Collégiale Saint-Georges-et-Sainte-Ode d'Amay
De Wikipédia, l'encyclopédie libre
De Wikipédia, l'encyclopédie libre
La collégiale Saint-Georges-et-Sainte-Ode d'Amay est une église catholique paroissiale, située à Amay dans la province de Liège en Belgique. Située au cœur du centre historique de la ville, la collégiale est un ensemble complexe composé de trois tours. En élévation, les parties les plus anciennes encore présentes remontent au XIIe siècle.
Collégiale Saint-Georges-et-Sainte-Ode | |
Collégiale Saint-Georges-et-Sainte-Ode, à Amay (vue sud) | |
Présentation | |
---|---|
Culte | Catholique Romain |
Type | Collégiale |
Rattachement | Diocèse de Liège |
Protection | Patrimoine classé (1933, Collégiale Saint-Georges et Sainte-Ode, no 61003-CLT-0002-01) Patrimoine exceptionnel (2016, L'ensemble de la Collégiale Saint-Georges et Sainte-Ode à l'exception de l'orgue, no 61003-PEX-0001-03) |
Géographie | |
Pays | Belgique |
Région | Région wallonne |
Province | Province de Liège |
Ville | Amay |
Coordonnées | 50° 32′ 55″ nord, 5° 19′ 04″ est |
modifier |
Le sanctuaire a connu plusieurs campagnes importantes de remaniements (principalement du XVIe au XVIIIe siècle) et de restaurations et lui donnent son aspect actuel. La collégiale est classée comme monument depuis 1933. L'église et son cloître abritent un mobilier religieux et archéologique exceptionnel dont deux chefs-d'œuvre repris comme trésor de la Fédération Wallonie-Bruxelles : le sarcophage de Chrodoara (VIIIe siècle)[1] et la châsse de sainte Ode (XIIIe siècle)[2]. Le cloître abrite les collections archéologiques en lien avec l'histoire d'Amay et des alentours.
Des fouilles archéologiques sous l'église ont dégagé les fondations d'une construction gallo-romaine, et en particulier une partie de son hypocauste, et les fondations d'églises antérieures remontant à l'époque mérovingienne (VIe et VIIe siècles), carolingienne (de la fin du VIIIe siècle au début du XIe siècle) et préromane (vers l'an 1000).
En 945, l'église est élevée au rang de collégiale avec l'installation d'un chapitre de 9 chanoines séculiers. Ce chapitre assurera l'autorité spirituelle et temporelle du bourg jusqu'au XVIIIe siècle.
C'est sous l'épiscopat du prince-évêque Henri Ier de Verdun (1075-1091), qui disposait ici d'une domus (actuelle tour romane), que l'édifice actuel semble avoir été reconstruit. Il est vraisemblablement terminé sous l'évêque Henri II de Leez (1145-1164).
L'édifice roman était de style mosan. Il comportait un puissant avant-corps (appelé massif occidental ou westbau) composé de deux tours entourant une construction plus basse (comme l'église Saint-Barthélemy à Liège). Ce westbau se prolongeait par une nef flanquée de deux bas-côtés, d'un transept et d'un chœur à chevet plat. Les deux tours latérales et la haute nef avec ses arcatures lombardes datent encore de l'époque romane. Certains éléments d'entraits de la charpente ont été daté par dendrochronologie de 1100-1125.
La première modification importante a lieu au XVIe siècle. Elle consiste en la surélévation du volume central entre les deux tours primitives. Une voûte couvre alors aussi l'intérieur de la nef (un voutain avec son décor peint de rinceaux est encore visible au-dessus de l'orgue dans la tour centrale)
Au XVIIe siècle, le chœur sera reconstruit et les piliers carrés remplacés par des colonnes.
Au XVIIIe siècle, plusieurs campagnes de rénovation mettent l'édifice au goût du jour : reconstruction des bas-côtés, érection d'un transept à pans coupés, agrandissement des fenêtres de la nef principale, ajout des porches d'entrées au nord et au sud de l'avant-corps. En 1774, l'horloge est placée dans la tour sud. L'intérieur est lui aussi remis au goût du jour avec des stucs, des autels, un jubé et du mobilier dans le style baroque ou rococo.
Au XIXe et XXe siècles, les interventions sont plus discrètes : pose de contreforts devant la tour centrale, aménagement du perron méridional.
Entre 1998 et 2001, des travaux de restauration sont opérés.
Étienne Colin écrit [3]:
« La diversité des volumes de l'ancienne collégiale Saint-Georges et Sainte-Ode reflète la variété des mentalités qui ont prévalu à Amay. Ainsi, la simplicité rationnelle et la rudesse des volumes médiévaux ont lentement concédé aux idées nouvelles. L'inversion du rythme de la façade, le changement de support et de leur liaison, le placement d'une voûte, des ouvertures, l'agrandissement et l'ampleur des nouveaux volumes ont progressivement créé une harmonie générale qui caractérise l'édifice d'aujourd'hui. Cette homogénéité préservée de l'ensemble témoigne de la volonté des différents commanditaires de tenir compote, au-delà de leur prestige personnel, du sentiment et des moyens d'une communauté très attachée à son église[4]. »
Parmi le mobilier antérieur au XVIIe siècle et, outre la châsse de Sainte-Ode et le sarcophage de Chrodoara, on relève de belles dalles funéraires du XVe siècle dans le transept nord.
