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homme politique argentin De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Miguel Ángel Juárez Celman, né à Córdoba le et mort à Arrecifes le , est un avocat et homme politique argentin. Il a été Président de la Nation argentine du au .
Président de l'Argentine | |
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Membre du Sénat de la Nation argentine | |
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Député | |
Gouverneur de Córdoba |
Naissance | |
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Nom dans la langue maternelle |
Miguel Ángel Juárez Celman |
Nationalité | |
Formation | |
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Fratrie |
Marcos N. Juárez (d) |
Parti politique | |
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Distinctions |
La carrière de Miguel Juárez Celman est marquée par l'influence de son beau-frère Julio Argentino Roca, qui active sa carrière législative. Il est un grand artisan de la séparation de l'Église et de l'État et un libéral de style aristocratique, développant l'éducation et l'immigration afin de corriger ce qu'il appelait la compréhension troublée du peuple argentin.
Il est élu président du pays qu'il dirige du au , et donne une vigoureuse impulsion aux travaux publics, mais est incapable de maintenir la stabilité économique et doit faire face à une puissante alliance d'opposition, dirigée par Leandro N. Alem, qui donne ensuite naissance au parti de l’Unión Cívica. Après les évènements baptisés révolution du Parc et malgré la victoire par les armes du gouvernement contre celle-ci, il doit se démettre et se retire définitivement de la vie politique.
Juárez Celman nait et grandit à Córdoba, où il fait ses études chez les jésuites. Il fait ensuite des études de droit et devient avocat en 1869, et obtient son doctorat. Grâce à ses liens familiaux — il appartient à une famille aristocratique — il entre progressivement dans l'activité politique. À Córdoba, il est élu député peu après l'obtention de son doctorat, et depuis le parlement provincial, il dirige le mouvement pour la sécularisation des institutions éducatives. Deux ans plus tard, il est élu sénateur et en 1877 président du Sénat.
Très rapidement, il gravit les échelons : ministre puis gouverneur de la province pour le Parti autonomiste national, dès le .
Avec Julio Argentino Roca, il est parmi les fondateurs du Parti autonomiste national (PAN). Le PAN a une conception de type comtien du progrès industriel et civil, ce qui concorde parfaitement avec l'anticléricalisme déjà notoire de Juárez Celman. Parmi ses réalisations, il faut citer l'établissement d'un état civil, de grands travaux d'urbanisme, la création d'écoles et d'hôpitaux ainsi que de colonies agricoles dans les campagnes. Son manque de confiance dans les initiatives populaires et la gestion privatiste de la politique se manifestent dans ses constantes interventions directes, son ingérence dans les attributions de crédits et la présence de l'armée en cas de rencontres d'obstacles.
Roca est amené à soutenir la candidature de Juárez Celman à sa propre succession présidentielle, étant donné leur proximité. Devenu sénateur national en 1883, Juárez Celman se présente pour le PAN aux élections présidentielles de 1886, où il l'emporte, mais sous les accusations de fraude électorale, pratique des plus fréquentes de la part du PAN. Il est accompagné comme vice-président de Carlos Pellegrini, ex-ministre de la Guerre de Roca, qui a pris position pour lui dans les pages du journal Sud América fondé par Roque Sáenz Peña.
Il assume la présidence le 12 octobre. Dans son discours inaugural, il annonce son credo libéral, qui comprend la promotion de l'enseignement, de l'immigration européenne — avec laquelle il prétend faire reculer l'« infériorité » du sang natif — et de l'entreprise privée.
Habitué à la direction autocratique des affaires publiques, il entre rapidement en conflit avec Roca, qui désire maintenir son influence sur le gouvernement et le PAN. Il n'hésite pas à recourir à l'intervention fédérale pour agir et faire des manipulations au sein des provinces, dans lesquelles la ligne roquiste est prédominante, en vertu de quoi il gagne l'inimitié de ce dernier ainsi que des déclarations publiques injurieuses. L'énorme concentration du pouvoir politique dans ses mains et dans celles de quelques fonctionnaires directement désignés par lui, fait qu'on appela sa présidence l'Unicato (Unicat-pouvoir unique).
Juárez Celman entreprend des travaux publics importants, surtout à Buenos Aires, avec l'intention de la faire ressembler à une capitale européenne, ce qui constitue sa référence. Il ordonne la construction d'édifices du gouvernement, du théâtre Colón, de nombreuses écoles et infrastructures sanitaires et la réforme du port de Buenos Aires. Il fait privatiser les chemins de fer, jugeant inconvenant qu'un tel service reste entre les mains de l'état. Cela lui vaut d'acerbes critiques, comme quoi il soumettait les ressources publiques à des intérêts privés, d'autant plus que les gains des entreprises privées repreneuses se voyaient garantis par des fonds d'état.
Il favorise aussi l'immigration blanche, en livrant des terres aux colons, beaucoup d'entre elles ayant été obtenues lors de la Conquête du Désert de son prédécesseur Roca. Il met en route une réforme juridique, notamment l'organisation des tribunaux, l'établissement d'un cadastre de la propriété, le vote de la loi du mariage civil, le code pénal et celui du commerce etc. L'impulsion ainsi donnée vers un régime légaliste se heurte aux accusations de corruption qui sont lancées contre son gouvernement, basées sur l'attribution de travaux à des proches, la spéculation immobilière et financière des membres du gouvernement et le déficit massif du budget public.
Très rapidement, le résultat de l'aliénation et du bradage des moyens publics de production, et du déficit abyssal du budget est une instabilité financière marquée. À la fin de la décennie 1880, avec la crise économique britannique, la situation devient insoutenable. Les créanciers (la Baring brothers entre autres) exigent des paiements qui impliquent de puiser dans les réserves d'or et amenent une forte inflation. La monnaie est inconvertible depuis 1885. L'émission de monnaie triple de 1888 à 1889. Vers 1890 se déclenchent de nombreuses grèves exigeant des hausses salariales pour maintenir le pouvoir d'achat, et l'opposition se fortifie. Roca le traite publiquement de « vil y ruin ».
L'Unión Cívica de la Juventud (Union civique de la Jeunesse), un mouvement civil qui a canalisé une bonne partie de l'opposition à Juárez Celman, se convertit en 1890 en un parti politique, l'Unión Cívica (Union civique, UC). Le la dénonciation par del Valle au Sénat de l'émission clandestine de monnaie provoque une énorme agitation. Les activistes catholiques, les classes populaires appauvries et les opposants politiques commencent à manifester à Buenos Aires et à Rosario. Leandro N. Alem, parrainé par Bartolomé Mitre, convoque les membres de l'U.C. à un grand meeting, où débute le mouvement qui le 26 juillet de cette année se termine par la Revolución del Parque (révolution du Parc). Del Valle, Mitre, José Manuel Estrada, Pedro Goyena et Alem, y prennent la parole, incitant à la rébellion contre l'autocratie.
La révolution de 1890 est sanglante, et pendant les jours de combat, les troupes aux ordres de Roca, Pellegrini et Levalle répriment durement les insurgés, qui capitulent quelques jours plus tard. Juárez Celman, qui a abandonné Buenos Aires craignant pour sa vie, est incapable de négocier avec son propre parti les conditions de la poursuite de son mandat après la victoire militaire, et le il présente sa démission au Congrès sur demande de Roca. Son mandat reste dans les mains de Pellegrini qui doit affronter une situation économique très dégradée. Les dettes extérieures représentent 60 % du PIB et la majorité des banques ont fermé leurs portes.
Juárez Celman abandonne la vie politique et se retire dans son estancia à Arrecifes, où il meurt sans s'être réconcilié avec Roca, le .
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