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découpage administratif du Mali en collectivité décentralisée De Wikipédia, l'encyclopédie libre
L'organisation territoriale du Mali, pays d'Afrique de l'Ouest, constitue un découpage à des fins administratives et politiques du territoire malien. Bien que le gouvernement national y jouisse de pouvoirs étendus, le Mali entreprend un processus de décentralisation depuis les années 1990, faisant ainsi davantage place à un pouvoir exercé par des intervenants locaux et régionaux.
Il existe trois niveaux de collectivités territoriales au Mali : les régions, les cercles et les communes. La capitale du pays, Bamako, jouit néanmoins d'un statut spécial : elle forme un district, qui est malgré tout assimilé à une région.
Le Mali est colonisé au XIXe siècle par la France sous le nom de Soudan français. Le colonisateur, pour asseoir sa domination sur les populations, met en place un système très centralisé, qui instrumentalise les chefs de cantons.
À la fin des années 1910, se mettent en place des communes-mixtes, prévues par un arrêté du gouverneur général du . Les premières communes-mixtes sont constituées dans un premier temps à Bamako et Kayes (le )[1], puis à Mopti au [2]. Les communes mixtes de Ségou et Sikasso sont instituées en 1953 et 1954[3].
Ces communes-mixtes sont gérées par un administrateur-maire nommé par arrêté du lieutenant-gouverneur, assisté d’une commission municipale du 1er degré composé de 8 membres titulaires (4 notables citoyens français, 4 notables sujets français) et 4 membres suppléants (2 citoyens français, 2 sujets français)[3].
La loi française N° 55-1489 du [4] prévoit la création de communes de plein exercice par décret pris sur les rapports du ministre de la France d’Outre-mer après avis de l’assemblée territoriale intéressée. Par cette même loi, Bamako, Kayes, Ségou et Mopti deviennent en 1956 des communes de plein exercice. Leur maire est élu par le conseil municipal en son sein, le conseil est élu par un collège unique[3]
Sept communes de moyen exercice sont créées en 1958 : il s’agit de celles de Kita, Kati, Koulikoro, Koutiala, San, Tombouctou et Gao. Le maire est un fonctionnaire nommé par le chef de territoire, assisté d’un conseil municipal élu par un collège unique[3].
Un décret du [5] organise les circonscriptions avec un conseil de circonscription dont les membres sont élus au suffrage universel pour 5 ans et rééligibles[3].
Par décret[6], le village est reconnu comme l’unité administrative de base dans la République soudanaise. Il est administré par un chef de village et un « conseil de village » élu pour 5 ans au scrutin de liste majoritaire à un tour par les électeurs de sexe masculin du village.
La loi 60-3 AL-RS du [7] établit que le territoire de la République soudanaise s’articule en régions, cercles, arrondissements, communes et villages pour les populations sédentaires et en tribus et fractions pour les populations nomades.
La loi 60-5 AL-RS du [8] définit les régions comme des collectivités publiques dotées de la personnalité civile et de l’autonomie financière, qui peuvent donc s’administrer librement.
Les 6 régions existantes (Bamako, Kayes, Sikasso, Mopti, Ségou et Gao) sont en fait gérées par un gouverneur, nommé par le gouvernement faute d’assemblée élue[3].
Elle est marquée par une opposition entre des discours très décentralisateur et une pratique centralisatrice héritée de la colonisation. La priorité est donnée à la construction d’une unité nationale[3].
Le , dans un appel à la nation, le président Modibo Keïta déclare que « le village est chez nous la cellule de base et c’est la vitalité de cette cellule qui engendrera la vitalité de la nation tout entière »[9].
La constitution du érige en collectivités territoriales toutes les circonscriptions dont les villages et les fractions.
La loi du , fixe le code municipal en république du Mali. Toutes les communes constituées sous la colonisation (communes mixtes, communes de moyen exercice et communes de plein exercice) ont désormais un statut commun. Un conseil municipal élu désigne en son sein le maire et un ou plusieurs adjoints. Le conseil municipal règle par délibération les affaires de la commune, donne son avis toutes les fois que cet avis est requis par les lois et règlements ou qu’il est demandé par l’autorité supérieure et peut émettre des vœux sur tous les objets d’intérêt local. Par contre, les communes rurales, prévues par la constitution, n’ont pas été créées.
Au niveau des régions, les assemblées régionales n’ont jamais été élues et ont été remplacées par des commissions spéciales composées majoritairement de représentants de l’administration[3].
