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film sorti en 1975 De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Jeanne Dielman, 23, quai du Commerce, 1080 Bruxelles est un film franco-belge de Chantal Akerman, réalisé en 1975. Il est le plus souvent désigné sous le titre Jeanne Dielman.
Réalisation | Chantal Akerman |
---|---|
Scénario | Chantal Akerman |
Acteurs principaux | |
Sociétés de production |
Paradise Films Unité Trois |
Pays de production |
Belgique France |
Genre | Drame |
Durée | 201 minutes |
Sortie | 1976 |
Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution.
Il est élu en 2022 meilleur film de tous les temps dans le classement décennal établi par Sight and Sound, la revue du British Film Institute[1].
Ce film a pour sujet le quotidien routinier d'une ménagère bruxelloise encore jeune, veuve et mère d'un garçon de 16 ans. Le film montre ses tâches quotidiennes répétitives, aliénantes : éplucher des légumes, faire la vaisselle, les lits, etc. En outre, pour arrondir ses fins de mois, elle se prostitue chez elle, sur rendez-vous. Elle s'est ainsi enfermée dans une vie sans plaisir, jusqu'au jour où son quotidien va commencer à se dérégler[2],[3].
« Je me retournais dans mon lit, inquiète. Et brusquement, en une seule minute, j'ai tout vu Jeanne Dielman… » (Chantal Akerman, dans le Nouvel Observateur en septembre 1989).
« Premier chef-d'œuvre au féminin de l'Histoire du cinéma », selon le journal Le Monde lors de la sortie du film[4], Jeanne Dielman, 23, quai du Commerce, 1080 Bruxelles est une description méticuleuse, en illusion de temps réel (proche de l'hyperréalisme), de l'aliénation. D'après la cinéaste, « c'est un film sur l'espace et le temps et sur la façon d'organiser sa vie pour n'avoir aucun temps libre, pour ne pas se laisser submerger par l'angoisse et l'obsession de la mort »[5].
Gus Van Sant et Todd Haynes ont déclaré que leur œuvre était influencée par Jeanne Dielman[6]. Gus van Sant en particulier explique qu'il s'est inspiré du dispositif de filmage de Jeanne Dielman pour Last Days[7] : son chef-opérateur, Harris Savides, ayant observé que le film de Chantal Akerman est une succession de plans fixes pour lesquels la caméra, à chaque séquence se déroulant au même endroit, est positionnée à l'identique (pas plus de deux champs différents pour un même lieu)[7], ils ont décidé de tourner ainsi l'ensemble de Last Days[7].
En , le magazine de cinéma britannique Sight and Sound classe Jeanne Dielman meilleur film de tous les temps[8],[9].
Le film ressort en salle en France en version restaurée et numérisée au mois d'avril 2023. Libération publie un entretien avec Babette Mangolte, cheffe opératrice du film, qui retrace son histoire et son tournage en rappelant ses liens avec le cinéma expérimental américain et avec les mouvements féministes[10]. La réception du film à sa ressortie est généralement très enthousiaste. L'article de Mathieu Macheret dans Le Monde insiste sur la dimension politique du huis-clos et relève l'actualité du film[11]. Raphaël Bassan relie, dans l'Encyclopædia Universalis (2023), les univers d'Akerman et de Seyrig[12], cette osmose donnant sa colonne vertébrale au film, où est notamment évoquée la mère de la cinéaste.
Parmi les avis négatifs, on peut citer l'article d'Éric Neuhoff dans Le Figaro, qui déconseille le film, le jugeant « assommant »[13].
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