Asociación Católica de Propagandistas
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L’Asociación Católica Nacional de Propagandistas (ACNdP) est une association privée laïque, fondée en 1909 par le jésuïte Ángel Ayala à l’instigation du nonce Vico, et vouée à l’apostolat laïc et à la diffusion de la foi catholique. Le premier noyau était constitué d’étudiants de la congrégation mariale de Madrid, soigneusement sélectionnés au préalable.
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Fondation |
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Type |
Association catholique laïque |
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Forme juridique | |
Pays |
Fondateur |
Angel Ayala (d) |
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Président | |
Site web |
L’association avait pour objectif, selon l’article premier de ses statuts, « la propagande sociale-catholique », c’est-à-dire la projection du catholicisme dans la vie publique espagnole et la reconfiguration du corps social dans un sens catholique, face à la montée en puissance de l’anticléricalisme et à la laïcisation institutionnelle. Le modèle historique était le Zentrumspartei allemand, qui avait su, dans l’environnement hostile de l’Empire et dans une optique légaliste, améliorer la situation des catholiques, à l’inverse des catholiques français, dont la riposte, consistant à se barricader dans une attitude intégriste et de rejet des principes républicains, s’était révélée inefficace et servait de contre-modèle.
Les sociétaires de l’ACNdP, ou « propagandistas », dont le nombre oscilla autour des 800, se soumettaient à une formation continue — les Cercles d’étude —, où l’instruction religieuse, centrée sur l’étude de la doctrine sociale de l'Église et des encycliques qui en sont à la base, était assortie d’un entraînement pratique (art oratoire, techniques journalistiques, etc.), en vue d’une mise en application concrète de ladite doctrine, en la projetant sur la vie personnelle et sociale et sur les événements temporels quotidiens de la vie publique en Espagne. La clef et le fondement ultime du travail apostolique séculier sont, pour le premier président de l’ACNdP, Ángel Herrera Oria, « les normes contenues dans l’Évangile » et les « préceptes évangéliques sociaux », source, référence radicale et dernière, et substrat permanent de la dynamique opérationnelle de l’ACNdP.
Les moyens d’action de l’ACNdP étaient la presse écrite (le quotidien El Debate en particulier), l’organisation de conférences et de réunions, l’action ouvrière (former des dirigeants syndicaux catholiques par un cycle de formation ad hoc, afin de reconquérir le peuple en le formant et en l’éduquant aux valeurs chrétiennes et de contrer ainsi l’influence des syndicats socialiste et anarchiste), l’activité caritative, les campagnes agraires, etc. La vive préoccupation des propagandistas pour l’enseignement scolaire, qui subissait l’emprise croissante de l’État au détriment de l’Église, porta l’ACNdP à mobiliser les enseignants et à fonder un centre universitaire (le CEU, dont dépendaient aussi des établissements d’enseignement primaire et secondaire), une école normale, etc.
En dépit d’un apolitisme de principe, il était loisible aux sociétaires de s’engager sur le terrain politique à condition d’avoir toujours en vue la réalisation de la doctrine sociale de l’Église et d’observer les règles (pontificales) de l’accidentalisme (s’accommoder du régime en place, quelle que soit sa nature : monarchie, primorivérisme, république, franquisme…) et du possibilisme (s’efforcer de tirer le meilleur parti des institutions existantes, au bénéfice du bien commun). Ainsi, sous la République, des propagandistas se firent-ils membre de la CEDA et occupèrent-ils, à la suite de la victoire électorale de celle-ci en 1933, plusieurs portefeuilles ministériels. Après le coup d’État de 1936, où l’ACNdP prit majoritairement fait et cause pour la rébellion militaire, l’association subit une forte hémorragie de ses membres, soit victimes des persécutions républicaines, soit tombés au combat pendant la Guerre civile dans les rangs nationalistes. Le conflit armé terminé, et au terme d’une période d’ostracisme (sur l’accusation de compromission avec la république), les propagandistas, alors qu’il s’agissait à présent de redresser l’image du régime à l’étranger après la victoire alliée dans la Guerre mondiale, vinrent à occuper des postes dans le gouvernement de Franco (Alberto Martín-Artajo aux Affaires étrangères et José Ibáñez Martín à l’Éducation) ainsi que dans la haute administration, où ils prêtèrent leur concours à l’institutionnalisation du nouveau régime et eurent part à l’élaboration d’une législation favorable à l’Église (enseignement scolaire, code civil, entre autres). Après que cette phase « nationale-catholique », particulièrement faste pour l’ACNdP, eut pris fin en 1957, avec évincement des propagandistas hors des sphères de pouvoir, l’« accidentalisme » allait prendre diverses formes : collaborationnisme immobiliste (accepter telles quelles les institutions franquistes), collaborationnisme évolutionniste (œuvrer à changer les institutions de l’intérieur : Ángel Herrera Oria, Martín-Artajo), adhésion intransigeante et jusqu’au-boutiste aux principes franquistes (Blas Piñar), ou opposition ouverte (le plus souvent sur une ligne monarchiste juaniste : Gil-Robles, Pemán). Avec la transition démocratique, des sociétaires de l’ACNdP allaient se voir confier plusieurs ministères, d’abord dans le gouvernement d’Adolfo Suárez (sous l’étiquette UCD), puis dans celui du propagandista Leopoldo Calvo-Sotelo.