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groupe armé séparatiste De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Les Forces de défense de l'Ambazonie (FDA ; en anglais Ambazonia Defence Forces, ADF) sont un groupe armé séparatiste actif dans les deux régions anglophones du Cameroun, le Nord-Ouest et le Sud-Ouest. Les FDA prônent la constitution de la république fédérale d'Ambazonie, république autoproclamée dans ces régions. Ils sont officiellement crées par le Conseil de gouvernement de l'Ambazonie (AGovC) en septembre 2017[1].
Forces de défense de l'Ambazonie | |
Idéologie | Séparatisme, indépendantisme |
---|---|
Objectifs | Indépendance des deux régions anglophones du Cameroun, le Nord-Ouest et le Sud-Ouest, en une république fédérale d'Ambazonie. |
Statut | Actif |
Fondation | |
Date de formation | 2017 |
Pays d'origine | Cameroun |
Fondé par | Conseil de gouvernement de l'Ambazonie (AGovC) |
Actions | |
Mode opératoire | Lutte armée, guérilla, raid, attentats à la bombe, attentat à la voiture piégée |
Zone d'opération | Cameroun (Région du Nord-Ouest, Région du Sud-Ouest) |
Période d'activité | depuis 2017 |
Organisation | |
Chefs principaux | • Lucas Ayaba Cho (« Commandant en chef ») • Benedict Nwana Kuah (« Président du Conseil des FDA ») • Capo Daniel (Ex-« Chef adjoint de la défense ») |
Membres | 1 500 (2018)[1],[2] 200-500 (2019)[3] |
Financement | Impôt révolutionnaire[4] |
Groupe relié | Peuple indigène du Biafra (IPOB) |
Répression | |
Considéré comme terroriste par | Cameroun |
Crise anglophone au Cameroun | |
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Alors que d'autres groupes armés séparatistes se sont abstenues d'exporter la lutte armée en dehors des régions anglophones, les FDA adoptent une position différente. Depuis , les FDA sont alliées au Peuple indigène du Biafra et à sa branche armée, l'Eastern Security Network[5]. En outre, le chef des FDA, Lucas Ayaba Cho déclare que si les Camerounais se soulèvent contre le gouvernement du président Paul Biya, les FDA les soutiendront[6].
Les FDA mènent une guérilla contre l'armée camerounaise dans les régions anglophones du pays depuis [7]. En , elles affirment avoir 1 500 combattants sous leur commandement, répartis dans 20 bases à travers les régions anglophones[1],[2].
Numériquement et matériellement inférieurs à leur adversaire, ils s'appuient sur des tactiques du hit-and-run, des embuscades et des raids, profitant de leur familiarité avec le terrain. Les FDA ont pour objectif d'élever le coût de la présence militaire du Cameroun, dans les régions anglophones à un niveau supérieur aux bénéfices que le pays en tire[8]. Les autorités camerounaises reconnaissent qu'elles ont peu de contrôle en dehors des villes des régions anglophones. Selon Emmanuel Freudenthal, un journaliste étranger qui a passé du temps avec les FDA, cela est dû en partie à la mauvaise infrastructure des régions, qui rend difficile la traque des guérilleros[1].
Les FDA sont fidèles au Conseil de gouvernement de l'Ambazonie (AGovC), qui ne fait pas partie du gouvernement intérimaire de l'Ambazonie. Cela engendre une relation compliquée avec le gouvernement intérimaire, qui n'a initialement pas approuvé une lutte armée.
Le , le gouvernement intérimaire condamne les attaques des FDA qui tuent trois gendarmes[9].
Début 2018, la position non-violente du gouvernement intérimaire évolue, ouvrant la possibilité d'une coopération entre lui et les FDA. Les FDA déclinent les offres d'intégration dans le Conseil d'autodéfense de l'Ambazonie, une organisation parapluie, créée par le gouvernement intérimaire afin d'unir toutes les milices séparatistes sous une seule bannière.
À la suite de la mort du commandant des FDA, Ivo Mbah en , Samuel Ikome Sako, président de l'Ambazonie non reconnue fait l'éloge du séparatiste et exhorte toutes les milices séparatistes à « ignorer nos petites différences » et à s'unir[10].
En mars 2019, un dirigeant des FDA annonce qu'elles vont exporter la lutte armée dans les régions francophones du Cameroun. Une semaine plus tard, des séparatistes, peut-être membres des FDA, mènent un raid à Penda Mboko, dans la région du Littoral, et blessent trois gendarmes, au mépris de la politique du gouvernement intérimaire, qui affirme que le conflit doit se dérouler uniquement dans les régions anglophones[11].
