Débuts de l'agriculture au Proche-Orient
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Pour un article plus général, voir Néolithique du Proche-Orient.
Les débuts de l'agriculture au Proche-Orient se font au début du Néolithique, entre et , quand se produit un ensemble de domestications par des communautés humaines, qui concernent avant tout un groupe de quelques plantes (céréales et légumineuses) et animaux (moutons, chèvres, bœufs, porc-cochons). Cela aboutit progressivement dans ces régions à la mise en place de l'agriculture et de l'élevage puis à leur expansion dans d'autres parties du monde. Le Néolithique est couramment défini comme la transition d'une économie « prédatrice » de chasseurs-cueilleurs (ou « collecteurs ») à une économie « productrice » d'agriculteurs-éleveurs, ce qui place donc la question de la domestication des plantes et des animaux au centre des bouleversements apportés par cette période.
L'agriculture et l'élevage apparaissent dans des zones présentant une diversité biologique riche, où les plantes et animaux domestiqués se trouvent à l'état sauvage. Ces régions comprennent du reste un grand nombre de ressources alimentaires à l'état naturel. Les principaux faits mis en évidence sont que les plantes et animaux domestiqués étaient, avant leur domestication, exploités sous la forme d'une collecte de type cueillette et chasse, les méthodes et techniques nécessaires aux domestications étant déjà connues à la fin du Paléolithique. Puis se mettent en place sur la période et . des formes d'agriculture « pré-domestiques », désignées ainsi parce que les plantes ont encore un caractère sauvage, mais que leur reproduction est contrôlée par les humains. Un contrôle des animaux sauvages commence également sur la même période. Ces pratiques débouchent progressivement sur l'apparition des espèces végétales et animales domestiques, qui sont distinctes des formes sauvages dont elles dérivent. D'un point de vue biologique, on passe alors, pour ces espèces domestiquées, d'une sélection naturelle à une sélection artificielle par les humains. Cela indique la conclusion du processus de domestication sur la période entre et À partir de ce moment, les communautés villageoises se reposent de plus en plus sur le système « agro-pastoral », combinant l'agriculture et l'élevage et, de moins en moins, sur les pratiques de chasse, de pêche et de cueillette.
À partir de ces éléments, plusieurs explications ont été proposées afin de savoir pourquoi ces évolutions se sont produites, aucune n'étant parvenue à faire consensus. La sédentarité (ou semi-sédentarité) mise en place dès l'Épipaléolithique final (v. - ) précède le phénomène et ne peut donc plus être vue comme sa conséquence, mais peut en être une des causes. Les questionnements ont souvent porté sur les évolutions démographiques, puisqu'il est possible qu'une augmentation de la population ait incité les communautés humaines à mieux contrôler leurs ressources alimentaires et donc à domestiquer. Des changements climatiques se produisent durant la phase de transition qui voit la fin de la dernière période glaciaire et le début de l'Holocène, qui coïncide avec le processus de domestication et est donc un des facteurs à prendre en compte. D'autres recherches ont insisté sur les aspects « symboliques » du phénomène, qui modifie le rapport des hommes à la nature.
Le développement de l'agriculture est un processus fondamental dans l'histoire humaine, qui est au cœur si ce n'est à l'origine des changements liés à la néolithisation. Il a entraîné un fort accroissement démographique, a accompagné de nombreux changements matériels (notamment l'apparition de la céramique) et mentaux. Bien que le Proche-Orient n'ait pas été le seul foyer de domestication dans le monde, c'est probablement le plus ancien et le plus influent. L'expansion de l'agriculture et, avec elle, celle du mode de vie villageois néolithique, a été rapide après , gagnant la totalité du Moyen-Orient, puis l'Asie centrale, le sous-continent indien, l'Afrique du Nord et de l'Est et l'Europe. Les espèces domestiquées à cette période ont constitué le socle des économies de ces régions jusqu'à l'époque moderne et ont gagné plus de territoires encore.