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harpiste classique française De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Martine Géliot est une harpiste française née le à Neuilly-sur-Seine et morte le à La Garenne-Colombes[1].
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Martine Danielle Géliot |
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Martine Géliot est née dans une famille de musiciens (sa mère Huguette Géliot, élève de Marcel Tournier – elle-même fille d'une harpiste – est Premier Prix de harpe du Conservatoire de Paris, son père, industriel, vit pour le chant qu'il pratique notamment dans les chœurs de l'Orchestre de Paris). Son arrière-grand-mère maternelle est la compositrice Mel Bonis et son grand-père paternel, le compositeur Robert Géliot.
Elle est la troisième d'une fratrie de cinq et la sœur de Christine Géliot.
À treize ans, Martine entre au Conservatoire national supérieur de musique de Paris (CNSM) dans la classe de harpe de Pierre Jamet. À quatorze ans, elle obtient son premier prix au terme de sa première année d’études. Elle est déjà première médaille de solfège spécialisé à douze ans dans la classe de René Duclos. Plus tard, au cours de sa carrière de concertiste, Martine tient à se cultiver musicalement : elle suit les classes d’histoire de la musique et d’analyse musicale au conservatoire et elle obtient le premier prix d’histoire de la musique dans la classe de Norbert Dufourcq en 1970.
Elle remporte à seize ans le premier prix au concours international d'Israël, qui lui ouvre les portes d'une brillante carrière.
Tout au long de ses études, elle fait cinq heures de harpe par jour. Dès son prix du CNSM, la carrière commence. Par un « concert des premiers prix 1963 » où figurent Sylvie Carbonel et Patrice Fontanarosa, par un concert des Musigrains pour les jeunes au Théâtre des Champs-Élysées, avec notamment Renaud Fontanarosa, Maurice André et Augustin Dumay. En 1964, elle joue à Dole à deux harpes avec sa mère Huguette Géliot, au monastère de Cimiez à Nice avec l’ensemble de Fernand Oubradous (Introduction et allegro de Ravel), pour « Jeunesse et musique » salle Cortot en joint récital, au Festival du Marais, salle Cortot encore en famille avec son père et sa mère. L’ORTF l’invite avec le jeune pianiste Georges Pludermacher, le Journal de Tintin publie un article sur elle et sur Augustin Dumay, son « petit » voisin d’en face. Patrick Tabet écrit dans Le Figaro du : « Martine Géliot, nouvelle étoile de la harpe, brille d'un vif éclat. Au monde superficiel de la technique, elle sait opposer l'univers plus vaste et mystérieux de la poésie. »
Après son prix d'Israël, elle a seize ans, c’est une très brillante carrière qui commence. Elle joue avec orchestre aux concerts symphoniques de la ville de Dole, au Palais de Chaillot avec l’Orchestre Pasdeloup avec Michel Plockyn (le concerto pour flûte et harpe de Mozart), à la télévision, à France Musique, au concert des premiers prix du Royaume de la musique avec Michel Portal, Cyprien Katsaris, Jean-Michel Varache. Au Triptyque, elle joue la sonate de Ravel avec Bruno Pasquier et Gabriel Fumet, etc. Elle rayonne au sein d’une génération qui fera la grandeur des nouvelles décennies du XXe siècle. Claude Rostand écrit : « Enfin la confirmation d'une révélation, la jeune harpiste Martine Géliot qui témoigne d'une surprenante maîtrise technique, d'une virtuosité idéale, et dont le jeu clair, poétique, coloré, s'exprime en un phrasé constamment intelligent et musical. »
Sur la durée, Martine partage ses engagements entre récitals de harpe et concerts de musique de chambre, à quoi il faut ajouter les concerts avec orchestre. Ses partenaires de musique de chambre comptent beaucoup. Sa formation préférée est le duo flûte et harpe, avec Gabriel Fumet, Jean-Pierre Rampal, et surtout Maxence Larrieu avec qui elle va donner une cinquantaine de concerts entre 1967 et 1977 partout en France et à l’étranger. Ils enregistrent en 1970 le disque Récital Martine Géliot Maxence Larrieu chez Classic. Occasionnellement, le duo s’agrandit avec l'altiste Bruno Pasquier. Bien d’autres flûtistes ont partagé la scène avec Martine, notamment Patrick Gallois, Michel Debost, Alain Marion, András Adorján, Ingrid Dingfelder qui lui a ouvert les portes de l’Amérique et Jean-Pierre Rampal, avec qui elle a joué lors de nombreuses croisières musicales, au Carnegie Hall et à la salle Pleyel. La mère de Martine, la harpiste Huguette Géliot, est sa partenaire la plus fidèle. Mère et fille donnent des concerts en duo de harpe tout au long de sa carrière. Martine joue aussi en duo avec violon, avec orgue (ce qui permet d’exécuter des concertos), avec alto avec Bruno Pasquier, avec hautbois, dans une relation très fidèle avec Jacques Vandeville, avec chant, dans son partenariat avec Ana Maria Miranda. Elle joue aussi avec le violoncelliste Étienne Péclard. Deux trios fidèles traversent sa carrière, d’abord flûte, alto et harpe avec Thomas Prévost et Jean Dupouy, trio issu de l’« Ensemble de chambre français », puis le « Trio flûte, violoncelle et harpe de Paris », avec André Guilbert et Jean Barthe,
En plus du duo de harpe avec Huguette, Martine garde toujours une place pour la musique en famille, accompagnant son père chanteur et son mari Benoît Charvet à la flûte dans des mariages, participant à des concerts familiaux avec son père, sa mère, son mari et sa sœur (au piano), salle Cortot et au théâtre du Lucernaire, où l’on joue notamment les œuvres de son grand-père Robert Géliot. C’est aussi le label de son mari, Musidisc, qui enregistrera plusieurs disques familiaux.
