Parc national des Arches
parc national des États-Unis situé en Utah De Wikipédia, l'encyclopédie libre
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Le parc national des Arches (en anglais : Arches National Park) est un parc national américain situé en Utah, dans l’ouest des États-Unis, non loin du parc national des Canyonlands. Il est connu pour sa grande concentration d’arches rocheuses naturelles, mais aussi par des falaises et buttes travaillées par l'érosion.
Pays | |
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État | |
Comté | |
Coordonnées | |
Ville proche | |
Superficie |
354,2 km2 |
Point culminant | |
Partie de |
Nom local |
(en) Arches National Park |
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Type | |
Catégorie UICN | |
WDPA | |
Création | |
Patrimonialité | |
Visiteurs par an |
1 000 000 () |
Administration | |
Informations |
Arches Visitor Center (d) |
Site web |
(en) nps.gov/arch |
Le parc couvre une superficie de 354,2 km2 dans l'est de l'Utah. L'entrée du parc ne se trouve qu'à 8 km de Moab. Placé au cœur du plateau du Colorado, à une altitude variant entre 1 245 mètres et 1 723 mètres, le parc couvre une zone semi-désertique majoritairement constituée de grès rouges travaillés par l'érosion. D'autres parcs sont situés à proximité, comme le parc national des Canyonlands, le parc d'État de Dead Horse Point, et Colorado National Monument.
Il y a 300 millions d'années, au Pennsylvanien (équivalent du Silésien européen, Carbonifère supérieur), une vaste mer peu profonde occupe la région actuellement occupée par le plateau du Colorado. La région se met à l'époque à s'effondrer (bassin de subsidence) tandis que la version ancestrale des montagnes Rocheuses se soulève. Dans le climat chaud et sec qui règne à cette époque, les grandes quantités d'eau salée piégées dans ce bassin commencent à former des évaporites (gypse, halite et anhydrite). La couche de roches salines ainsi formée atteint par endroits une épaisseur de 1,5 km.
Par la suite, cette formation saline est recouverte de sédiments détritiques issus de l'érosion des montagnes proches, déposés en milieu côtier ou continental, fluviatile ou désertique, en fonction des avancées ou des reculs de la mer et des variations climatiques. Cette sédimentation détritique, commencée à la fin du Carbonifère, se poursuit irrégulièrement (il existe plusieurs discontinuités) au moins jusqu'au Jurassique moyen (Dogger), les sédiments ultérieurs ayant été érodés à notre époque. On estime que la couche de sédiments ainsi accumulés a pu dépasser 1,5 km. Au fur et à mesure de leur enfouissement sous les couches ultérieures, les particules détritiques sont cimentées par des oxydes (notamment de fer, qui confèrent ainsi à la roche une couleur rouge orangé). Ce phénomène est à l'origine des roches de la région, en grande partie des grès ocre ou bruns ou rougeâtres[1],[2].
Il y a 70 millions d'années, à la fin du Crétacé supérieur, débute l'orogénie laramienne qui soulève les montagnes Rocheuses ainsi que les régions du Plateau du Colorado. Bien que les grès soulevés aient gardé leur horizontalité, les couches salines sous-jacentes se sont déformées et déplacées, soulevant certaines zones (entre autres la zone du parc) et provoquant l'effondrement d'autres zones. Ces mouvements sont à l'origine de failles parfois très importantes, comme la Faille de Moab, visible depuis le Visitor Center du parc, qui occasionna un déplacement rocheux d'environ 800 m. Les failles et fractures ainsi créées ont facilité par la suite la formation des arches.
Grâce à l'action de l'eau et des fortes amplitudes thermiques sur le ciment des grès rouges, l'érosion a dégradé certaines couches plus friables, laissant des couches supérieures plus résistantes intactes. Dans le parc des Arches, la couche subsistante est généralement l'Entrada Sandstone, un grès de couleur saumonée datant du Jurassique moyen. Les zones sous-jacentes surcreusées finissent par créer une fenêtre qui s'agrandit ; lorsque l'orifice dépasse un mètre de diamètre, on parle alors d'arche. Il existe plus de 2 000 arches dans ce parc. Au fur et à mesure que l'ouverture s'agrandit, l'arche devient de plus en plus fine et fragile ; elle finira par s'effondrer, ne laissant que sa base.
Mais ce scénario suppose l'existence de couches préalables de dureté et solubilité différentes. Une étude publiée en 2014 dans Nature Geoscience par J. Bruthans et al. suggère que les arches peuvent se créer dans une masse de grès de même caractéristique. C'est la pression exercée dans le grès par des charges ou des tensions qui rend le grès plus résistant et moins sujet à l'érosion que dans les parties non sujettes à la pression. Une pression verticale explique particulièrement le pilier du Balanced Rock. En ce qui concerne les arches, ce sont des pressions transversales dues à des fissures dans le grès originel qui expliqueraient la formation de ces structures, car la pression est plus faible sous la fissure que sur sa longueur, ce qui favorise l'érosion du grès sous la fissure, et la subsistance du grès le long de celle-ci[3].
