société de vie apostolique pour hommes De Wikipédia, l'encyclopédie libre
«Lazariste» redirige ici. Ne pas confondre avec Aux Lazaristes.
La Congrégation de la Mission (en latin: Congregatio Missionis) ou «les Lazaristes» forment une société de vie apostolique de droit pontifical.
Individuellement ou en groupe qui ne représente pas la totalité de leur ordre, ils sont appelés: «pères ou frères lazaristes» ou «lazaristes».
Faits en bref Ordre de droit pontifical, Approbation diocésaine ...
Inspiré par la “première mission» de Chatillon-les-Dombes et Folleville[1], où il prononça son premier serment de la mission, Saint-Vincent-de-Paul découvrit la nécessité et l’importance des missions populaires et des confessions générales. Il est né dans le soucis de former un groupe de missionnaires des zones les plus abandonnées de France, et en 1625 il fonda la Congrégation de la Mission comme société apolistique avec d’autres prêtres, Antoine Portail, M. Belin, François de Coudray y Jean de la Salle. Des années plus tard, cette mission a trouvé sa devise dans le passage de Luc 4, 18, "Evangelizare pauperibus misit me" (L'Esprit Saint m'a envoyé apporter la Bonne Nouvelle aux pauvres).
En 1633, motivé par ce même Esprit, Saint Vincent de Paul a fondé avec Sainte-Louise-de-Marillac la Compagnie des Filles de la Charité, un groupe de femmes dédiées à servir les "plus pauvres parmi les pauvres". La prière et la vie communautaire étaient des éléments essentiels de leur vocation de service, avec un esprit caractéristique d'humilité, de simplicité et de charité[2].
Née au XVIIesiècle de l'expérience faite par Vincent de Paul de la misère spirituelle et corporelle des plus démunis, la «Société des Prêtres de la Mission» a pour but essentiel de suivre le Christ évangélisateur des pauvres. Ses prêtres sont connus aussi sous le nom de lazaristes[Note 1],[3].
En lien avec le clergé diocésain, la Société des Prêtres de la Mission est présente à travers différentes formes d'évangélisation: les missions paroissiales itinérantes, la formation des futurs prêtres et les missions dans les pays pauvres.
Elle comporte des prêtres et des frères laïcs, les uns et les autres engagés dans l'action missionnaire.
Du vivant du fondateur (1626-1660)
Fondée en 1625 à Paris par saint Vincent de Paul (1581-1660). La Congrégation de la Mission est au début une société de vie apostolique dédiée à l'évangélisation des pauvres dans les campagnes et se forme autour de saint Vincent de Paul et de cinq prêtres dans le domaine de la famille de Gondi.
Localisée au départ dans un bâtiment proche de la porte Saint-Victor, appelé collège des Bons-Enfants, elle est transférée en 1632 dans l'Enclos Saint-Lazare, une ancienne léproserie; c'est pourquoi, depuis lors, ses membres sont couramment appelés «lazaristes».
À la mission d'origine de sa société, Vincent de Paul ajoute assez tôt la direction de séminaires diocésains, une des grandes urgences de son temps, voulue par le concile de Trente. Les lazaristes se mettent également à prêcher des retraites, inaugurées par les «Conférences du Mardi» de Vincent de Paul, en 1633.
La société est approuvée par l'archevêque de Paris en 1626, puis par le pape Urbain VIII en 1633 sous le nom de Société des Prêtres de la Mission. Elle est confirmée par Alexandre VII en avril 1655 et ses statuts sont approuvés canoniquement en septembre de la même année.
Évolution ultérieure
La règle est publiée en 1688 sous le nom de Regulæ seu constitutiones communes congregationis missionis; elle définit trois objectifs: l'instruction des classes pauvres, la formation du clergé et les missions.
En 1792, ils dirigent cinquante-et-un grands séminaires en France, mais la maison-mère est vandalisée et fermée pendant la Terreur, pour être transformée en prison. La congrégation est interdite et certains de ses membres sont guillotinés. La congrégation est à nouveau autorisée en 1804, puis est suspendue en 1809, à cause du différend entre Napoléon et le pape Pie VII. Les lazaristes retrouvent leur liberté d'action en 1816, sous la restauration.