Pour ses concerts de musique de chambre, Martine est souvent le maître d’œuvre des programmes, dont on trouve les brouillons de sa main. En dehors des duos ou des trios, elle propose toujours quelques œuvres solistes qui mettent chacun en valeur. Les œuvres du répertoire et les compositeurs classiques côtoient quelques trouvailles ou adaptations pour harpe pas forcément contemporaines (Karl Ditters von Dittersdorf, Serge Natra (en), Aubert Lemeland, Arnold Bax). Certaines œuvres et compositeurs reviennent très souvent, Sonates de Jean-Baptiste Lœillet, de Carl Philipp Emanuel Bach, sonates en sol mineur BWV 1020 et en mi bémol majeur BWV 1031 pour flûte et clavecin de Jean-Sébastien Bach, sonate en ut no 15 pour clavier de W. A. Mozart, sonate de Claude Debussy en trio, Fantaisie de Camille Saint-Saëns avec violon... Martine Géliot cherche aussi perpétuellement à renouveler le répertoire de la harpe en soliste comme en musique de chambre.
Martine Géliot donne de nombreux concerts avec orchestre, bien souvent à l’étranger. Elle joue avec l’English Chamber Orchestra, l’Ensemble instrumental de France, l'Orchestre de chambre de Stuttgart, l'Orchestre de chambre de Munich, l’Orchestre de chambre Franz Liszt, I Solisti Veneti, l'Orchestre de chambre de Saint Paul, les Concerts Pasdeloup, l’Orchestre de chambre Jean-François Paillard, etc. Et aussi fréquemment avec des orchestres philharmoniques internationaux américains et européens. On ne compte plus le nombre de fois où elle a donné le concerto pour flûte et harpe de Mozart, les deux concertos de Haendel et les Danses de Debussy, mais elle a aussi joué des œuvres plus rares comme un concerto de André Jolivet et un concerto de Heitor Villa-Lobos. Elle participe à des créations concertantes comme Réseaux de Francis Miroglio et le concerto pour harpe de Malcolm Williamson. Elle a joué sous la baguette de Trajan Popesco, Paul Kuentz, Pierre Merle-Portalès, Daniel Stirn, Sergiu Comissiona, Claudio Scimone, Édouard Lindenberg, Tony Aubin, Gérard Devos, Karl Münchinger, etc.
Les années 1970 et début 1980 sont un feu d’artifice de festivals et de succès. Les critiques sont magnifiques : « Martine Géliot est parmi les jeunes artistes déjà chevronnés, la plus douée, celle qui a en main le métier le plus sûr. Elle peut se permettre de prendre des risques payants, et de se lancer sans broncher dans des traits d’une inquiétante difficulté. Mais en plus elle fait chanter son instrument d’une insolente manière et passe avec le sourire d’un pianissimo à un forte déchaîné. C’est là si je puis dire de la harpe charnue, de la harpe heureuse... », écrit Pierre-Petit dans Le Figaro le .
Martine Géliot est aussi professeur de harpe. Après avoir enseigné quelques années au conservatoire de Neuilly-sur-Seine puis de Saint-Cloud, elle fonde en 1976 la classe de harpe du Conservatoire du sixième arrondissement de Paris.
Elle participe notamment au jury des concours du CNSM de Paris (chaque année) et au Concours international d'Israël.
En , elle est nommée harpiste soliste de l’Orchestre national de France.
Le souvenir de la musique de Martine Géliot est très présent dans les archives de l’INA, où se trouvent les nombreuses émissions de radio et de télévision auxquelles elle avait été invitée (Presto, Nocturne, Le Grand Échiquier...), et dans celles des radios étrangères, en particulier à la BBC et en Israël. Et puis, il y a sa discographie, dont une partie seulement est numérisée.
En 1972, Martine épouse Benoît Charvet, musicien de jazz et compositeur. Il est le bassiste de Georges Moustaki lorsqu'elle fait sa connaissance, invitée à faire une première partie classique pour une tournée du chanteur tout autour de Paris. Ils auront trois fils (dont l'un ne survivra pas) : Florent Charvet est juriste, Baptiste Charvet est compositeur de musique de film.
À l'apogée de sa carrière, Martine Géliot succombe à un cancer en 1988, à l'âge de trente-neuf ans[2].
“ms” indique un disque microsillon, CD un compact disc audio, ℗ précède la date du copyright.
Le Concours international de harpe de harpe Martine Géliot « Jeunes talents »[3] se tient tous les trois ans dans la ville d'Avon, en France, près de Fontainebleau (77).
La première session s'est tenue en 2004, puis 2007, 2010, 2013 et 2016, 2019.
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