Histoire de la Mésopotamie
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L'histoire de la Mésopotamie débute avec le développement des communautés sédentaires dans le nord de la Mésopotamie au début du Néolithique, et s'achève dans l'Antiquité tardive. Elle est reconstituée grâce aux fouilles archéologiques des sites de cette région, et à partir du IVe millénaire av. J.-C. par des textes écrits essentiellement sur des tablettes d'argile, la Mésopotamie étant l'une des premières civilisations à inventer l'écriture, avec l’Égypte antique.
Les premiers villages de Mésopotamie apparaissent dans le Nord au début du néolithique, même si la région est un espace de diffusion de la domestication des plantes et des animaux et non pas l'un de ses foyers, qui se situent alors surtout dans l'Anatolie du sud-est et au Levant. Cependant dès le VIIe millénaire av. J.-C. elle voit le développement de cultures dynamiques, voyant l'expansion progressive des villages agricoles dans toute la Mésopotamie : la culture de Hassuna (v. 6500-6000 av. J.-C.), la culture de Samarra (v. 6200-5700 av. J.-C.) et la culture de Halaf (v. 6100-5200 av. J.-C.) au Nord et au Centre, et la culture d'Obeïd (v. 6200-3900 av. J.-C.) qui voit l'essor du Sud, et exerce une influence importante sur le Nord.
La période d'Uruk (v. 3900-3000 av. J.-C.) voit l'évolution des sociétés mésopotamiennes se poursuivre vers des communautés plus intégrées politiquement et socialement. Elle culmine dans sa dernière phase, l'Uruk récent (v. 3400-3000), avec l'apparition de constructions politiques que l'on peut considérer comme des États, et d'agglomérations qui peuvent être qualifiées de villes, en premier lieu Uruk. Cette époque voit également l'apparition de l'écriture, sans doute sur ce dernier site. La Basse Mésopotamie, qui repose sur une agriculture irriguée très productive, joue un rôle moteur, influençant de façon marquée ses voisines, notamment la Haute Mésopotamie.
Durant le IIIe millénaire av. J.-C., la civilisation urbaine du Sud mésopotamien poursuit son essor. Cette région est alors occupée par deux groupes principaux : ceux qui parlent le sumérien, une langue sans parenté connue, et ceux qui parlent l'akkadien, une langue sémitique. Elle se divise en un ensemble de petites entités politiques que l'on appelle couramment des « cités-États » (Uruk, Ur, Lagash, Umma, Kish, etc.). Elles sont unifiées par deux fois à la fin du millénaire par deux « empires », l'empire d'Akkad (v. 2340-2190 av. J.-C.) et la troisième dynastie d'Ur (v. 2112-2004 av. J.-C.).
Le début du IIe millénaire av. J.-C. est marqué par la formation de dynasties dans toute la Mésopotamie (et la Syrie) par des rois amorrites (Isin, Larsa, Eshnunna, Mari, Yamkhad, etc.). Cette période de grande fragmentation politique prend fin avec la brève unification de la région par Babylone au milieu du XVIIIe siècle av. J.-C. Après une période obscure mal documentée au milieu du IIe millénaire av. J.-C., de nouveaux royaumes, plus vastes que les précédents, se partagent la Mésopotamie : au sud les Kassites régnant depuis Babylone, et au Nord le Mittani puis l'Assyrie.
La fin du IIe millénaire av. J.-C. est une nouvelle période de crise au Moyen-Orient, avec l'effondrement des grands royaumes et l'arrivée de nouvelles populations, en premier lieu les Araméens, qui investissent aussi bien la Haute que la Basse Mésopotamie au début du Ier millénaire av. J.-C. Les souverains d'Assyrie parviennent néanmoins à les soumettre et à étendre leur domination sur les régions voisines, y compris la Babylonie, constituant le premier empire couvrant une majeure partie du Moyen-Orient. Ils sont renversés à la fin du VIIe siècle av. J.-C. par les Mèdes et les Babyloniens, ces derniers constituant un nouvel empire. Celui-ci s'effondre rapidement, vaincu et remplacé par celui des Perses achéménides en 539 av. J.-C.
Durant l'Antiquité classique et tardive, la Mésopotamie est dominée par des empires fondés par des dynasties étrangères : les Perses achéménides d'abord (539-330 av. J.-C.), puis les Grecs séleucides qui succèdent aux conquêtes d'Alexandre le Grand (330-141 av. J.-C.), puis ensuite les Parthes arsacides (-) et les Perses sassanides (224-). Si la Basse Mésopotamie reste une région riche dans ces empires, en revanche la fin des royaumes proprement mésopotamiens signe la fin de l'antique culture mésopotamienne qui disparaît durant ces siècles, avec son écriture cunéiforme caractéristique. Elle est largement effacée dans les mémoires jusqu'à sa redécouverte au XIXe siècle.