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disposition anglophone des touches d'un clavier De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Le QWERTY est une disposition des touches de clavier brevetée en 1878[1],[2] par Christopher Latham Sholes, qui a mis au point un prototype de la machine à écrire moderne.
La disposition tire son nom des six premières touches de la rangée alphabétique supérieure. La configuration des claviers d’ordinateurs en QWERTY a été copiée sur le modèle des claviers des machines à écrire, pour lesquelles deux explications ont été avancées :
Q | W | E | R | T | Y | U | I | O | P | |||||||||||
A | S | D | F | G | H | J | K | L | ; | |||||||||||
Z | X | C | V | B | N | M | , | . |
La société E. Remington and Sons reprit ce clavier en 1873 et le popularisa à partir de l’année suivante, par la production massive de machines à écrire et la mise en place d’un excellent système de formation[4].
Une anecdote veut que les lettres du mot typewriter (« machine à écrire » en anglais) se trouvent toutes sur la première rangée de touches afin de faciliter les démonstrations commerciales[5].
En raison des usages établis, le choix a été fait de dupliquer le clavier de la machine à écrire dans l’informatique.[réf. nécessaire]
Il existe de nombreuses variantes nationales du QWERTY, où les caractères utiles à la langue locale sont ajoutés. En effet, la disposition QWERTY, éventuellement complétée d’autres signes et diacritiques, est utilisée pour la majorité des claviers écrivant en alphabet latin. Quasiment toutes les autres dispositions latines de clavier généralement utilisées sont dérivées du QWERTY par permutation de quelques signes (comme l’AZERTY familier des francophones de France, la Suisse romande utilise le clavier QWERTZ). Les dispositions de clavier en alphabet latin s’écartant plus radicalement du modèle du QWERTY sont de diffusion plus réduite[réf. nécessaire], ainsi les dispositions de clavier de type Dvorak ou la disposition de clavier turc-F.
La Chine continentale utilise un clavier QWERTY sans caractères chinois apparents, la méthode d'entrée pour le chinois étant basée sur la prononciation avec leur translittération dans des caractères latins, suivant la méthode pinyin.
Taïwan utilise un clavier plus complexe, avec 4 caractères par touche, le QWERTY, en haut à gauche, le bopomofo (ou zhuyin), en haut à droite, et deux clés de caractères chinois han (hanzi) pour différents systèmes en bas, à gauche et à droite.
En Espagne, les touches sont disposées ainsi :
Q | W | E | R | T | Y | U | I | O | P | ` | ||||||||||||
A | S | D | F | G | H | J | K | L | Ñ | ´ | ||||||||||||
Z | X | C | V | B | N | M | , | . | - |
Trois dispositions de type QWERTY sont en usage courant au Canada :
Le clavier QWERTY francophone historique comporte une touche morte pour la cédille alors qu’en français, cette diacritique n’est utile que sur la lettre ‹ c/C › ; le clavier normalisé remplace cette touche morte par la lettre ‹ ç/Ç › en accès direct[6],[7],[8]. De plus, le clavier normalisé est le seul qui permette de saisir la ligature ‹ œ/Œ ›.
Sur le clavier QWERTY francophone comme sur le clavier normalisé, les signes de ponctuation sont pour la plupart placés comme sur le clavier QWERTY international.
Pendant la période de la « stratégie américaine »[9], en 1976, l’AFNOR publia à titre expérimental une norme française de type QWERTY (NF XP E55-060), qui prévoyait une période de transition pour passer d’une disposition à l’autre, l’AZERTY étant à terme voué à la disparition (objectif qui ne s’est pas réalisé).
La langue vietnamienne se sert d'un clavier QWERTY modifié. Les lettres ‹ Ă ›, ‹ Â ›, ‹ Ê ›, and ‹ Ô › sont sur la partie des chiffres 1–4 du clavier anglais, les touches 5–9 donnent les tons (accent grave, crochet, tilde, accent aigu et point souscrit, dans cet ordre), 0 donne ‹ Đ ›, = donne đồng — le signe ‹ ₫ › pour la minuscule —, et les crochets ([]) donnent ‹ Ư › et ‹ Ơ ›[10].
Sous Windows, le clavier multilingue officiel des États-Unis, en anglais US International, utilise AltGr, et cinq positions de touches sont converties en touches mortes. Cela détériore l’expérience utilisateur[11], car les caractères concernés nécessitent un appui sur Espace pour s’insérer dans le texte si la lettre suivante est prise en charge par la touche morte en question ; autrement le comportement de Windows fait que les deux s’insèrent quand l’utilisateur appuie sur la lettre. C’est gênant par exemple en écrivant le français, où les apostrophes sont suivies d’une voyelle ou d’un ‹ y › (i-grec). Des dispositions alternatives ont donc été développées, où les touches mortes sont sur des emplacements de touche distincts, en AltGr[réf. nécessaire].
