Loading AI tools
De Wikipédia, l'encyclopédie libre
La maison d'Enghien est une famille féodale éteinte originaire de l'ancien pagus de Brabant et dont la première mention remonte à la fin du XIe siècle.
Maison d'Enghien | |
Armes | |
Blasonnement | Gironné d'argent et de sable de dix pièces, chaque giron de sable chargé de trois croisettes recroisettées au pied fiché d’or. |
---|---|
Cri de guerre | « Enghien au seigneur ! » |
Période | XIe – XVIIe siècle |
Pays ou province d’origine | Pagus de Brabant |
Fiefs tenus | Enghien, Mons, Tubize, Braine-le-Château, Ronquières, Braine-l'Alleud, Hannut, Plancenoit, Lembeek, Leerbeek, Rebecq, Seneffe, La Folie, Havré, Ghlin, Kestergate (nl), Sotteghem, Biévène, Warfusée, Seraing, Presles, Walhain, Wisbecq, Rameru, Bassilly, Blaton, Prayaux, Quevaucamp, Escaudœuvre, Ghoy, Novelle, Machault, Fagnolle, Vierves, Meys, Zandbergen, Omophita (Chypre), Knodoria (Chypre), Dischoria (Chypre), Comté de Brienne (Champagne), Lecce, Conversano, duché d'Athènes (titulairement), etc. |
Demeures | Château d'Enghien Château de Mons Château d'Havré Château de Presles Château de La Follie Château de Ham-sur-Heure etc. |
Fonctions ecclésiastiques | Prince-évêque de Liège, Évêque de Tournai |
modifier |
Cette maison était l'une des plus prestigieuses du duché de Brabant et du comté de Hainaut ; sa bannière faisait parade entre les premières de celles du duché de Brabant, ce qui fut le cas notamment à la célèbre bataille de Worringen[1],[2].
Les seigneurs d'Enghien relevaient leurs terres et prêtaient hommage tantôt aux ducs de Brabant, tantôt aux comtes de Hainaut ; ce qui engendra des guerres entre les deux prétendants à la suzeraineté[3]. D'après les titres déposés à la trésorerie des chartes du Hainaut, la terre d'Enghien relevait cependant directement des comtes de Hainaut[3].- En réalité, les seigneurs d'Enghien tenaient leur Terre et Seigneurie d'Enghien des comtes de Hainaut pour une série de villages (Enghien-Hainaut) et du duc de Brabant pour un série d'autres villages (Enghien-Brabant)[4]. Cette terre était l'une des quarante-quatre baronnies du comté du Hainaut[2]. À la suite de la mort de Louis d'Enghien en 1394, la baronnie d'Enghien passe à la maison de Luxembourg, puis, en 1485, à la maison de France. Finalement Henri IV revendit cette seigneurie aux ducs d'Arenberg en 1606[2],[5].
Les seigneurs d'Enghien comptent, notamment, parmi leur descendance :
« ENGHIEN. Portoit gironné d'argent & de sable de dix pièces, les girons semez chacun de 3. croisettes recroisettées d'or. Cette Famille reconnuë de tout temps pour une des plus Illustres, de nos Païs-bas, (que Gelic fait sortir des premiers Comtes, & Forestiers de Flandres qui portoient aussi des gyrons pour leurs armes) (…) »
— Jean le Carpentier, Histoire de Cambray et du Cambresis[6]
Les armes de la famille d'Enghien se blasonnent : Gironné d'argent et de sable de dix pièces, chaque giron de sable chargé de trois croix recroisettées au pied fiché d’or. Si l'on en croit ce que dit Jean le Carpentier[Note 1], le gironné proviendrait alors des premiers comtes de Flandre. Les armes de ces comtes sont actuellement les armes officielles de la province de Flandre-Occidentale en Belgique.
Une autre thèse[7] écarte explicitement la précédente et en évoque une plus « vraisemblable » : la maison d'Enghien serait issue d'un seigneur nommé Enghe servant à la Cour de Charlemagne. Enghe aurait été commis par cet empereur à la conduite de populations saxonnes en Flandre aux alentours de l'an 801. Ce seigneur se serait établi alors en cette région, son nom aurait ensuite servi de suffixe à plusieurs villages des alentours du "quartier" d'Enghien (devenu ville d'Enghien par la suite) : Lettelinghe, Herfelinghe, Oetinghe, Pepinghe, Bellinghe…. Les armes primitives de cette Maison auraient été : Gironné de sable et d'argent de 8 pièces à l'écusson plain de gueules, brochant[8][source insuffisante].