Après le coup d’État du , les conseils municipaux élus sont dissous et remplacés par des délégations spéciales dont les chefs remplissaient les fonctions de maire[3].
Une ordonnance du [10] dispose que le territoire de la république du Mali comprend : les régions, les cercles, les arrondissements, les communes, les villages, les fractions nomades et le district de Bamako. La région, le cercle et l’arrondissement sont des circonscriptions administratives déconcentrées, alors que la commune est à la fois une circonscription administrative de l’État et une collectivité décentralisée dotée de la personnalité morale et de l’autonomie financière.
Bamako devient un district, collectivité décentralisée régie par un statut particulier et composé de six communes.
Cette ordonnance prévoit que les arrondissements peuvent devenir des communes rurales mais aucune n’est créée jusqu’en 1991. La région de Gao est partagée en deux : la Région de Gao et la région de Tombouctou.
Une ordonnance du [11] énonce que le territoire de la république du Mali comprend : le district de Bamako (divisé en six communes) et huit régions divisées en cercles, les cercles sont constitués d’arrondissements ou communes. La région de Kidal est créée.
Cinq nouvelles communes urbaines sont créées par ordonnance : Banamba[12], Niono[13], Diré[14], Dioïla[15] et Bandiagara[16].
La loi du [17] définit les collectivités territoriales du Mali qui sont les régions, le district de Bamako, les cercles, les communes urbaines et les communes rurales, chacune étant dotée de la personnalité morale et de l’autonomie financière et aucune ne peut établir ou exercer de tutelle sur une autre collectivité. Les collectivités s’administrent librement par des assemblées ou conseils élus qui élisent en leur sein un organe exécutif.
La loi du [18] crée sur l’ensemble du territoire national 684 communes rurales qui s’ajoutent aux 19 communes urbaines.
En 2011, un redécoupage administratif est initié par le président Amadou Toumani Touré. Le , le gouvernement adopte un projet de loi portant création de circonscriptions administratives en république du Mali. Ce projet prévoit le redécoupage administratif du Mali, le nombre de région passant de huit à dix-neuf sur une période de 5 ans[19]. L'objectif est de permettre à l'État et ses administrations d'être mieux représentés sur les territoires[20]. Le , le gouvernement adopte un projet de loi portant création des circonscriptions, cercles et arrondissements des régions de Tombouctou, Taoudéni, Gao et Ménaka[21]. Selon ce projet de loi :
Cependant, la guerre au nord-Mali déclenchée en 2012 et le coup d’État militaire le ont provoqué la suspension de cette réforme.
En octobre 2018, un document de l'Assemblée nationale malienne a fuité sur les réseaux sociaux. Il s'agit du projet de loi sur la décentralisation à l'étude en ce moment par le gouvernement. Il prévoit notamment de doubler le nombre de régions administratives pour le porter à vingt régions. C'est ce que prévoit ce document de l'Assemblée nationale. Le Mali dispose à ce moment de dix régions : Kayes, Koulikoro, Sikasso, Ménaka, Taoudénit, Kidal, Gao, Tombouctou, Ségou et Mopti.
À celles-ci, s'ajouteront donc Bougouni, Dïoïla, Nioros, Koutiala, Gourma, Douentza, Sanois, Bandiagara, Goundam, Naras et Kitas. Ces régions sont composées de cercles, qui deviennent des « collectivités territoriales de cercle », et qui prendront le nom de leur chef-lieu. Quant à Bamako, la capitale, il est prévu qu'elle soit divisée en dix communes urbaines. Le district de Bamako ayant toujours joui d'un statut particulier.
Le Mali est divisé en 19 régions administratives : Kayes, Koulikoro, Sikasso, Ségou, Moptis, Tombouctou, Gao, Kidal, Taoudénit, Ménaka, Nioros, Bougouni, Dioïla, Koutiala, Kita, Nara, Bandiagara, San et Douentza. Bamako possède un statut particulier ; le district de Bamako rassemble dix communes urbaines.
Les régions sont gérées par un conseil régional. Les conseillers régionaux sont élus par les conseillers communaux.
Le cercle est une collectivité territoriale dotée d’une personnalité morale et bénéficiant de l’autonomie financière de 1999 à 2023, depuis il est une circonscription administrative dirigée par un préfet, il regroupe plusieurs communes.
Le conseil de cercle est composé de membres élus par les conseillers communaux pour un mandat de 5 ans.