Sinon, l'essentiel du mobilier et du décor intérieur de l'église datent entre le XVIIe siècle et le XIXe siècle.
Du XVIIe siècle, datent le jubé (1685) et le maître-autel majestueux. Le jubé, sous la tour centrale, séparait à l'origine le chœur de la nef. Il est déplacé en 1774 par l'abbé de Sluse. Il est composé de quatre pilastre à chapiteau ionique et d'une porte d'entrée en bois ajourée. Deux médaillons signés Moretti ont fait place à deux autres bas-relief. Les médaillons figurent David jouant de la harpe et sainte Cécile jouant de l'orgue (fin 18e s.). Enfin, sur la balustrade couronnant le jubé, figure une peinture d'ange.
L'autel principal est très architecturé, trait relativement rare en pays mosan. Il se divise en trois travées dont la partie centrale accueille l'autel proprement-dit et les parties latérales des portes dérobées. On y retrouve nombre d'éléments repris à l'architecture comme l'entablement, les niches, les pilastres à chapiteau, les frontons… L'ensemble est décoré de frises, rosaces, rinceaux, feuilles d'acanthe, pots à feu, statues et peinture. On y retrouve une statue attribuée à l'atelier de Jean Delcour. Il s'agit d'une Vierge assise sur une nuée de nuages portant sur ces genoux l'enfant Jésus à l'attitude espiègle. La peinture du maître-autel est une Assomption du XVIIIe siècle.
Le décor stuqué de l'édifice remontent au XVIIIe siècle. Parmi le mobilier d'intérêt, 4 grandes toiles ornent le chœur. Elles datent de 1725-1729 et sont l' œuvres de Jean-Baptiste Juppin (pour les paysages) et de Englebert Fisen ou Théodore-Edmond Plumier (pour les personnages). On y retrouve aussi un aigle-lutrin (1786), un piédestal en marbre blanc et noir (1729) et des stalles de style néoclassique (1785). Les chapelles latérales nord et sud (1771) sont fermées d'une grille en fer forgé et sont décorés d'un bas-relief signées du sculpteur liégeois Mélotte.
Les bancs de communion, les confessionnaux, la chaire de vérité et les armoires des confréries datent du XIXe siècle.
En 1979, un sarcophage mérovingien a été dégagé de dessous l'autel de l'église. Il s'avère être celui de Chrodoara d'Amay, vénérée sous le nom de sainte Ode à partir du XIe siècle.
Chef-d'œuvre d'orfèvrerie mosane, la châsse en or, cuivre doré, argent, émail, vernis brun et cabochons fut réalisée entre 1245 et 1255.
Sur les pignons figurent, d'un côté, une statue de sainte Ode et de l'autre, une statue de saint Georges toutes deux en argent repoussé. Sur les flancs, entre les colonnes se trouvent douze statues (en argent repoussé), vraisemblablement les douze apôtres. Les bâtières sont divisées de chaque côté en 3 cadres dans chacun desquels on trouve des représentations d'un évènement marquant de la vie des deux saints.
La châsse contient les ossements d'une femme, supposée être sainte Ode, et une boite contenant les restes d'une canne en bois - peut-être celle représentée sur le sarcophage. Deux tissus espagnols du XIIe siècle que contenait la châsse sont aujourd'hui exposés dans le trésor de la cathédrale de Liège
Depuis , la châsse est exposée dans la salle capitulaire fraîchement rénovée.
Abrités sous la tour centrale, l'église abrite des œuvres mosanes comme un Christ en croix de 1500, Saint-Vincent et Sainte-Marguerite du XVIe siècle, Sainte-Barbe et Saint-Roch du XVIIe siècle, Saint-Michel du XVIIIe siècle, ostensoir-soleil du XIXe siècle de style néobaroque.
Le cloître remonte au XIVe siècle mais a été reconstruit au XVIIe siècle. C'est l'un des rares cloîtres situé à l'est d'une église.
Il abrite un musée communal d'archéologie et d'art religieux qui rassemble pour l'essentiel les collections archéologiques du cercle Hesbaye-Meuse fouillées sur le sol amaytois depuis la Préhistoire. On y retrouve ainsi des fragments de peinture romaines, du matériel retrouvé dans des tombes à inhumation mérovingiennes (hache polie, boucle de ceinture damasquinées, verres, céramiques…), des artefacts retrouvés dans et aux abords de la collégiale… Mais on y admire aussi un beau Christ en croix du XVe siècle et situé, jadis, rue de l'hôpital à Amay.
Seamless Wikipedia browsing. On steroids.
Every time you click a link to Wikipedia, Wiktionary or Wikiquote in your browser's search results, it will show the modern Wikiwand interface.
Wikiwand extension is a five stars, simple, with minimum permission required to keep your browsing private, safe and transparent.