Persécution des païens dans l'Empire romain tardif
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La persécution des païens dans l'Empire romain tardif débute sous le règne de Constantin Ier (306-337) dans la colonie militaire d'Ælia Capitolina (Jérusalem), lorsqu'il détruit un temple et fait construire une église. Constantin justifie cette destruction ainsi : puisque les historiens chrétiens ont affirmé qu'Hadrien (IIe siècle) avait construit un temple d'Aphrodite sur le site de la crucifixion de la colline du Golgotha, afin d'y réprimer la vénération judéo-chrétienne, l'empereur ne faisait qu'en récupérer la propriété. Constantin et ses successeurs instituent de nombreuses lois anti-païennes. En 341, son fils Constance II interdit les sacrifices païens en Italie romaine. En 356, il promulgue deux autres lois interdisant le sacrifice et le culte des images, en faisant des crimes capitaux, et ordonnant la fermeture de tous les temples. En 357, Constance se rend à Rome, et ordonne que l'autel de la victoire soit retiré du Sénat. La statue de la victoire fut, elle, autorisée à rester.
Cependant il persiste une tolérance relative envers le paganisme de 312 à 375. Elle prend fin sous les règnes de trois empereurs, Gratien, Valentinien II et Théodose Ier. L'influence des lois anti-païennes reste débattue : à une historiographie ancienne considérant un rapide déclin du paganisme, confronté à un christianisme intolérant, succède une interprétation plus nuancée, qui envisage un lent déclin du paganisme, nourri d'interactions diverses avec les chrétiens. La sociologie moderne invite à la prudence lorsqu'on tente d'appliquer les définitions modernes de la persécution et de la tolérance à l'époque antique.