Cette disposition de clavier permet d’écrire les principales langues d’Europe occidentale dont l’écossais et l’islandais, ainsi que l’afrikaans. En revanche il est insuffisant pour le français car il lui manque la ligature « œ/Œ », ainsi que pour le maltais et le gallois, notamment parce que le répertoire de touches mortes est incomplet.
Le clavier États-Unis international produit le C cédille aussi bien en touche vive (AltGr + Virgule) qu’en touche morte (Apostrophe pour accent aigu, suivi de C). Cette dernière fonctionnalité entre en concurrence avec le C accent aigu utilisé en croate et en polonais et illustre ainsi la limitation à l’Occident de l’Europe.
Ce clavier utilise aussi le fait que sous Windows, le caractère de touche morte est inséré dans le document si la lettre suivante ne se trouve pas dans la liste des transformations de la touche morte. Pour l’apostrophe par exemple, qui sert de touche morte accent aigu, c’est le cas de toutes les consonnes sauf C et Y. L’écriture de l’anglais ne demande ainsi pas d’actionner la barre d’espace pour obtenir l’apostrophe, elle vient en même temps que la lettre suivante (typiquement un S, un T ou un V, ou un N). Cet usage du comportement de Windows préfigure ainsi l’optimisation des touches mortes par le choix de caractères de touche morte utiles en eux-mêmes[réf. nécessaire].
Le clavier multilingue officiel du Canada, aussi appelé clavier ACNOR, est l’œuvre d’Alain LaBonté. C’est le premier clavier à implémenter la norme internationale ISO/CEI 9995 qui fut publiée (1994) deux ans après la fin de la phase d’expérimentation du clavier canadien multilingue (1992), mais qui était en préparation dès (1985) avant le lancement de la normalisation du clavier au Canada (1988).
Il permet l’écriture de quarante langues, dont le maltais grâce aux lettres barrées. Mais surtout, il est le seul clavier distribué avec Windows qui autorise la saisie du digramme soudé français Œ/œ (Sélecteur de groupe 2 + E). Le groupe secondaire selon ISO/CEI 9995 porte le numéro 2A parce qu’il représente la première étape de l’implémentation de ce groupe[12] Le groupe 2B comprend des caractères qui vont au delà de la norme ISO 8859-1, supportés dans le jeu de caractères Unicode. On voit sur les deux images le clavier incluant les caractères du groupe 1 et 2A en haut et celui incluant le groupe 2B en bas, en plus du groupe 1 et 2A.
La touche Ctrl droite est utilisée comme sélecteur de groupe 2A et 2B, ce qui ne correspond pas tout à fait à l’esprit de la norme qui prévoit soit une touche jouxtant AltGr, soit un appui simultané sur Maj + AltGr. C’est le programmeur de claviers Microsoft de l’époque, Jan James, qui paraît être à l’origine de ce choix[réf. nécessaire]. Il en résulte un accès aux nombreuses touches mortes du groupe 2A et 2B près de la touche Entrée[13].
Un autre facteur dégradant l’expérience-utilisateur a été introduit dans un compromis à huis clos entre le gouvernement fédéral et le Québec, stipulant que l’apostrophe doit être en majuscule de la touche portant la virgule (Maj + ,) comme sur les claviers IBM antérieurs, et plus généralement tous les claviers précédents du Canada, qui en avait connu une vingtaine. La version initiale de la norme prévoyait en effet que l’apostrophe soit en accès direct[14].
Mais ce qui est déploré en premier lieu, surtout au troisième millénaire où beaucoup d’ordinateurs (portables) manquent de touches, c’est que le Œ/œ soit dans le groupe secondaire (2B) plutôt que dans le groupe primaire qui selon ISO/CEI 9995 est destiné à recevoir tous les caractères utilisés pour écrire la langue nationale. Il en est absent parce qu’Alain LaBonté n’était pas encore expert délégué canadien officiel au groupe de travail 3 du sous-comité 2 (sur le codage de l’information) du comité technique joint 1 de l’ISO/CEI quand le jeu de caractères ISO/CEI 8859-1 fut publié — sans le Œ/œ parce qu’un représentant de la France (au nom de l’AFNOR mais travaillant pour Bull dont les imprimantes ne supportaient pas le Œ/œ) en avait décidé ainsi avec son équipe, puis avait gagné à ses vues l’autre Français pour bâillonner le représentant du Canada, qui défendait le Œ/œ[15].
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