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ancienne commune du duché de Savoie De Wikipédia, l'encyclopédie libre
L'Hôpital, anciennement L'Hôpital-sous-Conflans, est un ancien bourg, puis commune du duché de Savoie (Royaume de Sardaigne), créé au XIIIe siècle. Il a fusionné avec la cité fortifiée de Conflans pour former la ville nouvelle d'Albertville, le .
L'Hôpital incorporée à Albertville | ||||
Administration | ||||
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Pays | Duché de Savoie | |||
Géographie | ||||
Coordonnées | 45° 40′ 17″ nord, 6° 23′ 50″ est | |||
Divers | ||||
Date de fondation | vers 1200 | |||
Date de dissolution | 1835 | |||
Localisation | ||||
Géolocalisation sur la carte : Savoie (département)
Géolocalisation sur la carte : Savoie (département)
Géolocalisation sur la carte : France
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Le bourg de L'Hôpital se développe sur la rive droite de la rivière de l'Arly[1], un peu en amont de sa confluence avec l'Isère[2]. Il appartient à la région naturelle de la haute Combe de Savoie. Ce bourg est situé sur les hauteurs de la rivière, afin d'éviter les crues, sur le plateau du Chaudan[3]. Il se trouve aussi à proximité de l'ancien pont des Adoubes[1].
Il se développe en face du bourg de Conflans et à la confluence de la combe de Savoie et de la Tarentaise — la vallée de l'Isère et l'ancienne voie romaine In Alpe Graia en provenance du col du Petit Saint-Bernard —, mais aussi, l'accès au Beaufortain et au val d'Arly, avec la cité d'Ugine. Le contrôle ainsi d'une certaine façon ce que la géographie appellera plus tard le « X albertvillois »[4], même si « [celle-ci] ne matérialise que trois des quatre directions »[5].
L'histoire de L'Hôpital débute « probablement » avec l'installation d'un hôpital appartenant aux Hospitaliers de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem[6],[1]. Ces derniers auraient établi un hospice à destination des voyageurs ou des pèlerins[1], plus précisément un hôpital « au sens de maison vouée à l'accueil, l'hébergement, le soutien aux pauvres et aux pèlerins »[7]. Il se situait ainsi sur la route menant depuis la combe de Savoie aux vallées de Tarentaise (col du Petit-Saint-Bernard), du Beaufortain et de l'Arly.
Le chanoine Adolphe Gros souligne ainsi que d'après une publication au Congrès des Sociétés savantes de Savoie de 1883, « rien n'indique qu'il y ait jamais eu, dans cette localité, un hôpital ou un hospice, au sens moderne du mot »[2]. L'hôpital, en tant qu'étape, est cependant mentionné le (« hospitalis de Jerusalem »), dans une donation de Béatrice de Vienne, comtesse de Savoie à la chartreuse de Vallon (Chablais)[8], de même qu'une mention d'un commandeur de « la maison de l'Hôpital de Conflans » en 1235[9]. Cette étape des Hospitaliers appartiendra ensuite à la commanderie de Chambéry, qui dépendait, tout comme celle des Échelles et de Compesières du grand prieuré d'Auvergne[10]. En réalité, il n'existe, à ce jour, aucun acte connu de fondation du site[8].
Une bourgade se développe sur le site[1], face au bourg fortifié de Conflans, sous protection de l'archevêque de Tarentaise. Elle se place sous la protection du comte de Savoie[6],[1]. Elle est promue ville libre par le comte Amédée V de Savoie, qui tient à contrôler le passage par le pont sur l'Arly[11].