Même si l’érosion a surtout été active lors des glaciations du Pléistocène, elle continue de nos jours et modifie sans cesse le paysage : en 1991, un bloc de 18 mètres sur 3 mètres s’est effondré sous la Landscape Arch.
Parmi les figures notables du parc, on peut citer (voir illustrations de l'article) :
La première scène du film Indiana Jones et la Dernière Croisade a été tournée dans ce parc, notamment au niveau de la Double Arch.
Une scène de course dans le désert de Star Wars, épisode I est inspirée de ce parc.
Dans le film Thelma et Louise, les héroïnes passent dans ce parc.
Edward Abbey qui fut durant deux saisons ranger dans le parc en a tiré un roman Désert solitaire, publié en 1968 et considéré comme un chef-d'œuvre du natural writing.
Cette partie de l’Utah est un désert, ce qui n’empêche pas la vie de se développer sous des formes variées et adaptées aux contraintes naturelles.
Les buissons pygmées de pins (genre Pinus) et de genévriers de l'Utah (Juniperus osteosperma) couvrent plus de 40 % du parc national des Arches, mais il existe plus de 100 espèces végétales dans cette zone. L'Acajou de montagne (genre Cercocarpus) et la Purshie (genre Purshia), deux plantes arbustives de la famille des Rosaceae, poussent souvent en association avec ces arbres nains.
Le Coleogyne (Coleogyne ramosissima) est un autre buisson commun dans cette zone. Il s'agit d'un buisson bas et épineux qui perd ses feuilles en période de sécheresse et peut rester plusieurs années sans fleurir, dans l'attente d'un printemps plus humide.
Plusieurs genres de Poaceae comme Sporobolus, Oryzopsis ou Pleuraphis constituent l'herbe rare du parc, souvent associés à une Asteraceae (genre Gutierrezia) et à des Opuntia. Ces genres sont parfois associés au brome des toits et au "Tumbleweed", le classique buisson roulant (en fait une espèce du genre Salsola), deux végétaux de l'ancien monde naturalisés en Amérique du Nord.
Des Artemisia tridentata, yuccas et buissons du genre Sarcobatus sont aussi communs, les Sarcobatus étant inféodés aux sols salins de certaines zones du parc[1].
À la surface du désert, les lichens, algues et champignons sont nécessaires à la protection des roches contre l’érosion et à la croissance des plantes.
De nombreux mammifères peuplant le parc sont nocturnes, ce qui constitue une adaptation aux fortes températures estivales et au manque d'eau. Il existe par exemple 10 espèces de chauve-souris comme la mollossidae, mais aussi des rats kangourous (genre Dipodomys) et divers autres petits rongeurs du désert, comme le genre Neotoma, ainsi que des moufettes, des renards, des bassaris rusés (Bassariscus astutus), des lynx, des pumas et des chouettes.
Mais certains animaux sont plutôt actifs au crépuscule et à l'aube, alors que la lumière est suffisante, mais les températures sont encore douces. Ce sont par exemple les coyotes, les « mule deers » (cerf hémione), les porcs-epics, des lapins (les « cottontails » du désert ou Sylvilagus audubonii), les lièvres "Jackrabbits" à queue noire (Lepus californicus) et de nombreux oiseaux.
Quelques animaux du désert sont diurnes, comme les lézards, les écureuils (écureuil-antilope ou Ammospermophilus, écureuil de rocher ou Spermophilus variegatus, tamias), les serpents, les faucons et les aigles. Mais la plupart de ces animaux présente une amplitude de températures pour lesquelles ils sont actifs, ils modifient ainsi leur période d'activité en fonction de la saison. Les serpents et lézards entrent en léthargie en hiver, ils sont diurnes au printemps et en automne, et deviennent crépusculaires en été[7].
En été les températures dépassent les 37 °C alors qu’il gèle en hiver. Les températures peuvent changer de 10 °C en 24 heures. Le climat est aride : les pluies ont lieu surtout en octobre
Mois | jan. | fév. | mars | avril | mai | juin | jui. | août | sep. | oct. | nov. | déc. |
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Température minimale moyenne (°C) | −5,6 | −2,2 | 1,7 | 5,6 | 10,5 | 15,5 | 19,4 | 18,9 | 12,8 | 5,5 | −1,1 | −5,5 |
Température moyenne (°C) | 0,5 | 4,4 | 9,75 | 13,7 | 19,1 | 24,7 | 28,5 | 27,5 | 22 | 14,4 | 6,1 | 0,8 |
Température maximale moyenne (°C) | 6,6 | 11,1 | 17,8 | 21,7 | 27,8 | 33,9 | 37,7 | 36,1 | 31,1 | 23,3 | 13,3 | 7,2 |
Record de froid (°C) | −18,3 | −12,8 | −10,5 | −3,9 | 0,5 | 6,1 | 10,5 | 10,5 | 6,6 | 2,2 | −5 | −15 |
Record de chaleur (°C) | 17,2 | 22,8 | 30,5 | 33,9 | 40,5 | 43,3 | 46,6 | 42,7 | 40,5 | 41,1 | 26,1 | 20,5 |
Nombre de jours avec température maximale ≤ 0 °C | 28 | 22 | 10 | 3 | 0 | 0 | 0 | 0 | 0 | 2 | 18 | 26 |
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