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philosophe allemand De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Ernst Bloch, né le 8 juillet 1885 à Ludwigshafen et mort le 4 août 1977 à Tübingen, est un philosophe juif allemand qui s'inscrit dans la lignée des marxistes « non orthodoxes » tels Georg Lukács (durant les années 1920), Karl Korsch ou encore les penseurs de l'École de Francfort.
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Karola Bloch (à partir de ) |
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Le Principe espérance |
Convaincu de la nécessité d'une révolution radicale en Allemagne, Ernst Bloch adhère très tôt au socialisme et fait campagne contre le militarisme prussien. En 1915, avec ses amis dadaïstes, il s'enfuit en Suisse où il travaille pendant toute la guerre à la rédaction du journal anti-impérialiste allemand Die freie Zeitung. Il retourne après la guerre en Allemagne où il fait paraître son premier ouvrage, L'Esprit de l'utopie (Leipzig, 1918), qui fit de lui l'un des principaux théoriciens du concept d'utopie à la lumière de la tradition hégéliano-marxiste. Cette première publication eut une influence considérable sur plusieurs de ses contemporains, tels Bertolt Brecht, Kurt Weill, Walter Benjamin et Theodor W. Adorno.
Il publie ensuite sa thèse, Thomas Müntzer als Theologe der Revolution (1re éd. Munich, 1922; 2e éd. revue, Francfort-sur-le-Main, 1962). Son combat politique s'oriente peu à peu vers une dénonciation violente du national-socialisme.
Après la publication de son ouvrage antinazi Héritage de ce temps (1935), Bloch est déchu de sa nationalité et contraint de quitter l'Allemagne pour New York. Dès 1938, il commence à ébaucher ce qui sera son opus magnum Le Principe espérance. Il fonde à New York avec Bertolt Brecht et Thomas Mann une maison d'édition, Aurora Verlag.
À la fin de la Seconde Guerre mondiale, il refuse une chaire à l'université Goethe de Francfort pour une chaire à l'université Karl-Marx de Leipzig (1949). C'est alors qu'il commence à faire paraître Le Principe espérance (3 vol., 1954-1959) où il s'interroge à nouveau sur le concept d'utopie en adoptant une méthode « archéologique », retraçant dans l'histoire mondiale et dans la culture de masse américaine les ferments de l'utopie en même temps que les sources de l'appauvrissement de l'« espérance ».
Il obtient les louanges et l'estime des autorités et de ses collègues par ses travaux sur Hegel (Subjekt-Objekt: Erläuterungen zu Hegel, 1re éd., 1949), sur la gauche aristotélicienne (Avicenna und die aristotelische Linke, Berlin-Est, 1952) ou pour son histoire du droit (Abriss der sozialen Utopien, New York, 1946) mais il est ensuite livré à la vindicte publique dans un écrit dénonçant son « révisionnisme » (Ernst Bloch's Revisionismus des Marxismus, Berlin-Est, 1957). En 1959, l'université de Leipzig l'accuse d'être un « corrupteur de la jeunesse. »
En 1961, après une tournée de conférences, il décide de ne pas retourner en Allemagne de l'Est et termine sa carrière universitaire par une charge de cours à l'université de Tübingen.
Opposé au marxisme stalinien, Ernst Bloch défend la nécessité de l'utopie qui, à ses yeux, n'a rien d'une forme d'aliénation. Pour ce marxiste non orthodoxe, l'utopie permet de repenser l'histoire. En effet, selon le philosophe, l'expérience utopique est l'occasion d'une prise de conscience renouant – comme plusieurs l'ont remarqué, dont le théologien Jürgen Moltmann – avec une forme de messianisme moderne.
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