À la mort de CharlesV, le duché d'Anjou est officiellement rattaché à la Couronne. Plusieurs princes apanagistes issus des maisons de Valois et de Bourbon en portent le titre mais sans donner naissance à de nouvelles maisons.
Louis-Stanislas-Xavier de France (1758-1824), futur Louis XVIII, comte de Provence à sa naissance, duc d'Anjou et comte du Maine en avril 1771, duc d'Alençon en 1774.
François de Bourbon (1853-1942) prend le titre de courtoisie de duc d'Anjou, se proclame héritier du trône de France et revendique[1] pour lui la succession légitimiste. Selon l'oncle de la nouvelle duchesse de Séville[2], la branche aînée carliste et la branche cadette alphonsiste ne sauraient avoir succédé ou pouvoir succéder au comte de Chambord (mort sans descendance en 1883), car ces deux branches soit prétendent au trône d'Espagne, soit occupent ce trône. Par conséquent, la succession légitimiste devrait échoir selon le prince François, à la troisième branche, dont il est l'aîné depuis la mort de son frère le duc de Séville. En 1897, François de Bourbon intente auprès du tribunal de la Seine un procès contre Philippe d'Orléans (le prétendant orléaniste), pour lui faire interdire le port des pleines armes de France. Le prince François n'obtient pas gain de cause[3],[4], mais selon l'historien du droit Guy Augé, s'il «perdit son procès, [...] le gagnant moral parut être beaucoup moins le Duc d'Orléans que Don Carlos»[1] (c'est-à-dire le «duc de Madrid»). Celui-ci intervient tardivement[3],[5] dans ce procès pour faire valoir ses droits, par un mémoire[3],[5] déposé par son avocat, Me Rivière. Le tribunal n'a pas le temps d'examiner les arguments du prétendantlégitimiste, et déboute[5] son cousin issu de germain, le prince François de Bourbon, au motif que les armes de France auraient, selon le tribunal, été abolies avec la royauté[5] (il en sera jugé tout autrement en 1988 et 1989) et qu'au surplus, le prince François n'est pas l'aîné de la famille («le duc de Madrid le prime dans l'ordre collatéral»[4], souligne le tribunal).
Le titre de duc d'Anjou est ensuite porté, depuis 1919, par la maison de Bourbon-Anjou, devenue française et devenue aînée de la dynastie capétienne et donc héritière légitimiste de la couronne de France, après le décès en 1883 du comte de Chambord, dernier héritier de Louis XV. Descendants de Philippe V, duc d'Anjou avant de devenir roi d'Espagne, cette branche de Bourbon qui ne possédait plus le duché d'Anjou en avait conservé le blason sur les armoiries royales espagnoles.
1931-1936 - Alphonse-Charles de Bourbon (1849-1936), duc de San Jaime, oncle du précédent; proclamé duc d'Anjou par ses partisans français (et appelé duque de San Jaime y de Anjou par ses partisans espagnols), il ne semble pas avoir fait lui-même usage de ce titre dans ses actes.
1946-1975 - Jacques-Henri de Bourbon (1908-1975), duc de Ségovie, duc d'Anjou, duc de Madrid, et duc de Tolède[6], cousin du précédent.
Émile Camau, La Provence à travers les siècles, t.IV: Le Règne des princes angevins. Papes et antipapes à Avignon. Les Juifs en Provence. La Vie et les mœurs au XIVesiècle, Paris, Champion, coll.«Histoire», , 127p. (présentation en ligne), [présentation en ligne].
Christian Thévenot, La légende dorée des comtes d'Anjou: d'Ingelger à Geoffroy V Plantagenêt (850-1151), Paris, Olivier Orban, 1991, 307p., (ISBN2-85565-624-9). Réédition: Histoire des comtes d'Anjou, 850-1151, Joué-lès-Tours, Alan Sutton, coll. «Histoire et archéologie», 2001, 159p., (ISBN2-84253-605-3).
L'État angevin: pouvoir, culture et société entre XIIIe etXVesiècles: actes du colloque international, Rome-Naples, 7-11 novembre 1995, Rome, École française de Rome, coll.«Collection de l'École française de Rome» (no245), , 704p. (ISBN2-7283-0339-8, présentation en ligne).
L'Europe des Anjou: aventure des princes angevins du XIIIeauXVesiècle, Rennes, Somogy éditions d'art, coll.«Histoire», , 394p. (ISBN2-85056-465-6, présentation en ligne).
Christophe Masson, «Une épée pour saint Pierre? Les princes Valois d’Anjou et le Grand Schisme d’Occident», Le Moyen Âge, Louvain-la-Neuve / Paris, De Boeck Supérieur, t.CXXI, , p.71-81.
Olivier Guillot, Le comte d'Anjou et son entourage au XIesiècle, Tome I: Études et appendices, Tome II: Catalogue d'actes et index, Paris, Éditions A. et J. Picard, 1972.
Guy Augé, Les Blancs d'Espagne: contribution à l'étude d'une composante du royalisme français contemporain. (mémoire polygr., Faculté de droit de Paris, 1967), Paris, Association des Amis de Guy Augé, la Légitimité, coll.«Cahier de l'Association des amis de Guy Augé, La légitimité» (no33: 1994 - 2), , 167p. (ISSN0153-2243), partie2, chap.I, p.129-130.
Marie-Louise de Bourbon(es) hérite du titre ducal de Séville à la mort de son père Henri-Pie de Bourbon, le frère aîné de François. Devenue veuve en 1918 et sans descendance, elle renoncera sous la pression de sa mère (la princesse Joséphine de Bourbon, duchesse douairière de Séville) au titre ducal en 1919 en faveur d'une de ses sœurs (certains auteurs émettent l'hypothèse que la princesse Joséphine ne fût pas sa mère, et que Marie-Louise fût une fille naturelle du prince Henri-Pie, voire un enfant adopté). La National Portrait Gallery britannique propose dans ses collections trois photographies de Marie-Louise de Bourbon, réalisées en juillet 1920 par le studio londonien Bassano Limited, peu avant que cette duchesse de Séville quitte l'Angleterre et retourne en vivre en Espagne. Ces photographies sont enrichies depuis 2017 de commentaires détaillés sur la duchesse et son mari, apportés par la journaliste britannique Yvonne Roberts(en).
Hervé Pinoteau, Les armes de l'aîné des Capétiens: un point d'héraldique française, Paris, Diffusion Université-Culture (D.U.C.), , 78p. (BNF36599026), p.27-29, 68-71.
Titre qui ne figure pas dans le Bottin mondain 2009, V° Famille d'Orléans où l'on trouve pourtant le prince Charles-Louis d'Orléans titré «duc de Chartres».