Ce gironné de 8 pièces est aussi mentionné par J.-Th. de Raadt qui rapporte que le ou 1231, Englebert d'Enghien ("Engillebertus de Aingien") scelle un acte avec son sceau qu'il blasonne : Gironné de huit pièces à l'écusson plain, brochant[9].
Les deux thèses ont en commun des armes gironnées avec un écusson plain (de gueules ?) sur le tout.
Dans son armorial réalisé entre 1370 et 1395, le roi d'armes Gelre rapporte que les Enghien ont pour armes : Gironné d'argent et de sable de dix pièces, les girons de sable chargés chacun de trois croisettes recroisettées d'or[Note 2]. Cimier : un vol (banneret) d'argent issant de deux boules de sable accostant un chapeau d'argent rebrassé de sable. On dit de cet armorial de Gelre qu'il est probablement le recueil d'armoiries médiévales le plus connu et qu'il compte parmi les plus anciens conservés à l'état d'original. Les armoiries d'Enghien se trouvent dans cet armorial qui a pour côte ms. 15652-56, fo 83r et qui est actuellement conservé à la Bibliothèque royale de Belgique, à Bruxelles.
Ces armes évolueront à nouveau dans la première moitié du XVe siècle et sont rapportées dans l'armorial de Saint-Antoine-en-Barbefosse. Elles se blasonnent alors : Gironné d'argent et de sable de dix pièces, les girons de sable chargés chacun de trois croisettes recroisettées au pied fiché d'or. Lambrequins et chapeau de gueules et de sable, vol banneret d'argent. Collier de l'ordre de Saint-Antoine formé d'une corde de moine, d'une potence ou tau, et d'une clochette, le tout en or. Dans le coin supérieur gauche, une couronne d'or relative à sa fonction dans l'ordre[10]. Les armes des Enghien sont représentées dans cet armorial à la suite de l'entrée dans cet ordre d'Englebert d'Enghien en 1433 et qui en devint Roy par la suite. Gérard II d'Enghien, de la branche des seigneurs d'Havré, fit aussi partie de cet ordre, il fonda d'ailleurs la chapelle de St-Antoine en Barbefosse qui se trouve encore actuellement dans le bois d'Havré. Les armoiries d'Enghien se trouvent dans cet armorial qui a pour côte ms. G 707, fo 57r et qui est actuellement conservé à la Bibliothèque royale de Belgique, à Bruxelles.
La branche des seigneurs d'Havré (Havrech) portait : Gironné d’or et de gueules de 10 pièces, chaque giron de gueules chargé de trois croix recroisettées, au pied fiché d’argent.
Cette branche est issue d'Engelbert V d'Enghien (mort en 1271), seigneur d'Havrech et châtelain de Mons du chef de sa femme Ide ou Julianne de Mons, fille de Henri ou Gossuin châtelain de Mons. La seigneurie de Havré restera dans cette famille jusqu'en 1423[11]. La branche des seigneurs de Havré s'éteignit en 1427 à la suite du décès de Jacques d'Enghien, seigneur de Fagnolles, Braine-l'Alleud, Wieges, Plancenoit, etc. Son frère, Gérard IV d'Enghien (mort en 1420), seigneur de Warfusée, Seraing, Presles, Walhain, etc. leva bannière à la bataille de Roosebeke en 1382 mais décéda avant son père et avant de pouvoir relever la seigneurie de Havré. Cette seigneurie sera finalement cédée le à Christophe de Harcourt[12], neveu de Gérard III d'Enghien, père des deux précédents, chevalier, châtelain de Mons, seigneur d'Havré, de Seraing, de Biévène, de Braine-le-Château, de Fagnolles, de Presles, etc.
D'après la plupart des armoriaux la branche des Enghien-Braine portait : Gironné d'argent et de gueules de 10 pièces, chaque giron de gueules chargé de trois croisettes recroisettées, au pied fiché d'or. Dans les sceaux armoriés des Enghien-Braine, on ne trouve pourtant qu'un semé de croisettes simples ou potencées, mais jamais recoisettées au pied fiché[13].
Cette branche est issue de Jacques d'Enghien, seigneur de Bassilly et d'Acren, époux de Marie de Braine (morte en 1280), fille de Walter de Braine, seigneur de Gammerages, châtelain héréditaire de Binche, et d'Helvide de Seneffe, qui épousa en secondes noces Jean Ier de Gavre-Hérimez. Jacques d'Enghien était le fils de Siger I d'Enghien et d'Alix de Zottegem[Note 4].
