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L'autoélagage, appelé aussi élagage naturel, est la capacité naturelle qu'ont les branches de la plupart des essences d'arbres, lorsqu'elles sont moins bien alimentées (donc moins vigoureuses), à l'ombre de branches supérieures (branches basses ou tombantes), ou trop à l'intérieur du houppier, à dépérir et se dévitaliser, et à se détacher du tronc, sans y laisser de blessures durables et importantes. Il explique que dans les peuplements denses forestiers, et dans les forêts primaires non gérées et non plantées, les troncs soient généralement très longs et rectilignes.
Une fois tombé au sol, le bois mort est dégradé par les organismes saproxylophages et pour partie réintégré dans l'écosystème local via l'humus notamment.
L'autoélagage de la partie basse du tronc se produit surtout dans la plupart des forêts primaires.
L'élagage naturel élimine trois types de branches :
L'autoélagage est associé à un processus de cicatrisation et de re-fermeture de l'écorce, empêchant ainsi des pathogènes de s'installer et favorisant la croissance d'un tronc exempt de nœuds, doté d'une plus grande résistance mécanique. Il se révèle donc utile à la fois pour la vie de l'arbre et pour la qualité du bois[5] ; c'est le phénomène inverse de l'apparition de gourmands ou rejets de souche, qui est cependant aussi induit par des phytochromes[6].
Plusieurs mécanismes principaux expliquent ce processus :
Ce processus implique l'existence, à la base des branches, d'une zone d'abscission constituée essentiellement d'un parenchyme peu vascularisé et sans fibres lignifiées. Cette zone est par la suite recouverte ou non par un tissu ligneux qui consolide la branche (phénomène de compartimentation) ; si ce recouvrement ne se produit pas, l'action du vent ou d'autres contraintes externes font chuter les branches possédant cette zone, avant qu'elles aient séché et alors qu'elles portent encore des feuilles[7]. Ce processus de termine par la formation d'un bourrelet de cicatrisation[8].
Ce processus implique l'activité d'une communauté microbienne spécialisée qui parasite les tissus ligneux affaiblis (organismes biotrophes), les tue puis décompose les branches manquant de lumière (organismes nécrotrophes), ou simplement des micro-organismes saprotrophes (saproxyliques et saproxylophages) qui consomment des branches déjà mortes. Plusieurs études mettent en évidence la diversité taxonomique de ce groupe d'« élagueurs » : Stereum gausapatum, Vuilleminia comedens (ceb), Peniophora quercina, Phellinus ferreus (en), Phlebia rufa sur les branches de chênes ; Daldinia concentrica, Hypoxylon rubiginosum, Peniophora lycii et Peniophora quercina sur celles de frêne[9],[10].
L'absence de la communauté microbienne associée à des arbres importés dans une région et propre à chaque espèce ligneuse (épicéas en plaine, Pin de Monterey et cyprès introduits de Californie en Bretagne) a pour conséquence que l'élagage naturel ne s'effectue plus. L'aspect lisse du tronc correspond ainsi à une sculpture microbienne, les agents d'élagage étant des champignons microscopiques[11].
Un auto-élagage précoce de l'arbre produit un bois dont les nœuds sont plus petits, moins visibles et moins nombreux, car les branches en sont tombées d'elles-mêmes alors qu'elles étaient encore minces, en ne laissant que de discrètes cicatrices et des cernes annuels beaucoup plus réguliers. De plus, la hauteur du tronc autoélagué influe sur la longueur de la partie marchande du fût de l'arbre.
Certaines écoles sylvicoles, telle que Prosilva prônent une gestion proche de la nature et « pied à pied » qui permet d'éviter les coupes rases, afin de favoriser l'autoélagage qui produit le plus souvent des troncs bien rectilignes, tout en évitant les structures épicormiques qui déprécient le bois.
Le gainage des arbres par des herbacées, puis des buissons favorise aussi un tronc élancé qui cherche la lumière, et l'autoélagage du jeune arbre exposé au soleil.
Favoriser une régénération naturelle dense produit le même effet, avec une importante sélection naturelle.
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