Une épidote est une espèce minérale du groupe des silicates sous-groupe des sorosilicates, de formule Ca2(Fe,Al)Al2(SiO4)(Si2O7)O(OH) avec des traces de magnésium et de manganèse (Mg et Mn). Ce minéral peut donner des cristaux prismatiques longs jusqu'à 35 cm. Il est assez répandu et donne des gemmes qui peuvent être taillées[2].

Faits en bref Général, Classe de Strunz ...
Épidote
Catégorie IX : silicates[1]
Thumb
Epidote
Général
Classe de Strunz
Classe de Dana
Formule chimique Ca2(Fe,Al)Al2(SiO4)(Si2O7)O(OH)
Identification
Masse formulaire 519,30 uma
Couleur Vert, jaune vert, brunâtre, gris, blanc grisâtre, noir verdâtre, incolore, vert, brun violacé, jaunâtre, rouge, noir.
Système cristallin Monoclinique
Réseau de Bravais Primitif P
Classe cristalline et groupe d'espace Prismatique -
P 21/m
Macle Commun sur {100}-Rare sur {001}
Clivage Très bon selon {101}-Bon selon {100}
Cassure Conchoïdale, esquilleuse
Habitus Prismatique allongé, rarement tabulaire, aciculaire, lamellaire, isométique.
Échelle de Mohs De 6 à 7
Trait Blanche, grisâtre
Éclat vitreux, nacré, résineux
Propriétés optiques
Indice de réfraction Np=1,715 à 1,751
Nm=1,725 à 1,784
Ng =1,734 à 1,797
Biréfringence - 0,015 à - 0,051 ; biaxe négatif ; 2V = 90 à 116°
Pléochroïsme souvent intense : vert clair - vert pomme à vert foncé / brun-rouge à brun-rouge magenta / jaune à jaune foncé orange
Dispersion optique 0,036 ; 0,019
Fluorescence ultraviolet Oui et luminescence
Transparence Transparent, translucide, opaque
Propriétés chimiques
Densité De 3,38 à 3,49
Fusibilité foisonne et fond dans la flamme
Solubilité insoluble dans les acides
Propriétés physiques
Magnétisme aucun
Radioactivité aucune

Unités du SI & CNTP, sauf indication contraire.
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Inventeur et étymologie

Décrite par René Just Haüy en 1801. Il tire son nom du grec ἐπίδοσις / epídosis, «  tendance, développement, progrès, croissance »[3],[4]. Les descriptions faites par Romé de l'Isle et Delamétherie, quoique antérieures, n'ont pas été retenues.

Topotype

Cristallographie

  • Paramètres de la maille conventionnelle : a = 8,98 Å, b = 5,64 Å, c = 10,22 Å, beta = 115,4 ° V = 467.58 ; Z = 2
  • Densité calculée = 3,69

Gîtologie

On trouve l'épidote dans les roches métamorphiques, hydrothermales, métasomatiques de contact. Par altération des plagioclases (saussuritisation).

Utilisation

On utilise les épidotes comme pierres fines en cristaux facettés ou en cabochons ou encore en tant que minéral de collection à l'état brut.

Cristallochimie

Groupe de l'épidote

L'épidote sert de chef de file à un groupe de formule générique : X2Y3 (Si2O7) (SiO4) O (OH,F) dans laquelle

  • X = Ca2+, Fe2+, Mn2+, Mn3+, Ce3+, La3+, Y3+, Th3+ ;
  • Y = Al3+, Fe3+, Fe2+, Mn3+, Mn2+, Ti4+ ;

soit, par exemple :

Ca2(Al, Fe)3(SiO4)3(OH).

C'est un groupe de vingt minéraux, comprenant 19 sorosilicates monocliniques et un sorosilicate orthorhombique (la zoïsite).