Ces armes sont aussi celles de la commune de Grotenberge, section de la ville belge de Zottegem dans le Denderstreek située en Région flamande dans la province de Flandre-Orientale. La Maison d'Enghien possédait la seigneurie de Zottegem aux XIIIe et XIVe siècles. Elle entra dans cette Maison par l'intermédiaire de Ide ou Adélaïde, ou Alix de Zottegem en 1219[14], fille de Gautier seigneur de Zottegem et de Richilde de Petegem, épouse de Siger I d'Enghien, seigneur d'Enghien et de Zottegem (c. 1205-1253).
La branche des seigneurs de Kestergate (nl) portait : D'argent à trois fleurs de lys de sable, au franc-quartier gironné d'argent et de sable de dix pièces, chaque giron de sable chargé de trois croix recroisettées au pied fiché d’or.
Cette branche est issue de Colart d'Enghien (1346-1398), chevalier, seigneur d'Arbre, Mares, Wanbroek, Leerbeek, du manoir de Kastergate à Pepingen, capitaine de la ville d'Enghien, fils bâtard de Siger II d'Enghien et de sa compagne Élisabeth van Liere[15].
La branche des seigneurs de La Motte portait : D'azur à trois coquilles d'or au franc-quartier gironné de gueules et d'or de 10 pièces, chaque giron de gueules chargé de croix recroisettées, au pied fiché d’argent.
Cette branche est issue de Jake bâtard d'Havré (mort en 1412), chevalier, châtelain d'Ath, bailli du Boussoit, fils bâtard de Gérard II d'Enghien (mort en 1385), châtelain de Mons, seigneur de Havré, de Ghlin, de Gougnies, Biévenes, Fagnolles, Wiège et Harvengt. Jake eut pour épouse Marie de La Loge, dame de La Motte en Jemappes.
La branche des seigneurs de Presles portait : "Gironné de gueules et d'or, le gueules semé de croisettes au pied fiché d'or ; à la bordure de gueules, chargée de huit croix potencées d'argent[16].
Le Supplément au nobiliaire de Vegiano[17] donne - erronément - les armes suivantes à un certain Jean de Havrech, seigneurs de Presles : "gironnées d'or & de gueules de 10 pièces, chaque giron de gueules chargé de trois croix recroisetes au pied fiché d'argent ; au chef d'argent à trois étoiles d..... Cimer. Une tête & col d'Aigle entre un vol d….". Ces armes sont celles de la famille subsistante Compère dit de Presles, seigneurs de la Nieppe, famille descendant en ligne cognatique des Enghien-Havrech, seigneurs de Presles.
Initialement, Vegiano mentionnait[18] un Jean de Havre, seigneur de Perelle, qui reçut, le , des lettres patentes d'anoblissement avec le titre de chevalier. Le supplément au nobiliaire de 1772 (attribué à d'autres auteurs) corrige à tort en confondant Jean de Havre, seigneur de Perelle, par Jean de Havrech, seigneur de Presles. La famille gantoise de Havre, seigneurs de Perelle est pourtant distincte et porte, de ce fait, de toutes autres armes[16] : "d’azur au chevron d’or, accompagné de trois quintefeuilles de même ; au chef d’hermines chargé de trois pals de gueules."
Ces lettres patentes ainsi que les armes (au chevron) sont aussi mentionnées par d'autres auteurs. Elles confirment qu'il s'agit bien de Jean de Havre, seigneur de Perelle :
Revenons aux seigneurs de Presles, cette branche bâtarde est issue de Jehan de Havrech (c. 1380 - av. 1446), seigneur de Presles[Note 5] et de Gillette de Marbais dite de Presles (morte ap. 1467). Jehan de Havrech était le fils bâtard de Gérard III d'Enghien (mort le ), chevalier, châtelain de Mons, seigneur de Havré, de Seraing, de Biévène, de Braine-le-Château, de Fagnolles, de Presles, etc. et de N… de Humières.
Gilette de Marbais était la fille de Gérard Ier de Marbais, écuyer, seigneur de Loverval, de Baulers, de l'avouerie de Prelle et de Villers-la-Potties, décédé le et de Laurence t'Serclaes[21],[22], décédée le et inhumée dans l'église de Saint Paul à Nivelles, issue des Lignages de Bruxelles, fille de Heer Everaert IV t'Serclaes, chevalier et de Catharina Tays, petite fille d'Éverard t'Serclaes, échevin de Bruxelles, le héros bruxellois, et de Béatrice van Eessene[23].
