Eugénisme
système de sélection basé sur le patrimoine génétique des individus / De Wikipedia, l'encyclopédie encyclopedia
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L’eugénisme est « l’ensemble des méthodes et pratiques visant à sélectionner le patrimoine génétique des générations futures d'une population en fonction d'un cadre de sélection prédéfini ». Il peut résulter d’une politique étatique mais aussi d’une somme de décisions individuelles prises par les futurs parents, dans une société où primerait la recherche de l’« enfant parfait », ou du moins « indemne de nombreuses affections graves »[1].
Le terme eugenics a été employé pour la première fois en 1883 par le scientifique britannique Francis Galton, dont les travaux participèrent à la constitution de la mouvance eugéniste. Mené par des scientifiques et des médecins, l'eugénisme qui se met en place au tournant du XXe siècle milite pour une politique d'éradication de caractères jugés handicapants ou de développement de caractères jugés bénéfiques. Son influence sur la législation s’est traduite principalement dans trois domaines : la mise en place de programmes de stérilisation contrainte là où la culture dominante le permettait, un durcissement de l’encadrement juridique du mariage et des mesures de restriction ou de promotion de tel ou tel type d’immigration.
En 1906, l'eugénisme se développe aux États-Unis, avec John Harvey Kellogg, qui fournit des fonds pour aider à la création de la « Race Betterment Foundation » à Battle Creek (Michigan)[2]. Dans un pays où les lois contre le métissage, sont en vigueur depuis le XVIIe siècle. À partir de 1907 y est pratiqué la stérilisation contrainte. Plus de 64 000 personnes sont ainsi stérilisées entre 1907 et 1963[3]. La Loi d'immigration Johnson-Reed de 1924 est proposée dans un contexte de forte xénophobie visant les immigrants d'Europe orientale et méridionale comme les Juifs issus des pays slaves, les Italiens, les Grecs, les Slaves et les Asiatiques[4],[5].
À partir du 14 juillet 1933, le régime nazi adopte une loi visant à éradiquer les maladies héréditaires par l'euthanasie d'enfants handicapés. Dans les décennies qui ont suivi la Seconde Guerre mondiale, l'eugénisme a été largement abandonné, bien que certains pays occidentaux (les États-Unis, le Canada et la Suède) aient continué à pratiquer des stérilisations forcées. En 1983[6], Singapour a mis en place, ainsi que la Chine, un système qualifié d'eugéniste[7].
Dans la période contemporaine, les progrès du génie génétique et le développement des techniques de procréation médicalement assistée ouvrent de nouvelles possibilités médicales (diagnostic prénatal, diagnostic préimplantatoire…) qui nourrissent les débats éthiques sur la convergence des techniques biomédicales et des pratiques sélectives.
L'éventuelle résurgence d’une forme d’eugénisme, après des décennies de promotion des droits de l’homme, se heurte à des critiques en dehors du débat éthique. En particulier, l’eugénisme négatif apparaît comme une violation des droits humains fondamentaux, qui incluent le droit de reproduction. D'autre part, l'eugénisme peut aboutir à une perte de diversité génétique, perturbant artificiellement des millions d’années d’évolution humaine.