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La Défense antimissile des Etats-Unis, appelée communément « bouclier antimissile », est un système de défense antimissile comprenant des radars et des missiles, et qui a pour but de détecter et de détruire les missiles balistiques ennemis dirigés vers le territoire des États-Unis et de certains de leurs alliés (Japon et OTAN, entre autres). En fonction depuis novembre 2004, le programme s'étend jusqu'aux années 2020.
La protection du territoire des États-Unis contre une éventuelle attaque de missile balistique est une idée datant de l'apparition des premiers ICBM réapparaissant régulièrement.
En 1957, c'était le programme Ballistic Antimissile Boost Interceptor (Bambi), avec 3 600 satellites en orbite basse et des missiles sol-air Nike-Zeus. Il sera abandonné en 1964 après des dépenses de 3,5 milliards de dollars américains (valeur 2000). Il sera remplacé par le Nike-X (en)
En 1967, lui succède le Safeguard (en) (d'abord baptisé Sentinel), avec 2 500 missiles intercepteurs LIM-49A Spartan et Sprint prévu au départ que la signature du traité ABM le 26 mai 1972 limitera à la protection d'un seul site, la base d'ICBM de Grand Forks AFB. Mis en service en 1975, il sera désactivé dès janvier 1976 en raison des doutes pesant sur l'efficacité du système face aux missiles soviétiques à têtes multiples et l'analyse des effets que produirait la détonation des charges nucléaires de l'intercepteur comme du missile intercepté. Il aura couté 23,1 milliards de dollars[1].
Les installations radar et de surveillance spatiale construites pour ces divers programmes seront intégrées à la défense américaine.
Le projet renait en pleine Guerre froide, alors que Reagan est président des États-Unis. Le 23 mars 1983, celui-ci crée l'Initiative de défense stratégique (IDS), projet surnommé « Guerre des étoiles » qui vise à protéger les États-Unis d'une attaque massive de missiles nucléaires soviétiques.
Le financement des programmes antimissiles aux États-Unis s’établit alors en moyenne à 3,5 milliards de dollars par an entre 1986 et 2000, budget auquel il faut ajouter les programmes (spatiaux notamment) poursuivis en dehors du cadre strict de l’agence officiellement chargée de la protection antibalistique.
Mais, à la fin de la guerre froide en 1991, le programme perd sa raison d'être et est mis de côté ; le président George H. W. Bush recentre, le , l'initiative de défense stratégique sur la défense contre une attaque non autorisée, accidentelle ou limitée, le programme étant baptisé Global Protection Against Limited Strikes. En 1993, il est officiellement aboli par Clinton et l'administration américaine décide de donner la priorité à la défense antimissiles de théâtre contre les engins de courte portée (Scuds entre autres)[2].
Le cout des programmes depuis l'annonce de l'IDS en 1983 à 1999 est estimé à 68,7 milliards de dollars (valeur 2000) et le financement de l'ensemble des programmes antimissiles de 1957 à 1999 à 122 milliards de dollars[3].
C'est pourtant sous son mandat que le , Clinton accepte de signer le National Missile Defense Act adopté à la quasi-unanimité par la Chambre et le Sénat des États-Unis ; cette loi indique qu'il est dans les intentions des États-Unis de construire un bouclier antimissile limité aussitôt que la technologie le permettra.
Le National missile defense, programme semblable au précédent, a cependant un objectif moins ambitieux : défendre le pays contre une offensive mineure (une vague d'une vingtaine de missiles balistique intercontinentaux et d'une centaine d'ogives), non contre une attaque massive. La seconde démarcation du projet de Reagan est que l'arsenal ne se trouve non pas dans l'espace, mais au sol. Mais les essais ne sont pas concluants et, en , Clinton quitte la présidence en laissant le soin à son successeur de trancher sur l'avenir du projet.
Le nouveau président élu, George W. Bush, relance l'idée d'un bouclier antimissile lors d'un discours le . Après les attentats du 11 septembre 2001 qui incitent à une sanctuarisation du territoire, le président Bush se retire du traité ABM, qui interdisait le déploiement d'un système global de défense antimissile.
Le , le gouvernement fédéral américain annonce officiellement la relance du National missile defense sous le contrôle de la Missile Defense Agency, branche du département de la Défense des États-Unis.