Il existe un sceau daté du de Jean de Havrech (mort en 1484), seigneur de Presles, chevalier, fils du précédent[24]. Ce sceau est conservé aux archives du Nord relatives à l'abbaye de Saint-Aubert[24]. Ce sceau peut se blasonner : "Gironné d'or et de gueules de dix pièces, chaque giron de gueules chargé de trois croix recroisettées au pied fiché d’argent ; à la filière engrêlée de…[Note 6] ; cimier : 2 cornes[24]". Ce Jean épousa Jeanne de Brabant dit Brant, fille de Jean, écuyer, seigneur d'Aiseau et de Jeanne de Boulers.
Beaucoup de localités du comté de Hainaut se servaient des armes des seigneurs d'Enghien seules ou combinées à d'autres pour leur scel échevinal[25] : Bassilly, Bellinghen, Blaton, Castres, Enghien, Ghoy, Hautcroix, Hoves, Lembecq, Marcq, Petit-Enghien, Vollezeele….
Les armes des seigneurs d'Enghien sont aussi représentées sur les sceaux des 4 anciens serments (corporations militaires) établis à Enghien. Chose peu commune, ces confréries possédaient, chacune, le privilège de voir siéger un de leurs membres au conseil de la ville d'Enghien[26] :
Une cinquième association de tireurs fut créée plus tard en 1634 par Anne de Croÿ. Elle ne bénéficia pas des mêmes privilèges que les 4 corporations précédentes et ne possède aucun sceau connu[27].
La commune d'Écaussinnes située dans la Province de Hainaut porte des armes qui contiennent "sur le tout" les armes de la Maison d'Enghien qui possédait la seigneurie de La Folie. Cette seigneurie correspond au territoire de l'ancienne commune d'Écaussinnes-d'Enghien.
Ces armes se blasonnent : Écartelé : aux 1 et 4 écartelé aux a et b de gueules à dix losanges d'argent posées 3, 3, 3 et 1 qui est Lalaing et aux b et c d'or à trois lions de gueules qui est Rœulx dit d'Écaussines, aux 2 et 3 de sinople au lion d'argent armé, lampassé et couronné d'or, au chef d'argent chargé de trois aiglettes de sable. Sur le tout écartelé : aux 1 et 4 d'argent à cinq fasces d'azur, au lion de gueules à la queue fourchue armé, lampassé et couronné d'or, brochant sur le tout qui est Luxembourg-Houffalize, aux 2 et 3 d'argent à deux pals de gueules, qui est Orley et sur le tout du tout gironné d'argent et de sable de dix pièces, chaque giron de sable chargé de trois croix recroisettées au pied fiché d'or, les pieds dirigés vers le cœur de l'écu qui est Enghien.
Ces armes ont été choisies lors d'une délibération communale du , entérinées par un Arrêté royal du et inscrites dans le Moniteur belge le .
La commune de Machault située dans le département des Ardennes françaises porte des armes basées sur celle de la Maison d'Enghien. Jean d'Enghien (mort en 1380) possédait en effet cette seigneurie au XIVe siècle. Jean d'Enghien était un noble brabançon, duc titulaire d'Athènes, comte de Castro, seigneur d'Omophita, Knodoria et Dischoria (Chypre), seigneur de Gouy, Novelle, Machault, etc., fils de Gautier III d'Enghien, chevalier, seigneur d'Enghien et d'Isabeau de Brienne, fille de Gautier V de Brienne, duc d'Athènes.
Ces armes se blasonnent : Gironné d’argent et de sable de dix pièces, chaque giron de sable chargé de trois croisettes recroisettées d’argent ordonnées ; au franc-quartier d’or chargé d’un lion de sable, au bâton de gueules brochant en bande sur le tout.
D'autres communes, anciennes seigneuries des Enghien, possèdent actuellement les gironnés de cette Maison dans leurs armes communales[28] :
Seamless Wikipedia browsing. On steroids.
Every time you click a link to Wikipedia, Wiktionary or Wikiquote in your browser's search results, it will show the modern Wikiwand interface.
Wikiwand extension is a five stars, simple, with minimum permission required to keep your browsing private, safe and transparent.