En 1285, le bourg apparait dans des comptes de châtellenies comme la ville neuve de L'Hôpital-sous-Conflans[6]. Louis Falletti, qui la mentionne dans son article « Éléments d'un tableau chronologique des franchises de Savoie »[12], ne précise cependant pas à quelle châtellenie le bourg est attaché[6]. Le bourg obtient à cette période une charte de franchises, sous le nom de Villefranche-de-L'Hôpital, dans un contexte de tension entre le comte de Savoie et ses voisins du Genevois et du Dauphiné[1]. Le président des Amis du Vieux Conflans, Jean-Pierre Dubourgeat, lors de son discours de réception à l'Académie des sciences, belles-lettres et arts de Savoie, nuance « cet accord de franchises car rien n'a été octroyé »[13]. Le bourg devient une paroisse « membre de Rhôdes », placée sous la dépendance des Hospitaliers[1], « certainement avant 1502 »[14].
Avec l'affirmation du pouvoir comtal et la mainmise sur Conflans, L'Hôpital est placé dans la châtellenie de Conflans[1].
Après leur installation à Malte[1], les Hospitaliers vendent leurs possessions de l'Hôpital au couvent de l'ordre cistercien des Bernardines de Conflans, le [1],[14].
Malgré une relative prospérité, le noyau urbain reste très modeste, gardant la dimension d'un village[13]. La présence de Conflans, chef-lieu d'une châtellenie, maintient le bourg de L'Hôpital à un rôle secondaire[13]. D'ailleurs, au milieu du XIIIe siècle, elle ne compte qu'à peine 400 habitants[13].
Toutefois, la situation va s'inverser avec la création d'une grande route carrossable[13], dans la plaine, mais surtout déviant de la cité de Conflans[15]. Dès lors, la courbe de population va augmenter (voir ci-dessous)[13].
L'Hôpital devient un comté le , par décisions du roi Charles-Emmanuel III[1]. Au cours de cette même année, un incendie détruit plusieurs immeubles[1]. Reconstruit, le bourg s'apparente à un village-route, le long de la Grande Rue, aménagée parallèlement à l'Arly, dont une rue perpendiculaire permettait de rejoindre le pont et la cité de Conflans[1]. Son rôle routier se retrouvent notamment dans la sociologie du bourg, pour laquelle, les auteurs de Histoire des communes savoyardes : Albertville et son arrondissement (1982), précisent qu'en 1758 il était « composé de 98 familles et il n'y en a pas 10 dont les chefs ne soient marchands, aubergistes ou artisans »[16]. L'année suivante, un marché hebdomadaire ainsi que trois foires annuelles sont instituées, portant une sérieuse concurrence à Conflans[1],[15].
Les habitants de la commune émettent le vœu de changer de nom en 1814, envoyant notamment un écrit au roi de Sardaigne Victor-Emmanuel Ier, et proposant le toponyme de Saint Victor[15]. Quelques années plus tard, alors que le roi Charles-Félix de Savoie vient inauguré l'endiguement de l'Isère, l'idée d'une fusion de L'Hôpital avec les communautés de Conflans et de Saint-Sigismond[15]. Le nom de Charles-ville est proposée[15]. Jean-Pierre Dubourgeat, souligne le « rejet du nom de l'Hôpital, dû plus à la connotation « hospice » du mot », expliquant ainsi notamment le « désintérêt voir à l'oubli de l'Hôpital dans l'historiographie » contrairement à sa voisine Conflans[15].
Le a eu lieu la bataille de l'Hôpital, entre les troupes françaises du colonel Thomas Robert Bugeaud et les troupes austro-sardes, pendant les Cent-Jours.
Entre 1829 et 1841, les deux rivières de l'Isère et de l'Arly font l'objet d'aménagement permettant leur endiguement général[15].
Comme l'analyse Jean-Pierre Dubourgeat le développement de L'Hôpital, depuis le XVIIIe siècle « soutire peu à peu à sa rivale tous ses avantages jusqu'à la détrôner et finalement l'absorber »[15].
Le , le duc Charles-Albert de Savoie réunit les bourgs de Conflans et de L'Hôpital, pour former la commune d'Albertville, à laquelle on donna son nom[17],[18]. La création prend effet officiellement le [18].
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