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chimiste, ingénieur et inventeur français, l'un des pionniers du cinéma De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Louis Aimé Augustin Le Prince, né à Metz le et disparu mystérieusement le , est un chimiste, ingénieur et inventeur français, l'un des pionniers du cinéma.
Naissance | |
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Disparition | , à |
Nom de naissance |
Louis Aimé Augustin Le Prince |
Nationalité | |
Activités | |
Conjoint |
Elizabeth Whitley (d) |
Enfant |
Adolphe Le Prince (en) |
Films notables | |
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Archives conservées par |
Bibliothèque de l'université de Leeds (d) (MS/DEP/2015) |
Une scène au jardin de Roundhay, Le Pont de Leeds (d), Man Walking Around a Corner (d) |
Il est le fils d'un militaire de carrière, officier de la Légion d'honneur, et le frère de l'architecte Albert Leprince. Il grandit en passant beaucoup de temps dans l’atelier d'un pionnier de la photographie, Louis Daguerre, ami de son père. Il reçoit de Daguerre des leçons de chimie et il est initié à la photographie. Il pose en tant que modèle pour un daguerréotype, la forme la plus ancienne de la photographie. Il étudie la peinture à Paris puis la chimie à l’université de Leipzig.
En 1868, il part vivre à Leeds dans le Yorkshire de l'Ouest en Angleterre après avoir été invité à rejoindre un ami d’université, le riche industriel britannique John Whitley, dans la Whitley Partners of Hunslet (en), une entreprise de fondeurs de laiton fabriquant des valves et des composants. En 1869, il épouse Elizabeth Whitley, sœur de John et artiste talentueuse[2]. En 1871, Louis et sa femme créent une école d’art appliqué, The Leeds Technical School of Art. Ils acquièrent une renommée dans l’art de fixer des photographies en couleur sur le métal et les poteries, ce qui les amène à réaliser les portraits de la reine Victoria et du premier ministre William Gladstone, portraits qui sont enfermés dans une capsule temporelle, construite par Whitley Partners of Hunslet, placée dans les fondations de l’obélisque de Cléopâtre sur les bords de la Tamise.
En 1881, Louis Le Prince part pour les États-Unis en tant qu’agent de la Whitley Partners, où il demeure avec sa famille après l’expiration de son contrat. Il devient manager d’un groupe d’artistes français. Durant cette période il continue ses expériences sur la production de « photographies mobiles ». Il fabrique en 1886 un appareil photographique à seize objectifs, dont il dépose le brevet. Cet appareil photographique reprend une technique mise au point, selon des procédés différents, par le Français Étienne-Jules Marey et l'Anglais Eadweard Muybridge, celle de la chronophotographie, visant à décomposer et étudier, les mouvements des êtres humains ou des animaux, et en général tout phénomène trop rapide pour être analysé par le regard (exemples : chute d'une goutte d'eau, explosions ou réactions chimiques). Le Prince recourt ainsi à seize optiques devant seize plaques de verre enduites de produit photosensible (collodion), dont les instantanés sont produits par une succession d'ouvertures et de fermetures ultra-rapides d'autant d'obturateurs. Après développement du négatif et tirage sur papier, ces chronophotographies peuvent être observées une par une.
Après son retour à Leeds en 1886, Louis Le Prince construit et brevette le , puis un additif le 16 novembre, un appareil de prise de vues animées équipé d'un seul objectif, utilisant un ruban de papier non perforé, enduit de collodion, ainsi que le font à la même époque Étienne-Jules Marey en adaptant de telles bandes à son fusil photographique qui ne permettait jusqu'alors que 12 clichés sur plaque de verre. Le Prince fait des essais concluants à Leeds et surtout le dans la propriété de ses beaux-parents à Roundhay, un faubourg de Leeds, appelée Oakwood Grange (« Grange de la chênaie »), il tourne ainsi deux ou trois secondes de photogrammes captant le mouvement de personnages en marche. Mais, comme Edison et Dickson, il ne parvient pas à projeter tout d'abord le fragile ruban qui de surplus est opaque.
Le court métrage muet de 2 secondes, connu sous le nom d'Une scène au jardin de Roundhay, qui est une reproduction sur film 35 mm effectuée en 1930 à partir des photogrammes fixes de Le Prince, est l'un des premiers essais de films (avec ceux notamment du couple Edison-Dickson datant de la même année, titrés Monkeyshines), compte tenu de la date de décès () d’un des personnages qui y apparaît alors vivant. Vers la fin du même mois, Louis Le Prince utilise son dispositif pour photographier des tramways, des calèches et des piétons sur le pont de Leeds (Le Pont de Leeds) ainsi que son fils jouant de l'accordéon (animation ci-contre).
Ces images ont-elle été projetées sur un écran à Leeds, une par une, par une lanterne magique ? Cette supposée projection alimente encore de nos jours la thèse invérifiable de la première projection publique cinématographique, mais nul document ou témoignage, autre que celui des proches de Le Prince, ne sont venus depuis corroborer cette allégation[3]. À cette date, Le Prince est sans doute sur la bonne voie avec son appareil baptisé « Mk2 », mais il lui manque, comme à tous les chercheurs, une étape, celle de l'invention en 1888 par l'Américain John Carbutt du film souple transparent en nitrate de cellulose, la pellicule photographique, commercialisé dès 1889 par l'industriel américain George Eastman, sous la forme de galettes de 70 mm de large[4]. Le Prince, malheureusement, meurt ou disparaît avant la commercialisation de cette invention fondamentale qui met fin à la période que l'on appelle le précinéma.