Trois femmes accusent en 2024 un prêtre de la congrégation de la Mission d'agressions sexuelles[5].
Missions
Les lazaristes sont partis pour des missions lointaines (Tunis en 1645, Madagascar en 1648, l'Empire ottoman en 1783, puis en Chine, pour remplacer les jésuites à la fin du XVIIIesiècle, et surtout au XIXesiècle et dans la première moitié du XXesiècle, et à partir du mi-XIXesiècle en Éthiopie, où ils étaient très actifs, et où ils ont fondé le vicariat apostolique de l'Abyssinie. Ils ont entrepris des œuvres d'éducation et de charité et poursuivent aujourd'hui leurs missions lointaines.
La Maison Mère est la successeure de la première Maison Mère qui était l'ancien prieuré de Saint Lazare. Cette maison, située au 95 de la rue de Sèvres, était l'ancienne résidence du duc de Lorges, et a été mise à disposition de la Congrégation de la Mission par le gouvernement français en 1817. Finalement, en 2006, l'État français a fait de la Congrégation de la Mission le propriétaire de la maison et de son terrain[6].
La Maison Mère est constituée d'une série de bâtiments autour d'une cour pavée. L'entrée se trouve dans le pavillon central de style néo-renaissance, au fond de la cour. Dans une niche de la façade se trouve une statue de Saint Vincent de Paul[7].
Actuellement, à l'occasion du 400e anniversaire de la Congrégation de la Mission, les Vincentiens développent une rénovation de la Maison Mère, dans le but d'accueillir ceux qui cherchent un enrichissement spirituel, en particulier les membres de toutes les branches de la Famille Vincentienne, les pèlerins et les personnes de foi[8].
Les lazaristes se consacrent à la formation du clergé (séminaire), l'évangélisation, les missions paroissiales.
En 2009, la société compte 3 829 membres (dont 2 999 prêtres et 30 évêques) pour 516 maisons.
Par date de naissance
Teodorico Pedrini (1671-1746), missionnaire en Chine, compositeur et claveciniste de renom, envoyé en Chine par le Pape Clément XI pour plaire à l'empereur Kangxi qui souhaitait disposer d'artistes européens à sa cour. Élève de Corelli, il écrivit des sonates.
Antoine Franzini (1696-1764), directeur du noviciat de Rome, auteur du Diario spirituale che comprende una scelta di detti e di fatti de' santi o di altre persone di singolare virtù (journal spirituel)
Antoine-Adrien Lamourette (1742-1794), premier évêque constitutionnel, député, célèbre pour son "baiser Lamourette", mort guillotiné à Paris
Félix De Andreis (1778-1820), missionnaire italien en Amérique du Nord, premier supérieur de la Congrégation de la Mission aux États-Unis, déclaré Serviteur de Dieu en 1902.
Évariste Huc (1813-1860), missionnaire français, explorateur en Chine et au Tibet
Jean-Pierre Armand David (1826-1900), missionnaire en Chine, botaniste et zoologiste réputé, découvreur du panda géant en Chine
Pierre-Marie-Alphonse Favier-Duperron (1837 à Marsannay-la-Côte (Côte-d'Or)-1905 à Pékin), connu sous le nom de Monseigneur Favier, vicaire apostolique de Pékin
Guillaume Pouget (1847-1933), théologien et philosophe qui eut une grande influence sur les intellectuels, chrétiens ou non, de son temps (Bergson, Guitton, Alain, Chevalier, etc.)
Henri Louis Théophile Heudre (1861-1938), Visiteur des Lazaristes et Directeur des Filles de la Charité de la Province d'Orient
Berhaneyesus Demerew Souraphiel, C.M. , (1948-), lazariste éthiopien, Archevêque d'Addis Abeba et primat de l'Église catholique éthiopienne, depuis le 7 juillet 1999, créé cardinal le 14 février 2015.
Vincent Holzer (1963), théologien français, professeur à l'Institut catholique de Paris.
1710- 1711: Jean Bonnet, 11/5/1672 – 10/5/1673: vicaire général.
1735-1736: Jean Couty, 3/9/1735 – 11/3/1736: vicaire général.