En date de 2008, le programme prévoit une centaine d'antimissiles pour pouvoir intercepter une vague d'une vingtaine de missiles balistiques provenant d'Eurasie et d'« États voyous » tels l'Iran ou la Corée du Nord. Mais, en 2009, le commandant du Space and Missile Defense Command estime raisonnable à s'en tenir aux trente exemplaires qui seront en service à la fin de cette année[4].
En 2009, l'administration Obama réévalue à la baisse la menace d'ICBM iraniens et, le 17 septembre 2009, le président constatant la prolifération de missiles balistiques à courte et moyenne portées souhaitent désormais protéger ses intérêts en Europe contre ces vecteurs[5] dans le cadre d'une Approche européenne adaptative progressive ((en) : European Phased Adaptive Approach). Lors du sommet de l'OTAN de Lisbonne en novembre 2010, il est décidé de développer une capacité de défense antimissile pour protéger les pays européens de l'Alliance avec des intercepteurs SM-3 en mer à partir de 2011, à terre en Roumanie en 2015 et en Pologne en 2018 (n'est pas opérationnelle en février 2022)[6]. En janvier 2013, il annonçait la mise en place de 14 intercepteurs supplémentaires et un troisième site, sans doute sur la Côte Est des États-Unis, est envisagé qui ne s'est pas réalisé en 2022.
Deux grandes puissances nucléaires autres que les États spécifiquement désignés par les États-Unis s'estiment visées par ce système d'arme : la Chine[7] et la Russie.
La Russie qui estime que ce programme est dirigé contre elle déploie de façon temporaire en représailles le , 2 bombardiers stratégiques Tu-160 au Venezuela[8] et signe avec la Biélorussie le 2 novembre 2008 un accord bilatéral sur la création d’un système commun de défense antimissile[9]. Le 5 novembre 2008, le président russe Medvedev estime durant son adresse annuelle devant l'Assemblée fédérale que « le conflit dans le Caucase a servi de prétexte pour introduire en mer Noire des navires de guerre de l'OTAN et imposer à l'Europe des systèmes de défense antimissile. Cela ne manquera pas d'entraîner des mesures de rétorsion russes », qu'il détaille :
En février 2009, le président américain Obama écrit à Medvedev pour lui proposer l'arrêt du programme de bouclier. En échange, il réclame l'appui de la Russie sur la demande d'arrêt du programme nucléaire iranien. « J'attends que ces signaux positifs se transforment en propositions concrètes »[11], répondit le Kremlin. La Maison Blanche annonce le l'arrêt de l'implantation du radar à longue portée en Tchéquie et de la batterie de dix Ground Based Interceptor en Pologne.
Lors du sommet de Lisbonne de novembre 2010, la Russie annonce qu'elle acceptait de coopérer au projet mais qu'elle doit néanmoins « encore se faire une idée définitive de ce que sera le système antimissile européen »[12].
Celui-ci a évolué dans le temps en fonction des impératifs techniques, politiques et financiers :
Selon le programme, une fois lancé, le missile balistique ennemi et son ou ses ogives sont neutralisés en 30 minutes au plus.
Voici le budget en milliards de dollars consacré à ce programme[30] :
Année fiscale | requis | accordé |
---|---|---|
2001 | 4,5 | 4,8 |
2002[31] | 8,3 | 7,8 |
2003 | 6,7 | 7,4 |
2004 | 7,7 | 7,7 |
2005 | 9,0 | 9,2 |
2006 | 7,8 | 7,8 |
2007 | 9,3 | 9,4 |
2008 | 8,8 | 8,7 |
2009 | 9,3 | 9 |
2010 | 7,8 | 7,9 |
2011[32] | 8,4 |
Le budget total, en dollars courant, affecté aux différentes organisations qui se sont succédé dans cette mission de lutte anti-missile - SDIO, BMDO et à MDA - a été, de 1985 à 2010, de 132,6 milliards.
En 2009, certaines sources affirment qu'un budget de 200 milliards a été dépensé[33].
Voici les prix à l'unité des missiles sol-air américains en 2009[34] et leur rythme de production maximum annoncé en 2008 :
Deux radars AN/TPY-2 peuvent être produit par an[35].
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