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roman de Jean Giono De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Les Âmes fortes est un roman de Jean Giono, paru en 1950. Il s'inscrit dans la lignée des romans d'après-guerre, comme Un roi sans divertissement, dans lesquels se cristallise une réflexion sur l'homme face à l'ennui, à la mort et au mal. En effet, Giono définit l’homme comme « un animal avec une capacité d’ennui »[1]. Le roman fait tour à tour entendre les voix de femmes âgées lors d'une veillée funèbre dans un village du Trièves, et c'est tout au long de cette nuit de veille que Thérèse va raconter l'histoire de sa jeunesse, qui sera à plusieurs reprises contredite par une des participantes. Le passé remémoré est celui de Thérèse et de son mari Firmin, et de leurs relations avec le couple Numance, à Châtillon-en-Diois dans les années 1880.
Les Âmes fortes | |
Auteur | Jean Giono |
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Pays | France |
Genre | Roman |
Éditeur | Gallimard |
Lieu de parution | Paris |
Date de parution | 1950 |
Nombre de pages | 341 |
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Le roman a été adapté au cinéma en 2001 par Raoul Ruiz.
Le temps de l’énonciation se situe au cours de l’hiver 1949. Les femmes parlent tour à tour à la 1re personne, racontant des histoires du village. Le lecteur découvre ainsi plusieurs récits secondaires enchâssés qui n’ont pas de liens apparents avec l’intrigue principale.
Thérèse prend la parole, son propos n’est coupé que par quelques commentaires ou demandes d’informations. Le récit subit un retour en arrière en 1882, soit presque soixante-dix ans plus tôt.
Une participante à la veillée (la nièce de la Tante Junie) conteste les conditions d’arrivée de Thérèse et de Firmin à Châtillon.
Thérèse décrit comment elle a vécu le service à l’auberge de Châtillon.
Une commère cherche à savoir quand sont intervenues les dames de Sion.
Thérèse continue l’évocation de son service à l’auberge de Châtillon. Puis elle raconte la visite de l’huissier chez les Numance et les signes consécutifs de la baisse d’estime des Châtillonnais pour le couple.
Cette interruption débute par une prolepse sur le séjour de Firmin et de Thérèse à Clostre, puis sur leurs liens avec Rampal dit Cartouche. La commère apostrophe Thérèse sur un ton menaçant ou soupçonneux. Elle se livre à un portrait acide et croustillant de Firmin. L’intervention se poursuit par une analepse à Châtillon, puis à Carpentras pour rapporter l’histoire des Numance. Dans l’histoire de la relation entre le couple des Numance et celui de Thérèse, la narratrice passe peu à peu de la focalisation interne à la focalisation omnisciente en rapportant des propos ou des scènes auxquels elle n’a pu manifestement assister. De plus ses propos sont assortis de remarques et de commentaires qui dépassent sa culture, sa logique, sa psychologie ou sa perspicacité. La narratrice intradiégétique s’est muée en porte-parole de l’auteur.
La commère interpelle Thérèse et l’invite à reprendre le fil de l’histoire à l’auberge. Thérèse rapporte la conquête de Mme Numance.
La narratrice disparaît au profit d’une 3e personne extradiégétique omnisciente.
Thérèse redevient narratrice et maîtresse du jeu jusqu’à la fin. C’est elle qui a le dernier mot.
Retour à l’hiver 1949.
On s’aperçoit qu’entre les deux récits, celui de Thérèse et de la commère, il existe d’importantes divergences de dates.
La seule référence directe dans l'ouvrage à son titre est une description que Giono fait de Thérèse vers la fin de l'ouvrage : « Thérèse était une âme forte. Elle ne tirait pas sa force de la vertu : la raison ne lui servait de rien; elle ne savait même pas ce que c'était; clairvoyante elle l'était pour le rêve, pas pour la réalité. Ce qui faisait la force de son âme c'est qu'elle avait, une fois pour toutes, trouvé une marche à suivre »[2]
Selon Claudine Chonez, il est très probable que le titre du roman soit directement inspiré des Âmes mortes de Nicolas Gogol[3].
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