Les fumées de tir sont les fumées produites par la mise à feu de dispositifs pyrotechniques (au sens large, c'est-à-dire allant du tir d'une fusée à celui d'une munition de canon, de fusil, ou pistolet) en passant par les tirs d'explosifs. Il s'agit notamment des fumées qui se dégagent du canon d'une arme à feu, ou d'une arme de tir à air comprimé et par extension ou de certains fumigènes[1].
En raison de la toxicité intrinsèque des munitions, carburants de fusées et fumigènes, la plupart des fumées de tir présentent une toxicité significative, notamment en cas d'exposition chronique, et «étant donné que les émissions produites par les armes à feu sont éjectées au niveau de la zone de respiration du tireur, ces derniers peuvent être fortement exposés aux gaz et matières particulaires produites par des tirs»[2], y compris dans certains chars d'assaut en dépit du système d'aération et refroidissement du canon[3]. Leur dangerosité semble avoir augmenté depuis l'invention de l'amorce au mercure et depuis le début de la Première Guerre mondiale, époque où les moyens de guerre ont été industrialisés. Les données toxicologiques publiées montrent que «les effets sanitaires néfastes causés par les particules atmosphériques ainsi que celles issues du monde de la pyrotechnie sont partiellement déterminés par leur granulométrie, par leur composition chimique et organique ainsi que par leurs propriétés oxydantes et inflammatoires intrinsèques»[1] et qu'ils ont été sous-estimés. Certains personnel (civils et militaire), chasseurs ou pratiquants de ball-trap, pratiquant de tir sportif, entraineurs de tir y sont couramment exposés dans le cadre professionnel et/ou de loisirs (club et concours de tir, même pour les petits calibres[4]). Malik Mekki, auteur d'une thèse[1] récente (2017) sur le sujet de la toxicité de ces fumées invite —sur la base des données scientifiques disponibles—«à l’élaboration ou à la révision de la règlementation»[5].
Le flash de lumière illumine la fumée de tir d'un grand canon de marine français (320 mm) monté sur rails au moment du tir lors de la Première Guerre mondiale, entre 1917 et 1919. Les artilleurs étaient exposés aux fumées de leurs tirs et des tirs voisins.
En sortie de la bouche d'un canon (ici de 105 mm) l'essentiel de la fumée de tir est constituée de vapeur et de nanoparticules.
L'invention du canon s'ouvrant par l'arrière expose doublement les artilleurs (ici du 14e Régiment des Marines lors d'un exercice de maniement d'un obusier (M777 A2) dans une zone d'entraînement de Quakenbush, au Centre de combat aérien des Marines Twentynine Palms en avril 2013).
Par vent contraire, les artilleurs inhalent les nanoparticules générées par leurs tirs.
Aire de tir en plein-air (ici de l'armée américaine). Les tireurs y sont moins exposés qu'en salle, mais la pollution environnementale peut être plus importante (à cette époque toutes les amorces étaient faites de fulminate de mercure).
Même en plein air, la fumée de tir peut être inhalée. Les premières minutes elle est constituée de nanoparticules, qui s'agglomèrent dans les heures qui suivent pour former des particules plus lourdes et moins toxiques (car moins susceptible de passer dans le sang ou pénétrer l'épithélium pulmonaire et ses cellules). Ces particules sédimentent et tombent au sol, sans toutefois perdre toute leur toxicité.
La positions à partir de laquelle ces américains lancent plusieurs salves de roquettes de 4,5 pouces deviendra rapidement dangereuse, car l'artillerie et les mortiers japonais vont alors viser les nuages de fumées de tir de roquettes.
Fumée de tir d'une tourelle de marine (fumée noire).
De très nombreux stands de tir ont été construits dans le monde (ici Saint-Rémy-lès-Chevreuse, France), pour le tir par armes à feu, souvent avec des précautions insuffisantes concernant la ventilation.
Exemple de bâtiment plus allongé (Stand de tir d'une société luxembourgeoise de tir; Luxembourg Cents, à Senningerberg.
Stand de tir de Bodcau, situé près de Haughton, en Louisiane, où l'on aperçoit une fillette, exposée à l'inhalation de fumées de tir.
Le chasseur (qui cherche généralement à se mettre sous le vent de son gibier) s'expose aussi à inhaler des fumées de tir.