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Corsaire ottoman sous le règne de Soliman le Magnifique. De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Kheïr-Eddine Baba Arroudj, ou Khizir Khayr ad-Dîn (turc : Barbaros Hızır Hayreddin Paşa, arabe : خير الدين Khayr ad-dīn[n 1],[n 2],[n 3]), dit « Barberousse », né vers 1476 dans l'île de Lesbos, mort le , fut un corsaire ottoman sous le règne de Soliman le Magnifique, ayant occupé les postes de sultan, puis beylerbey (gouverneur général) de la régence d'Alger et Capitaine pacha (grand amiral). Il prendra également le titre de sultan de Tunis en 1534 après la prise de la ville.
Khayr ad-Din Barberousse | |
Gouverneur de la Régence d'Alger | |
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Portrait de Khayr ad-Din Barberousse, par Mohammed Racim. | |
Biographie | |
Nom de naissance | Khizir Khayr ad-Dîn |
Surnom | Barberousse |
Nom arabe | خير الدين |
Nom turc | Barbaros Hızır Hayreddin Paşa |
Date de naissance | v. |
Lieu de naissance | Île de Lesbos (Mytilène) |
Date de décès | |
Lieu de décès | Constantinople (Empire Ottoman) |
Fonctions | |
Titre | Sultan d'Alger |
Règne | 1518 - 1533 |
Prédécesseur | Arudj Barberousse |
Successeur | Titre de Beylerbey |
Titre | Beylerbey d'Alger |
Règne | 1533 - 1546 |
Prédécesseur | Création du Titre |
Successeur | Hassan Agha |
Titre | Kapudan Pacha (commandant en chef de la marine ottomane) |
Règne | 1533 - 1546 |
Prédécesseur | Kemankeş Ahmed Bey |
Successeur | Sokollu Mehmed Pasha |
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Khayr ad-Dîn est le frère cadet d'un autre marin connu, Arudj Reïs[1].
Il est issu d'une famille grecque ottomane pauvre et nombreuse[2], installée sur l'île de Lesbos. En effet, il a eu 3 frères et 4 sœurs. Son père, Yakup Ağa, est un ancien sipahi ottoman, devenu potier, s'étant installé sur Lesbos. Ce dernier était certainement un musulman d'origine turque[3],[4],[5],[6],[7] ou albanaise [8],[9] bien que certains historiens[Lesquels ?] ont écrit qu'il était de religion chrétienne[10] converti à l'islam. Sa mère serait une grecque chrétienne, nommée Katalina (ou Katarina), veuve d'un prêtre grec[1],[2],[11]. Des trois frères, Arudj, Elias et Ishak, l'un meurt jeune, à savoir Elias. Quelques années plus tard, Arudj prend la mer, dans l'espoir de sortir de la pauvreté. À la mort de son père, il revient sur l'île, avec un navire dont il a reçu le commandement, de corsaires turcs, et embarque ses frères qui fuyaient la misère[10]. À bord, ces derniers se convertissent à l'islam. Ils convoient, ensuite, des Musulmans et des Séfarades fuyant la pression de l'Inquisition espagnole et les conversions de force décrétées par Isabelle la Catholique en 1492, de l'Andalousie vers l'Empire ottoman (fin de la Reconquista) où le sultan Bayézid II leur a donné refuge[12]. Cela leur confère un grand prestige auprès des Juifs et des Musulmans, et c'est à cette période qu'ils acquièrent le surnom de « Barberousse ». Les trois frères sillonnent la Méditerranée s'adonnant à la « course » contre les navires chrétiens avec pour ports d'attache Tunis, Djerba, Jijel et Alger, où Arudj, usant de ruse et de cruauté, se fit bey de la cité[13].
Khayreddine Barberousse proclamé sultan d'Alger, craignant une attaque espagnole, va proposer, sur avis d'une assemblée d'oulémas et de notables algérois, le rattachement de la régence d'Alger à l'Empire ottoman en 1519[14]. Le sultan Sélim Ier lui envoie ainsi une troupe de 2 000 janissaires munie d'artillerie et 4 000 volontaires turcs[15].