À la fin du mois d', les FDA annoncent qu'un couvre-feu d'un semestre est décrété. Celui-ci fait suite aux peines de prison à vie qui sont prononcées à l'encontre de Sisiku Julius Ayuk Tabe et de neuf autres leaders séparatistes, détenus par le tribunal militaire de Yaoundé[12].
En , des villageois en colère attaquent des camps séparatistes à la suite de cinq opérations les visant. Les FDA condamnent alors ouvertement les crimes de guerre commis par des éléments séparatistes. Les combattants des FDA reçoivent l'ordre d'arrêter toute personne prise en train de terroriser des civils, y compris des combattants séparatistes[13]. Plus tard dans le mois, les Forces de restauration de l'Ambazonie, dirigées par le général Chacha, enlèvent 40 combattants des FDA, dont six sont exécutés[14].
Lorsque les Forces de défense du Cameroun méridional déclarent un cessez-le-feu de quatorze jours fin , en raison de la pandémie de Covid-19, l'AGovC déclare que les FDA vont également en prononcer un à condition que les forces camerounaises soient confinées dans leurs bases, pour la durée du cessez-le-feu[15].
En réponse à l'opération Bamenda Clean, les FDA appelent la population locale à se soulever contre l'armée camerounaise[16].
En , le « Général Efang » des FDA présente ses excuses à la population pour les crimes de guerre, commis par certains éléments séparatistes. Il affirme que les combattants séparatistes qui violentent des civils sont souvent sous l'emprise de drogue, et déplore que cela a conduit à la création de milices paramilitaires locales pro-gouvernementales[17].
Le , l'AGovC conclue officiellement une alliance avec le Peuple autochtone du Biafra. Selon le chef adjoint de la défense des FDA, Daniel Caapo, cela implique des opérations militaires ainsi que des bases d'entraînement conjointes pour s'emparer de la frontière mutuelle et assurer une libre circulation des armes[18]. L'alliance est dénoncée par le gouvernement intérimaire de l'Ambazonie ainsi que par d'autres groupes séparatistes pro-Biafra[19].
En avril 2023, Capo Daniel démissionne de l'AGovC et par extension des FDA afin de poursuivre un activisme indépendant. Lucas Ayaba Cho prend acte de sa démission et le remercie pour ses années de travail[20]. En mai, Capo Daniel crée un nouveau groupe séparatiste, les Forces obscures de l'Ambazonie, et a ouvertement appelé ses combattants à enlever des journalistes pour obtenir une rançon[21].
En juillet 2023, à la suite du massacre de Bamenda, Lucas Ayaba Cho déclare que désormais, chaque fois que l'armée camerounaise tuera des civils anglophones, les FDA tueraient des civils francophones. Le leader de l'AGovC ajoute que « lorsque le Cameroun commencera à respecter les conventions de Genève, nous ferons de même »[22].
Le , il est confirmé que l'armée camerounaise a capturé le commandant en chef des FDA, le « général Efang », qui avait été blessé au combat deux semaines auparavant. C'est la deuxième fois que les FDA perdent leur principal commandant du ground zero[23].
Les FDA sont séparatistes et indépendantistes. Ils prônent l'indépendance des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du Cameroun, où vit la minorité anglophone du pays, avec la création de la République fédérale d'Ambazonie. Les militants séparatistes prônent d'abord la non-violence entre 2016 et 2017, mais cette posture disparaît à la suite de la répression des manifestations camerounaises de 2016-17 par le gouvernement. En conséquence, les FDA et d'autres groupes adoptent une doctrine plus radicale, prônant la sécession par la violence. Les FDA considèrent les protestations pacifiques et la désobéissance civile comme étant inefficaces pour protéger les intérêts des régions anglophones du Cameroun[24]. Les objectifs les plus immédiats de l'organisation comprennent la protection des anglophones du Cameroun contre la répression du gouvernement[25].
Largement dépassées en nombre, en armement et en approvisionnement dans le conflit qui l'oppose au gouvernement camerounais, les FDA se tournent vers les pratiques traditionnelles de sorcellerie. Les membres des FDA croient en une magie connue sous le nom d'Odeshi, dans laquelle les amulettes et les colliers sont considérés comme ayant un pouvoir protecteur. Les amulettes sont généralement fabriquées par des guérisseurs traditionnels et sont conçues pour protéger les combattants des FDA peu armés contre les balles des forces armées camerounaises[26]. Chaque amulette est censée produire un effet spécifique, telle que l'invisibilité du porteur ou le blocage de l'arme de l'adversaire. Pour que l'Odeshi soit efficace, les croyants doivent suivre un ensemble de règles, comme se battre pour une cause juste ou adopter un régime alimentaire particulier[27]. Le système de croyance des militants des FDA comprend également une potion connue sous le nom de juju, qui est censée conférer une protection similaire au combat.
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