Ses attributions portent sur :
Le conseil de cercle peut émettre des avis sur toute question concernant le cercle et est obligatoirement consulté pour la réalisation de projets de développement de l’État ou de la région.
Région | Cercles |
---|---|
Région de Kayes | Bafoulabé, Djéma, Kayes, Kéniéba, Yélimané, Nioro |
Région de Koulikoro | Banamba, Dioïla, Kangaba, Kati, Kolokani, Koulikoro, Nara |
Région de Sikasso | Bougouni, Kadiolo, Koutiala, Kolondiéba, Sikasso, Yanfolila, Yorosso |
Région de Ségou | Barouéli, Bla, Macina, Niono, San, Ségou, Tominian |
Région de Mopti | Bandiagara, Bankass, Djenné, Douentza, Koro, Mopti, Ténenkou, Youwarou |
Région de Tombouctou | Diré, Goundam, Gourma-Rharous, Niafunké, Tombouctou |
Région de Gao | Ansongo, Talataye, Bourem, Gao, Ménaka |
Région de Kidal | Abeïbara, Kidal, Tessalit, Tin-Essako |
Les régions de Taoudénit (nord-ouest) et Ménaka (nord) avaient été créées en 2012, avant le départ du pouvoir d’Amadou Toumani Touré, par un putsch militaire dirigé par Amadou Haya Sanogo. Le conseil du 19 janvier 2016 a matérialisé ce fait par la nomination des gouverneurs de ces deux régions. Ainsi, ces deux nouvelles régions viennent rallonger la liste des régions du Mali, qui passent de 8 à 10 :
Région | Cercles |
---|---|
Région de Kayes | Bafoulabé, Diéma, Kayes, Kéniéba, Kita, Nioro du Sahel, Yélimané |
Région de Koulikoro | Banamba, Dioïla, Kangaba, Kati, Kolokani, Koulikoro, Nara |
Région de Sikasso | Bougouni, Kadiolo, Koutiala, Kolondiéba, Sikasso, Yanfolila, Yorosso |
Région de Ségou | Barouéli, Bla, Macina, Niono, San, Ségou, Tominian |
Région de Mopti | Bandiagara, Bankass, Djenné, Douentza, Koro, Mopti, Ténenkou, Youwarou |
Région de Tombouctou | Diré, Goundam, Gourma-Rharous, Niafunké, Tombouctou |
Région de Gao | Ansongo, Bourem, Gao |
Région de Kidal | Abeïbara, Kidal, Tessalit, Tin-Essako |
Région de Taoudénit | Foum Alba, Achouratt, Al-Ourche, Boudje-Béha |
Région de Ménaka | Ménaka, Andéramboukane, Inékar, Tidermène |
Le Mali possède 703 communes : dont les 19 premières communes urbaines et 684 nouvelles communes (dont 18 communes urbaines et 666 communes rurales).
Les premières communes ont été créées par les colonisateurs français à l’époque du Soudan français (Bamako et Kayes en 1918, Ségou en 1953 et Sikasso en 1954, Kita, Kati, Nioro, Koulikoro, Koutiala, San, Tombouctou et Gao en 1955). En 1992, sont créées les communes de Banamba, Niono, Diré, Dioila et Bandiagara. Le 4 novembre 1996, la loi portant création des communes crée les nouvelles communes urbaines et rurales sur l’ensemble du territoire non couvert par les anciennes communes urbaines.
Les communes sont gérées par un conseil communal élu au suffrage universel direct. Le maire et les adjoints, qui forme le bureau communal, sont élus par les conseillers communaux.
Les domaines de compétence des communes englobent l’éducation des enfants, l'alphabétisation, la santé primaire et les maternités à travers les Centres de santé communautaires (Cscom), la gestion des infrastructures d'intérêt local et l'environnement.
Elles constituent des fragments de résidences, le plus souvent affiliées à un village. Du fait de l'ampleur du nomadisme et de la précarité résidentielle, les fractions sont plus nombreuses dans les régions nord du Mali. Dans cette zone, elles représentent des familles sommairement installées auprès d'un village ou un point d'eau. Dans les autres régions, les fractions sont le fait d'installations familiales pour des activités de production (agriculture, élevage). Ainsi, dans les régions situées plus au sud, les fractions sont le fait de Peuls allochtones, venus le plus souvent des régions septentrionales du fait des précédentes sécheresses (1970-1973 et 1985).
Une fraction est incluse dans une commune et regroupe des populations nomades.
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