Ce rattachement volontaire et le rôle important de la flotte d'Alger dans les conflits navals ottomans vont donner aux relations entre Alger et Constantinople un caractère particulier faisant de la régence non pas une simple province mais un « État d'Empire »[14].
En 1526, il subit un échec cuisant face à la flotte d'Andrea Doria, alors chef de la flotte pontificale, qui attaque avec succès une partie de sa flotte aux abords de Piombino. Plusieurs centaines d'hommes de Barberousse sont alors faits prisonniers[16]. Barberousse reprend Alger après l'assassinat de Sidi Ahmed ou el Kadhi par ses proches en 1527 au niveau de la région des Aïth Aïcha.
En 1529, Barberousse entreprend la prise du Peñon d'Alger, considérée comme une « épine au cœur des Algérois » par celui-ci[17][réf. incomplète]. Après deux semaines d'intensifs bombardements d'artillerie[réf. nécessaire], les Ottomans prennent d'assaut le fort. Des 150 hommes que comptait la garnison du capitaine Martin de Vargas, le quart seulement survit, dont le capitaine[18]. 25 femmes et enfants sont faits esclaves[réf. nécessaire]. Barberousse fait raser la forteresse et emploie les pierres pour la construction d'une jetée entre la plage et le rocher[18]. Dans la baie de Santa Pola, le capitaine Rodrigo Portuondo perd toutes ses galères sauf une lors d'une attaque de Cachadiablo, allié de Barberousse. Portuonda y perd la vie alors que son fils Domingo est ramené prisonnier à Alger. Barberousse envoie aussitôt l'étendard impérial et quelques chrétiens capturés au sultan turc, qui le récompense en le nommant beylerbey (gouverneur régional) et gazi (« conquérant »[19])[18].
En 1531, son grand rival l'amiral génois Andrea Doria, au service de l'Espagne, fond sur Cherchell, surprenant Ali Caraman, lieutenant de Barberousse, il l'oblige à détruire la majeure part de ses navires pour éviter qu'ils soient pris et libère plusieurs centaines d'esclaves[20], mais subit par la suite une défaite au cours de laquelle 300 Espagnols sont tués ou faits prisonniers[21]. Barberousse poursuit la flotte espagnole en déroute et ravage au passage les côtes italiennes et la Provence.
Barberousse avait alors fui le champ de bataille avec les restes de son armée vers Bône, puis Alger[22]
Il élimine l'idée d'une alliance entre les puissances chrétiennes contre les Turcs, Venise se retirant de la coalition des flottes occidentales[23]. En conséquence, cette bataille marque le début de la prédominance navale des Turcs en Méditerranée qui prend fin à Lépante en 1571[24].
« Ils les prirent, les dépouillèrent tout nus et les ouvrirent vivants ; et ils ne faisaient cela que pour prendre le fiel. Comme nous leur demandions pourquoi ils usaient de si grandes cruautés, ils nous répondirent que ce fiel avait une très grande vertu. Nous n'en obtînmes rien d'autre. ». Mais selon l'historien Jacques Heers, le bilan politique et militaire de ces opérations pour les Ottomans demeurait médiocre : « de riches prises mais ni victoire retentissante ni conquête territoriale. Tunis restait aux mains des Espagnols »[25].
En 1534, Khayr ad Din prend Tunis au détriment des Hafsides alliés aux Espagnols. Il prend alors le titre de « sultan de Tunis ». L’équivoque et toute la diversité des situations dans l'Empire ottoman fait qu'un Grand Amiral de la flotte ottomane qui vient conquérir un pays au nom du Sultan ottoman, se proclame sultan du pays conquis sans pour autant se soustraire le moins du monde à ses obligations envers son chef, le Sultan ottoman. La formule « sultan de Tunis » n’était qu’un article de consommation locale. Elle signifie que la fin des sultans hafsides ne supprimait pas le statut « sultanien » de Tunis[26].
Divers navires de la marine turque ont été nommés en son nom.
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