme pour des entiers positifs ou nuls .
Ce plus grand entier est appelé le nombre de Frobenius de l'ensemble et est noté habituellement .
La condition que les nombres soient premiers entre eux, c'est-à-dire que leur PGCD d soit égal à 1, est nécessaire et suffisante pour assurer l'existence du nombre de Frobenius :
Une formule existe pour n = 1 et n = 2. Aucune formule explicite générale n'est connue pour des valeurs plus grandes[4], problème que Frobenius mentionnait souvent dans ses cours[6],[7].
Dans ce cas, l'unique valeur faciale est nécessairement 1 donc[5] le nombre de Frobenius vaut –1.
Le nombre de Frobenius d'une paire d'entiers a, b > 0 premiers entre eux est : g(a, b) = ab – a – b = (a – 1)(b – 1) – 1[5].
Démonstration. Soit m un entier arbitraire. Comme a et b sont premiers entre eux, il existe exactement un couple (r, s) d'entiers relatifs tels que m = ra + sb et 0 ≤ s ≤ a – 1. La condition pour que m soit « représentable » (par deux entiers positifs) est que, pour ce couple particulier (r, s), le coefficient r soit, comme s, positif. Ce n'est pas le cas si m = –a + (a – 1)b, mais c'est le cas dès que m ≥ –a + (a – 1)b + 1 = (a – 1)(b – 1) puisqu'alors, ra = m – sb ≥ (a – 1)(b – 1) – (a – 1)b = –a + 1.
Cette formule fait partie des théorèmes du folklore mathématique (en) dont on ne connaît pas le découvreur[8]. Elle est extrêmement souvent[8],[9] attribuée par erreur à James Joseph Sylvester en 1884[10], alors qu'il la considérait sans doute comme connue[8] et que sa publication consistait en un autre exercice[11], que l'on peut dès lors reformuler[12] ainsi : démontrer que parmi les entiers de 0 à g(a, b)[13], exactement la moitié sont représentables.
On connaît des algorithmes rapides pour le calcul du nombre de Frobenius de trois entiers (détaillés dans demi-groupe numérique), même si les calculs peuvent être longs et pénibles quand on les effectue à la main. On connaît des minorants et des majorants pour les nombres de Frobenius de trois entiers. Des données expérimentales[14] montrent que la minoration de Davison[15],
est assez fine.
La formule ci-dessus pour n = 2 se généralise de deux façons.
Un formule simple existe pour des ensembles d'entiers d'une suite arithmétique[16]. Étant donné trois entiers , avec , on a :
De même, il existe une formule explicite pour les nombres de Frobenius d'un ensemble d'entiers en suite géométrique[17]. Étant donné trois entiers , avec , on a :
Le problème des nombres McNugget[18],[19] est un cas particulier du problème des pièces de monnaie.
Un nombre n est dit McNugget si l'on peut, en choisissant bien ses boîtes de Chicken McNuggets, parvenir à un total de n nuggets. Les boîtes classiques contiennent 6, 9 ou 20 nuggets. D'après un théorème de Schur, comme 6, 9 et 20 sont premiers entre eux dans leur ensemble, tout entier « assez grand » peut être exprimé comme combinaison linéaire à coefficients entiers positifs de ces trois nombres. Autrement dit : il existe un plus grand nombre qui n'est pas un nombre McNugget — c'est le nombre de Frobenius de l'ensemble {6, 9, 20}.
Mais on peut expliciter complètement cet exemple, sans invoquer le théorème de Schur, en démontrant directement que le plus grand entier qui n'est pas un nombre McNugget est 43 :
44 = 6 + 9 + 9 + 20 | 45 = 9 + 9 + 9 + 9 + 9 | 46 = 6 + 20 + 20 |
47 = 9 + 9 + 9 + 20 | 48 = 6 + 6 + 9 + 9 + 9 + 9 | 49 = 9 + 20 + 20 |
On peut en outre vérifier de même que parmi les 44 nombres de 0 à 43, la moitié ne sont pas des nombres McNugget (leur liste est la suite A065003 de l'OEIS : 1, 2, 3, 4, 5, 7, 8, 10, 11, 13, 14, 16, 17, 19, 22, 23, 25, 28, 31, 34, 37 et 43) et trouver des partitions pour ceux de l'autre moitié (y compris pour 0, égal à la somme vide).
En rugby à XV, il y a quatre types de points : le but (3 points), le drop (3 points), l'essai (5 points) et l'essai transformé (7 points). En combinant ces valeurs, tout total est possible sauf 1, 2 et 4.
De même, au football américain, tout résultat est possible dans une partie ordinaire sauf 1 point.
Seamless Wikipedia browsing. On steroids.
Every time you click a link to Wikipedia, Wiktionary or Wikiquote in your browser's search results, it will show the modern Wikiwand interface.
Wikiwand extension is a five stars, simple, with minimum permission required to keep your browsing private, safe and transparent.