Galerie

Synonymie

  • acanthicone (acanticone) (d’Andrada 1800) : nommée d’après le grec ἀκανθίς / akanthís, « chardonneret »[5],[6] et κονία / konía, « poussière »[7] par référence à la poudre du minéral qui rappelle les couleurs du chardonneret. Décrite sur des échantillons d’Arendal, Norvège[8].
  • acanticonite (Abildgaard 1799) : même étymologie que la précédente mais décrite par un deuxième auteur sur les échantillons du même gisement[9].
  • achmatite (R. Hermann) décrite par cet auteur sur des échantillons d'Achmatowsk dans l'Oural, qui a inspiré le nom[10].
  • allochite[11]
  • arendalite (D. L. G. Karsten, 1800[12]): épidote en grands cristaux d'Arental en Norvège qui a inspiré le nom[13].
  • beustite[14],[15]
  • bucklandite (Lévy)[16] : certains auteurs du XIXe siècle donnent le genre comme masculin, mais le féminin est le plus employé.
  • delphinite (Horace-Bénédict de Saussure 1796) : en hommage au Dauphiné, région d'origine du gisement topotype[17].
  • épidosyte ou épidosite : terme qui désigne plutôt une roche formée de quartz et d’épidote que ce minéral[18].
  • épidotite : terme qui désigne une roche riche en épidote improprement appliqué comme synonyme du minéral[19].
  • eschérite, aeschérite (Scheerer, 1855) : en hommage à l’ingénieur minier suisse Kaspar Stockar-Escher[20]; (1812–1888), époux de la célèbre aquarelliste suisse Clémentine Stockar-Escher, en raison de ses travaux sur l’épidote.
  • ferri-épidote (Zambonini, 1920)
  • oisanite : en hommage à l'Oisans, région d'origine du gisement topotype. Cette synonymie est douteuse car ce terme également désigne l'anatase selon Saussure) ; toutefois, elle est mentionnée par Des Cloizeaux dans son manuel de minéralogie [21].
  • pistachite (pistazite ou pstasite, Werner) : épidote finement micro-cristallisée.
  • puschkinite (Wagner) : épidote à reflets dichroïques verts et rouges, trouvée à Werchneiwinsk dans l'Oural[22].
  • rayonnante vitreuse (Werner) [23]
  • schrol vert du Dauphine (de L’Isle)
  • scorza : épidote pulvérulente vert pistache, trouvée près de Muska en transylvanie, à noter que le genre du nom est masculin[24].
  • stralite vitreux (Napione) : contraction du terme allemand Strahlstein[25].
  • thallite (Delamétherie) : nommée d'après le grec Thallos « pousse », le genre choisi par Delamétherie est masculin[26].
  • zoïsite (D. L. G. Karsten) : attention, si ce synonyme est tombé en désuétude, il existe bien une espèce de ce nom décrite par Werner, la zoisïte.

Variété

  • chrome-pistazite : variété d'épidote riche en chrome.
  • piémontite : ce terme est impropre car il existe une espèce minérale de ce nom. Il y a confusion entre une variété riche en manganèse d'épidote et l'espèce agréée par l'IMA.
  • rosstrévorite : variété fibroradiée d'épidote trouvée à Rosstrevor, Comté de Down, Irlande par les minéralogistes Greg and Lettsom, en 1858.
  • tawmawite : variété d'épidote riche en chrome de formule Ca2(Al, Fe3+, Cr)3[O|OH|SiO4|Si2O7], décrite initialement à Tawmaw, Myitkyina-Mogaung District, Kachin State, Birmanie, mais retrouvée depuis en Autriche, aux États-Unis, en Finlande et en Italie.
  • withamite : épidote riche en manganèse, découverte à Glen Coe, Strathclyde (Argyllshire) Écosse. Dédiée à Witham qui est le découvreur de cette pseudo-variété en 1825[27], désigne en fait la piémontite.

Gisements remarquables

  • États-Unis
Alaska ; Green Monster Mountain, Prince of Wales Island, Prince of Wales-Outer Ketchikan Borough. Un des meilleurs gisements pour cette espèce[28].
  • France:
Bourg-d'Oisans, Isère (topotype)
  • Madagascar
Matsaborivaky, district de Vohémar, région de Sava, province d’Antsiranana [29]
  • Norvège
Arendal Mines de fer, Aust-Agder [30]
  • Pakistan
Haidarabad, Dolina Shigar, Skardu

Critères de détermination

N'est pratiquement pas attaquée par les acides sauf après calcination, elle fait, alors, gelée dans l'acide chlorhydrique. Au chalumeau, elle fond facilement en se boursoufflant et en formant une scorie noire magnétique.

Notes et références

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