Exactions commises dans l'État indépendant du Congo
maltraitances et crimes commis au Congo belge entre 1885 et 1908 / De Wikipedia, l'encyclopédie encyclopedia
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Les exactions commises dans l'État indépendant du Congo sont les actes de cruauté qui ont dévasté une partie de la population de cette colonie (aujourd'hui la République démocratique du Congo) placée sous la tutelle personnelle du roi des Belges Léopold II entre 1885 et 1908. Elles étaient particulièrement associées aux méthodes de travail utilisées pour collecter le caoutchouc naturel pour l'exportation. S'ajoutant à des maladies épidémiques, à la famine et à la baisse du taux de natalité provoquée par ces perturbations, les exactions ont contribué à un fort dépeuplement dont l'ampleur au cours de la période est encore aujourd'hui très discutée en raison du manque de données démographiques : on pense que l'État indépendant a perdu entre 1,5 et 13 millions d'habitants.
À la conférence de Berlin de 1884-1885, les puissances européennes ont attribué la région du bassin du Congo à une organisation caritative privée dirigée par Léopold II, qui avait depuis longtemps des ambitions d'expansion coloniale. Le territoire sous le contrôle de Léopold dépassait 2 600 000 km2 et était dirigé par un petit groupe d'administrateurs originaires de plusieurs pays européens. Dès le départ, la colonie s'est avérée non rentable, l'État étant toujours proche de la faillite. La montée rapide de la demande de caoutchouc naturel, qui était abondant sur le territoire, a créé un changement radical dans les années 1890. Pour faciliter l'extraction et l'exportation du caoutchouc, toutes les terres « inhabitées » du Congo ont été nationalisées, la majorité étant distribuée à des entreprises privées sous forme de concessions. Une partie du terrain a été gardée par l'État. Entre 1891 et 1906, les entreprises ont été autorisées à faire ce qu'elles voulaient, pratiquement sans ingérence judiciaire, le résultat étant que le travail forcé et la coercition violente étaient utilisés pour collecter le caoutchouc à moindre coût et maximiser les profits. Une armée indigène, la Force publique, a également été créée pour appliquer les politiques du travail. Des travailleurs qui refusaient de participer à la collecte du caoutchouc pouvaient être tués et des villages entiers rayés de la carte.
La principale cause du déclin de la population était la maladie, exacerbée par les bouleversements sociaux dans l'État indépendant. Un certain nombre d'épidémies, notamment la maladie du sommeil, la variole, la grippe porcine et l'amœbose, ont ravagé les populations autochtones. Rien qu'en 1901, on estimait que 500 000 Congolais étaient morts de la maladie du sommeil. La maladie, la faim et la violence ont fait chuter le taux de natalité, tandis que le taux de surmortalité a augmenté.
Le fait de couper les mains des travailleurs a acquis une notoriété internationale particulière. Celles-ci étaient parfois coupées par des soldats de la Force publique qui devaient rendre compte de chaque coup de feu tiré en ramenant les mains de leurs victimes. Ces détails ont été enregistrés par des missionnaires chrétiens travaillant au Congo et ont provoqué l'indignation du public lorsqu'ils ont été révélés au Royaume-Uni, en Belgique, aux États-Unis et ailleurs. Une campagne internationale contre l'État indépendant du Congo a commencé en 1890 et a atteint son apogée après 1900 sous la direction du militant britannique Edmund Dene Morel : elle entraîna la rédaction en 1904 du rapport de Roger Casement, dans lequel il dénonce les « atrocités » perpétrées sur l'ensemble de la population congolaise. En 1908, sous la pression internationale, le gouvernement belge a annexé l'État indépendant du Congo pour former le Congo belge, et a mis fin à de nombreux systèmes responsables des abus. L'ampleur du déclin de la population au cours de la période fait l'objet d'un vaste débat historiographique et il y a un débat ouvert sur la question de savoir si les exactions constituent un génocide. En 2020, le roi Philippe a exprimé ses regrets au gouvernement congolais pour les « actes de violence et de cruauté » infligés pendant le régime de l'État indépendant du Congo, sans mentionner explicitement le rôle de Léopold. Certains militants l'ont accusé de ne pas avoir présenté des excuses complètes.