La Quina
site archéologique à Gardes-le-Pontaroux (Charente) De Wikipédia, l'encyclopédie libre
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Le site préhistorique de la Quina est situé dans la commune de Gardes-le-Pontaroux en Charente, France. Il s’étend sur près de 700 m et comporte deux gisements, la station amont et la station aval. Il a été occupé au Paléolithique moyen (Moustérien) et au début du Paléolithique supérieur (Châtelperronien, Aurignacien).
Coordonnées | |
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Pays |
France |
Département | |
Commune | |
Vallée | |
Voie d'accès |
route vicinale |
Type | |
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Altitude de l'entrée |
110 m |
Longueur connue |
700 m |
Occupation humaine | |
Patrimonialité |
Le gisement de la Quina se trouve dans l'ouest de la commune de Pontaroux, sur la petite route longeant le Voultron pour relier Pontaroux à Blanzaguet vers le sud. Jusqu'à sa sortie de la commune de Pontaroux, le Voultron — qui s'écoule dans le sens nord-sud — est bordé en rive gauche (côté Est) par des escarpements abrupts devenant falaises en plusieurs endroits. La Quina est en rive droite de ce cours d'eau, au bord de la route, à environ 300 m au sud du hameau de la Quina[1].
François Lambert, maire de Gardes-le-Pontaroux, découvre le site[2] dont Catherine Farizy[N 1] dit qu'il est connu depuis 1872. et recoupés par une route en 1881, les gisements de la Quina furent acquis par Léon Henri-Martin en 1905. Ce médecin, connu comme le « docteur Henri-Martin », fouilla les gisements de 1906 à 1936. Sa fille Germaine Henri-Martin poursuivit ses travaux de 1953 à 1965[3]. À partir de 1985, A. Jelinek, A. Debénath et H. Dibble entreprirent de nouvelles fouilles[4],[5].
Le gisement de la Quina a été classé au titre des monuments historiques par arrêté du [6].
Le premier gisement a essentiellement livré des industries lithiques du Moustérien[8]. Il s’agit du gisement éponyme du faciès dit « Moustérien de type Quina », caractérisé par l’abondance des racloirs convexes à retouche écailleuse scalariforme (« retouche Quina »), sur éclats courts et épais. La séquence moustérienne se termine par une industrie attribuée au Moustérien à denticulés, datée de 43 000 ± 3600 ans BP par thermoluminescence[5].
Les niveaux moustériens ont livré de nombreux restes fauniques (Grands bovidés, Cheval, Renne) dont certains présentent des traces d’action anthropique (fracturation, strie de découpe, utilisation comme retouchoir) comme l’avait noté et décrit L. Henri-Martin[9].
Dans son livre Recherches sur l'évolution du Moustérien dans le gisement de la Quina, Henri-Martin consacre un chapitre à l'étude des Pièces osseuses présentant un travail humain probable et d'un usage indéterminé. Il s'agit entre autres d'os iliaques de bisons et de chevaux, os façonnés afin d'utiliser leurs cavités cotyloïdes. Leur usage comme bols ou louches, alors incompris, a été déterminé par des trouvailles identiques mais mieux préservées sur le site du fort Harrouard, étudiées par Louis Giraud[10].
Les restes de 27 individus présentant les caractéristiques d’Homo neanderthalensis ont également été découverts dans ce gisement. Au moins un de ces individus avait bénéficié d’une sépulture primaire : il a été mis au jour en 1911 et il s’agit d’un individu adulte, probablement une femme (La Quina 5)[11],[12]. Le squelette d'un enfant néandertalien d'environ huit ans a également été mis au jour (La Quina 18)[13].
La station aval se trouve dans la partie Ouest du gisement de la Quina. Cette partie du site a subi des éboulements de deux sortes : le bord de la voûte de la grotte s'est effondré, formant comme une « digue » d'éboulis tassés à l’entrée (sur l'avant) du gisement ; et la falaise surplombant le site a aussi connu plusieurs éboulements consécutifs à son érosion naturelle. Entre ces deux formations d'éboulis se trouve un espace formant une sorte de caniveau, préservé de tout éboulement[16].
Dès le début des fouilles Léon Henri-Martin, sa tranchée « Z » (fouillée de 1922 à 1930) localisée dans le « caniveau » a livré trois faciès d'Aurignacien typique (couche 1, 2 et 3). La couche 3, la plus ancienne de cet Aurignacien, contenait des pointes de sagaies à bases fendues entre des foyers noirs, le tout enrobé dans un dépôt sec brun-rougeâtre.
La couche 4, directement sous cette couche d'Aurignacien ancien (donc sans horizon stérile intercalé), présentait un remplissage d'argile verte et humide enrobant de petits blocs de calcaire plus ou moins anguleux ainsi que de l'industrie châtelperronienne[16], présentant des affinités avec le Moustérien à denticulés.
Dans ce « caniveau », toutes les couches se sont déposées selon un plan à peu près horizontal. Sur l'avant du site, la couche 1 s'est déposée selon un plan incliné sur la pente de l'éboulis formant « digue »[16].
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