Héctor José Cámpora (né le , mort le ), surnommé affectueusement El Tío l'oncle »), est un homme politique argentin, péroniste de gauche, originaire de Mercedes (Buenos Aires). Élu président de la République aux élections de mars 1973 en tant que candidat officiel du FREJULI, la coalition du Parti justicialiste de Juan Perón, il prit ses fonctions le . À peine 49 jours plus tard, il dut démissionner, laissant le la place au président par intérim Raúl Alberto Lastiri. Son buste a été placé à la Casa Rosada en , au cours d'une cérémonie d'inauguration présidée par Cristina Kirchner, en présence d'Esteban Righi, de la fille du gouverneur Oscar Bidegain et de son propre fils, Héctor Pedro Cámpora[1].

Faits en bref Président de l'Argentine, 25 mai - 13 juillet 1973 ...
Héctor José Cámpora
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Héctor José Cámpora en 1973
Fonctions
Président de l'Argentine
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Ambassadeur
Député
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 71 ans)
MexicoVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Formation
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María Georgina Acevedo (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Parti politique
Conflit
Distinction
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Signature
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De la jeunesse à la présidence

Cámpora fait carrière comme dentiste et est un militant péroniste convaincu ; il est élu député lors des élections générales de 1945 et préside la Chambre des Députés entre 1946 et 1952. Le motif de son éloignement est son amitié personnelle et politique pour Evita Perón. Après le décès de celle-ci, les secteurs réactionnaires et nationalistes du péronisme déplacèrent les modérés et les gauchistes tant au sein de l’État que dans l'entourage du président Perón.

En 1955, après la Révolution libératrice d'Aramburu et consorts, il se présente devant la justice pour blanchir sa situation. Cependant, il est faussement accusé de corruption et de malversation et est confiné au pénitencier d'Ushuaïa avec d'autres prisonniers politiques. En 1956, il s'enfuit de la prison avec un groupe d'autres péronistes et se réfugie au Chili. Plus tard, il retourne en Argentine, une fois clôturées ses inculpations, afin d'y aider sa famille. Il est nommé en 1968, par Jorge Daniel Paladino, alors délégué personnel de Perón, « délégué national du Parti justicialiste de la province de Buenos Aires », poste auquel il est remplacé en par Héctor Agustín Sáinz[2].

En 1971 il est désigné délégué personnel de Juan Perón, en remplacement de Jorge Daniel Paladino, le général voulant favoriser l'aile gauche du péronisme, rétive à toute négociation avec la dictature. Dans ces circonstances, il mène à bien le plan de Perón pour récupérer le pouvoir en 1973, après la faillite de la Révolution argentine d'Onganía et consorts et profitant de l'ouverture du général-président Alejandro Agustín Lanusse formalisée dans le « Grand Accord national ».

Des élections de mars 1973 à l'exil

Héctor Cámpora se présenta aux élections de mars 1973 comme candidat à la présidence de l'Argentine pour le FreJuLi (front justicialiste de libération), étant donné que Juan Domingo Perón en était exclu, de par une proscription de Lanusse. Le mouvement péroniste avait alors comme slogan « Cámpora au gouvernement, Perón au pouvoir! » Il gagna ces élections avec plus de 49,5 % des votes. Il prit sa fonction le , en présence entre autres du président du Chili, Salvador Allende, et de celui de Cuba, Osvaldo Dorticós. Pour le recevoir, il y eut plus d'un million de personnes à la Plaza de Mayo. Il nomme comme ministre de l'Intérieur Esteban Righi (futur procureur de la Nation sous Nestor Kirchner), composant son gouvernement de représentants des diverses tendances (gauche et droite) du péronisme[3].

Le Parlement, où le Parti justicialiste a la majorité, s'apprêtait à voter à l'unanimité l'amnistie des 500 prisonniers politiques de la dictature militaire de la « Révolution argentine » (dont les survivants du massacre de Trelew de 1972 et différents guérilleros)[4]. Toutefois, en raison de la pression populaire, celle-ci eut lieu avant la mise en vigueur de la loi, Cámpora et Righi décidant le , le jour même de l'investiture du nouveau gouvernement, de libérer les prisonniers[4]. La loi d'amnistie fut tout de même votée à l'unanimité les jours suivants[4],[3]. Puis Cámpora renoua les relations diplomatiques avec Cuba, et commença à approvisionner ce pays en denrées alimentaires et produits industriels pour rompre le blocus. Le , son gouvernement signe l'Acte de Compromis national (ou « pacte social ») avec la CGT et le syndicat patronal de la CGE, qui visait à opérer une redistribution progressive des revenus du PNB et à mettre un frein à l'inflation[3].

Sa proximité avec la gauche péroniste le fit s'affronter avec la droite du parti, représentée en particulier par la branche syndicale du Parti justicialiste (dite « bureaucratie syndicale »). Le , au retour de Perón, eut lieu le massacre d'Ezeiza, un affrontement armé brutal entre les deux ailes du péronisme. Le chiffre des morts fut estimé à des dizaines, voire des centaines de personnes. Le lendemain, le général Perón s'éclipsa de sa résidence pour rencontrer les ministres de Cámpora, en l'absence notable de ce dernier ainsi que d'Esteban Righi et du ministre des Affaires étrangères Juan Carlos Puig, les deux seuls qui ne furent pas reconduits dans leurs fonctions après la démission de Cámpora[5]. Se rendant compte de cette rencontre confidentielle, le président Cámpora se rendit à la maison personnelle du général où elle avait lieu et s'y fit accuser par Perón de favoriser les éléments « gauchistes » dans son gouvernement[5].

Finalement, le , Perón lui ayant retiré sa confiance, Cámpora ainsi que Vicente Solano Lima renoncèrent à leur charge pour permettre la réalisation de nouvelles élections, Raúl Lastiri assumant l'intérim[3], le président du Sénat, Alejandro Díaz Bialet (péroniste), ayant été écarté. Pérón les gagna avec plus de 60 % des voix. Puis il le nomma ambassadeur au Mexique. Après le coup d'Etat de mars 1976, il se réfugia à l'ambassade du Mexique à Buenos Aires, qui lui y accorda l'asile politique pendant plus de trois ans. Finalement, la junte l'autorisa à s'envoler vers le Mexique, où il mourut peu après.

Notes et références

Liens externes

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