1761-1762: Antoine Jacquier, 21/8/1761-24/2/1762: vicaire général.
1793-1794: Benedetto Fenaja, 25/6/1793-4/1/1794: nommé vicaire apostolique par Pie VI.
1800-1806: François Florentin Brunet, 12/2/1800, vicaire général, sur ordre du Pie VI, mort le 15/9/1806.
1804- 1806: Charles Dominique Siccardi, 30/5/1804 nommé vicaire général de la CM par Pie VII, mort le 15/9/1806.
1806-1807: Claude Joseph Placiard, 15/9/1806 vicaire général, mort le 16/9/1807.
1807-1816: Dominique Hanon, 14/10/1807 nommé par Pie VII vicaire général de la Congrégation de la Mission, 24/4/1816, mort le 24/4/1846.
1816-1819: Charles Verbert, 16/7/1817, nommé par Pie VII vicaire général de la Congrégation de la Mission en France et de toutes les Filles de la Charité, mort le 4/3/1819.
1804-1819: Charles Dominique Sicardi, le 30/10/1804, Pie VII le nomme Vicaire Général, en 1806, il est nommé Pro-Vicaire, en 1807 il est nommé premier assistant, en 1811, à l'emprisonnement de M. Hanon, il est autorisé par Pie VII à gouverner la CM, -ad tempus- en Italie, Espagne et Pologne, mort le 13/6/1819.
1819-1827: Charles Vincent Boujard, le 19 /5/1819, proposé comme vicaire par les lazaristes de Paris, le 30/1/1821, Pie VII étend sa juridiction sur les Filles de la Charité établies à Genève, il démissionne le 16/1/1827.
1818-1829: Antoine Baccari, démissionne de ces charges en 1829. En 1817, Pie VII 1817, le nomme pro-vicaire de M Sicardi, le 21/5/1821, Pie VII le nomme vicaire général pour les CM & FC hors de France. En 1827, Baccari devient alors Visiteur de Rome. Le 31/1/1828, il annonce que Léon XII le nomme Commissaire Général de la CM. EN 1829, l'Assemblée Générale l'élit assistant de M Salhorgne dans la même année il démissionne.
1916-1918: Alfred Louwyck, vicaire général le 8/11/1916, mort le 17/2/1918.
Il y a des personnes qui n'appartiennent pas à des groupes ou à des congrégations de vie consacrée, mais qui vivent l'esprit de Saint Vincent, sa spiritualité et son charisme; ce sont des volontaires, ils sont dans les paroisses, les écoles, les hôpitaux et tant d'autres lieux[22].
La spiritualité de Vincent de Paul a influencé la fondation d'autres sociétés de vie apostolique et même de certains instituts de vie consacrée qui, en communion, forment aujourd'hui ce que l'on appelle la famille Vincentienne. Appartiennent à celle-ci 170 congrégations avec 2 millions de personnes impliquées, et des groupes de laïcs, passant de "famille" à "mouvement", atteignant presque les 4 millions de personnes[22]:
les Sœurs de la Providence de Kingston, fondées au Canada,
les Vicenciens Malabares, de rite syro-malabar, fondés en Inde en 1927,9
et les laïcs Vincentiens, qui partagent l'œuvre et la spiritualité de la Congrégation de la Mission et des diverses congrégations ou sociétés Vincentiennes. De nombreux groupes laïques Vincentiens existent, parmi lesquels la Société de Saint Vincent de Paul, les Jeunesses Mariales Vincentiennes, l'Association de la Médaille Miraculeuse, les Volontaires de la Charité et les associés des Conférences de Saint Vincent de Paul.
Robin Richardot, ««Une emprise physique et spirituelle»: le combat de trois jeunes femmes victimes d’un prêtre lazariste», Le Monde, (lire en ligne, consulté le )
Thérèse Griguer, «Amitié et direction spirituelle au XVIIesiècle: la correspondance d’Edme Jolly et de Marie de Miramion», dans Brigitte Maillard (éd.), Foi, Fidélité, Amitié en Europe à la période moderne, Presses universitaires François-Rabelais, (DOI10.4000/books.pufr.19498, lire en ligne).