Jacques Pfend, historien du cinéma, spécialiste de Le Prince, signale l’existence d'un courrier en date du , envoyé de Paris par Augustin Le Prince à son épouse, alors à New-York, dans lequel il confie l'état de ses travaux et cite en particulier une expérimentation à Paris, à l'angle de l'avenue Trudaine et de la rue Bochart-de-Saron, quelques jours auparavant. À ce courrier, Le Prince joint une série d'images prises successivement à la cadence de 32 images par seconde sur support film de gélatine, connue sous la désignation anglaise de Man Around the Corner (Un homme au coin de la rue). Mais il n'y a aucune trace de visionnage par un public quelconque, ce qui aurait alerté la presse.
En septembre 1890, Louis Le Prince se prépare à retourner au Royaume-Uni pour breveter un appareil de projection, ayant prévu de se rendre ensuite aux États-Unis pour le promouvoir. Avant son voyage, il décide de retourner chez lui voir ses amis et sa famille, puis quitte Bourges le pour rencontrer son frère à Dijon. Le , il monte à bord d'un train pour Paris (comme le suggère un courrier de ses nièces à ses filles) ; à l'arrivée de ce train, on découvre qu'il n'y a nulle trace de Le Prince à bord[5]. On ne trouve ni corps ni bagage dans les voitures, ni le long de la voie. Aucune attitude étrange ou agressive n'est signalée parmi les voyageurs[5].
La police française, Scotland Yard, et la famille entreprennent des recherches exhaustives qui n'aboutissent pas. La réalité et l'ampleur de cette enquête ont depuis été remises en question, plusieurs historiens ayant échoué à retrouver dans les archives de la Police nationale le moindre dossier Le Prince, ou tout autre document relatif à l'affaire ; de plus, Albert Le Prince n'aurait pas déposé de main courante pour signaler la disparition de son frère[6]. Cependant, un imprimé émanant de la Préfecture de police, daté de 1900, conservée à Memphis par la branche américaine des descendants de Louis Aimé Augustin Le Prince[7], fait état de l'échec des recherches (et corrobore ainsi leur existence)[8].
Quatre théories principales, relativement mal documentées et tenant davantage de l'hypothèse, ont été proposées pour expliquer les événements :
En 2018, Patrick Rebeaud a trouvé de nouvelles informations et de nouvelles pistes[16] :
Il a découvert que Le Prince a probablement fait le tout premier essai de sa caméra à Paris sur le terrain de la future usine d’électricité Edison, elle-même toute proche de la maison des Le Prince. Cela aurait pu attirer l’attention d’un membre de l’équipe Edison sur son invention.
Patrick Rebeaud a fait remarquer que — contrairement à la légende — l’éventuelle disparition lors du voyage dans le train Dijon-Paris n’est pas équivalente à un Mystère de la chambre jaune car les trains de l’époque — même directs — devaient s’arrêter régulièrement pour se recharger en eau et en charbon[17]. Il a aussi relevé que si les amis de Le Prince l’attendaient bien dans une gare parisienne, ce n’était cependant pas dans la gare d’arrivée du train Dijon-Paris contrairement à ce qu’on avait laissé entendre jusque-là. Le Prince a donc pu disparaître en plein Paris, lors de son trajet solitaire entre la gare de Lyon et la gare du Nord[16].
En ce qui concerne les nouvelles pistes pour expliquer la disparition, Patrick Rebeaud fait le rapprochement avec un train parti de Dijon le même jour en direction de Vallorbe ; train qui a été percuté très violemment en gare d’Andelot par un autre convoi, provoquant la mort de deux à quatre passagers (selon les sources). Cela conduit à cette hypothèse : Le Prince s’est trompé de train à Dijon. Il est monté dans celui qui l’a entraîné dans un accident mortel[16].
Autre hypothèse proposée par Patrick Rebeaud : Le Prince pourrait être le bourgeois ruiné qui a tenté (quelques jours après la disparition) de voler des émaux au musée des Arts et Métiers à Paris. Ce voleur a refusé de donner son identité à la police pour ne pas nuire à sa famille. Il se trouve que Le Prince connaissait parfaitement les émaux et savait à qui les vendre[16].
Louis Le Prince est officiellement déclaré mort en 1897[18]. La photographie d'un noyé ressemblant à Le Prince, datant de 1890, a été découverte dans les archives de la police de Paris en 2003[19].
En 1902, deux ans après avoir témoigné à l'Equity 6928, son fils Adolphe Le Prince est retrouvé mort, tué d'une balle de revolver, alors qu'il chasse le canard sur Fire Island, près de New York[20],[21],[22].
Plus récemment d'après l'auteur Irfan Shah, Le Prince s'apprêtait à partir notamment au Japon une fois ses inventions au point ce qui cadre mal avec une disparition volontaire[23],[24].
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
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