Le consensus scientifique sur le changement climatique est reflété par les rapports de synthèse, les déclarations d'organisations scientifiques d'importance nationale et internationale, ainsi que les sondages d'opinion auprès des climatologues.
La communauté scientifique dans son ensemble endosse la position du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) de janvier 2001, statuant qu'un nombre grandissant d'observations démontrent la réalité du réchauffement planétaire, et que le réchauffement observé depuis les 50 dernières années est en grande partie attribuable à l'activité humaine.
L'étude de la littérature scientifique est un autre moyen de mesurer le consensus scientifique. En 2019, un revue des publications scientifiques conclut que le consensus sur la cause du changement climatique est de 100%[1] et une étude de 2021 conclut que plus de 99% des publications scientifiques concordent sur la cause humaine du réchauffement climatique[2]. Le petit pourcentage de publications qui est en désaccord avec le consensus contient souvent des erreurs ou ne peut être reproduit[3].
Les rapports de synthèse évaluent la littérature scientifique, qui elle-même compile les résultats d'études individuelles, dans le but d'améliorer la compréhension globale d'un phénomène ou d'avoir une vue d'ensemble de connaissances actuelles.
Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC)
«l'activité humaine est fort probablement la cause du réchauffement global (à plus de 90%). Le réchauffement global dans ce cas-ci réfère à une hausse de 0,75 degré de la température globale moyenne depuis les 100 dernières années[4].»
«l’influence de l’homme sur le système climatique est manifeste et de plus en plus forte et que l’on observe ses incidences sur tous les continents et dans tous les océans. Nombre des changements constatés depuis les années 1950 sont sans précédent depuis des dizaines d’années, voire des millénaires. Le GIEC est désormais certain à 95% que l’homme est la première cause du réchauffement planétaire actuel[5].»
«Il est sans équivoque que l'influence humaine a réchauffé l'atmosphère, l’océan et les terres. Des changements
généralisés et rapides se sont produits dans l'atmosphère, l’océan, la cryosphère et la biosphère[6].»
Depuis 2001, plusieurs académies nationales ont fait des déclarations (parfois conjointes) affirmant la réalité du réchauffement global anthropique et demandant aux nations de réduire leurs émissions de gaz à effet de serre[7],[8]. Parmi les signataires de ces déclarations, on retrouve les académies scientifiques nationales:
Presque tous les climatologues publiant activement démontrent que les activités humaines sont la cause du réchauffement climatique[14],[15].
Définition de la notion de consensus par Jean Jouzel (2021)
La communauté scientifique émet des hypothèses. Elles sont testées à plusieurs reprises et la communauté se concentre finalement sur l'hypothèse la plus solide. Il émerge une théorie unique au fil du temps par un processus long basé sur la transparence, la qualité de la preuve et les méta-analyses. Il ne s'agit pas d'un vote mais d'un processus de construction collective dont le GIEC est la meilleure référence[16].
John Cook et al. (2016)
En 2016 dans un article intitulé «Consensus sur le consensus», au vu des études disponibles Cook et ses collègues concluent que ce consensus est partagé par au moins 90% des scientifiques du climat (le résultat est de 90 à 100% selon la question exacte considérée, la date de l'étude et la méthodologie d'échantillonnage). Ils estiment que ce taux est solide et qu'il est cohérent avec les résultats d'autres enquêtes sur les scientifiques du climat ainsi qu'avec les résultats des études évaluées par des pairs[17]. (Une seule étude concluait à un taux de consensus plus bas, mais elle comprenait deux biais méthodologiques[17].)
Le 15 mai 2013 Cook et d'autres auteurs dans Environmental Research Letters[18] avaient déjà analysé 11 944 résumés de recherches menées par 29 083 auteurs entre 1991 et 2011. Les auteurs concluent que 97,1% des 3896 articles qui prennent position sur les causes du réchauffement climatique appuient le consensus scientifique selon lequel ce réchauffement est attribuable à l'activité humaine. En outre ce consensus va en augmentant légèrement avec le temps.
«(i) 97–98% des chercheurs dont le sujet principal de publication est la science du climat soutiennent la thèse du réchauffement anthropique telle que décrite par le GIEC, et (ii) l'expertise climatique et la notoriété scientifique des chercheurs qui contestent cette thèse est nettement plus basse que celle de chercheurs qui la supportent[19].»
Étude de Peter Doran et Maggie Zimmerman (2009)
Une étude publiée en 2009 par Peter Doran(en) et Maggie Zimmerman, du département des sciences de la Terre et de l'environnement de l'Université de l'Illinois à Chicago, et à laquelle 3146 scientifiques ont répondu, révèle que 90% des scientifiques interrogés sur le sujet jugent que les températures mondiales ont «globalement augmenté» depuis le XIXesiècle, et 82% sont d'accord avec l'affirmation selon laquelle les activités humaines «contribuent significativement au changement des températures moyennes globales.»[20] Ces taux montent respectivement à 96,2% et à 97,4% chez les 79 spécialistes en climatologie (ceux qui ont indiqué «science du climat» comme domaine d'expertise et qui ont publié plus de 50% de leur articles récents sur le sujet). À l'inverse, seulement 47% des 103 géologues interrogés pensent que l'activité humaine est un facteur significatif du changement climatique. En conclusion l'enquête affirme:
«Il semble que le débat sur l'authenticité du réchauffement global et sur le rôle joué par les activités humaines soit largement inexistant parmi ceux qui comprennent les nuances et les bases scientifiques des processus climatiques à long terme[20].»
Analyse de Naomi Oreskes (2004)
Les tenants de l'existence d'un consensus concernant la responsabilité humaine dans le réchauffement climatique s'appuient sur la prise de position de plusieurs institutions scientifiques et sur le nombre de climatologues impliqués dans les analyses du GIEC. Ce consensus a parfois été mis en doute par des responsables politiques, en particulier aux États-Unis. Mais selon une étude publiée dans la revue Science[21] par une historienne des sciences, Naomi Oreskes, l'analyse de 928 résumés d'articles scientifiques sélectionnés dans une base de données à l'aide des mots clés «climate change» et publiés entre 1993 et 2003 montre qu'aucun d'entre eux ne remettait en cause le consensus défini par le GIEC.
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