Période humide africaine
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La période humide africaine (ou PHA, aussi connue sous d'autres noms) est une période climatique de l'Afrique qui va du début du Bölling, il y a 14 500 ans, au milieu de l'Holocène, avec un assèchement progressif en fin de période.
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Auparavant, au cours du dernier maximum glaciaire, le Sahara était couvert quasi-exclusivement de regs et de vastes champs de dunes. Le désert était beaucoup plus étendu qu'aujourd'hui, et même des lacs et rivières comme le lac Victoria et le Nil blanc étaient soit à sec, soit à des niveaux très inférieurs à ceux d'aujourd'hui. La période humide commence il y a environ 14 500 ans, à la fin de l'événement Heinrich 1, simultanément au réchauffement de Bølling-Allerød. Des rivières et des lacs tels que le lac Tchad se formèrent ou s'élargirent, des glaciers se développèrent sur le Kilimandjaro et le désert laissa place, pendant un peu plus de 7 000 ans, à une couverture végétale de type savane arborée, qui a progressivement disparu pendant le Dryas récent et l'évènement climatique de 8200 AP en raison :
- de l'évolution de l'orbite de la Terre autour du Soleil ;
- du changement climatique affectant la mousson africaine et changeant le régime des vents et de la circulation de la poussière ;
- du surpâturage néolithique ;
- de l'augmentation des gaz à effet de serre ;
- de l'assèchement des cours d'eau et des lacs, et de l'abaissement du niveau des nappes d'eau souterraines.
La période humide africaine se termine il y a environ 4 200 ans pendant le refroidissement de Piora qui clôt l'optimum climatique de l'Holocène au Sahel, en Arabie et en Afrique de l'Est. L'évènement semble s'être déroulé en plusieurs étapes, comme le montrent les traces de l'assèchement.
La PHA a permis une vaste « colonisation » humaine du Sahara et des déserts d'Arabie par des populations initialement nomades d'éleveurs-chasseurs, cultivateurs d'abord occasionnels puis de plus en plus sédentaires et systématiques[2]. Les peuples du Sahara élèvent des bovins, des chèvres et des moutons comme en témoignent les sites archéologiques, des artefacts et des peintures rupestres comme celles de la grotte des nageurs (Libye) et des monts Acacous. Ces peintures rupestres représentent des humains toujours minces et élancés, mais de toutes les couleurs, du blanc au noir en passant par toutes les nuances d'ocre, sans que l'on sache s'il s'agit de couleurs de la peau ou de peintures corporelles à fonctionnalité culturelle, protectrice contre les insectes piqueurs ou les deux[3]. Des pirogues fossilisées, des hameçons en os et les peintures rupestres témoignent aussi d'activités de pêche dans des régions aujourd'hui sèches et inhabitables du Sahara[4].
À la fin de cette période, les humains abandonnent progressivement le désert au profit de régions disposant encore d'un approvisionnement en eau, comme la vallée du Nil et le Sahel.