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homme politique, orateur et écrivain romain De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Caius Asinius Pollio, connu sous le nom de « Asinius Pollion », né vers 76 av. J.-C. et décédé en 4 ap. J.-C., est un homme politique de la fin de la République romaine et du règne d'Auguste, orateur, historien et poète, membre de la gens plébéienne des Asinii.
Consul avec Cnaeus Domitius Calvinus | |
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Sénateur romain | |
Préteur | |
Gouverneur romain | |
Tribun de la plèbe |
Naissance | |
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Décès | |
Époque |
République romaine tardive (en), Haut-Empire romain |
Activités | |
Père |
Cnaeus Asinius (d) |
Mère |
Inconnue |
Fratrie |
Cnaeus Asinius Marrucinus (d) |
Conjoint |
Quinctia (d) |
Enfants |
Caius Asinius Gallus Asinia Pollia (en) |
Gens | |
Statuts |
Il sert d'abord comme lieutenant de son ami Jules César malgré ses idéaux républicains et commence son Cursus honorum pendant la guerre civile. Il se joint ensuite à Marc Antoine contre la faction sénatoriale et obtient le consulat en 40 av. J.-C. Après avoir célébré un triomphe, il se retire de la vie politique pour se consacrer à ses activités littéraires.
Il est l'ami du poète Catulle. L'historien romain Velleius Paterculus le met au nombre des esprits les plus distingués de son époque[a 1], et Valère Maxime le cite comme assez bel exemple d'une robuste vieillesse[a 2].
Sa famille est originaire de Téate, la capitale de l'ancienne tribu italique des Marrucins. Il est lui-même un homo novus, issu des élites italiennes[1].
Son père se nomme probablement Cnaeus Asinius et il a pour grand-père Herius Asinius, chef marrucin qui périt lors de la guerre sociale[2],[3]. Il a un frère, Cnaeus ou Herius Asinius Marrucinus[1].
Il épouse une Quintia, fille de Lucius Quintius, proscrit en 43 av. J.-C. Ils ont un fils, Caius Asinius Gallus[1], qui épousera Vipsania Agrippina, fille de Marcus Vipsanius Agrippa, et deviendra consul en 8 av. J.-C.
Il défend Publius Cornelius Lentulus Spinther lors d'un procès en 56 et accuse Caton le Jeune dans un autre procès en 54 av. J.-C., se mettant surtout à dos les maîtres de Rome et notamment Pompée[1].
Partisan, et ami personnel de Jules César pendant la guerre civile entre César et Pompée, il sert peut-être en Gaule en 51 av. J.-C., est présent lors du passage du Rubicon, notablement cité par Plutarque lors de la discussion précédant l'entrée en Italie[a 3]. Il participe à la conquête césarienne de l'Italie[4]. Il occupe en 49 av. J.-C. Messine avec une armée[a 4] et participe à l'expédition de Curion en Sicile, afin d'assurer le ravitaillement de Rome[5], puis en Afrique contre les partisans de Pompée[6]. Il échappe au massacre de Curion et de la plupart de ses troupes à la bataille de Bagradas[a 5]. Il accompagne César dans ses campagnes suivantes, en Macédoine où il prend part à la bataille de Pharsale[a 6], en Afrique et en Hispanie[a 7],[4].
Entre-temps, en 47 av. J.-C., il est tribun de la plèbe et s'engage dans l'affaire des dettes, défendant le parti des créanciers et de Marc Antoine contre Publius Cornelius Dolabella[4]. De nouveau à Rome à la fin 45 av. J.-C., il est préteur[4],[7]. Jusqu'à l'assassinat de Jules César, il est gouverneur d'Hispanie ultérieure et affronte Sextus Pompée dans des combats inégaux, avec trois légions contre sept à son adversaire[4]. Pollion perd au moins un affrontement puis le fils de Pompée rejoint la Sicile[8].
Le choix qu'il fait de suivre son ami César, plutôt que d'embrasser la cause républicaine menée par Pompée, était délicat. Il s'en justifie auprès de Cicéron des années plus tard, arguant qu'il a de puissants ennemis parmi les optimates, tels que Caton. Des historiens remettent en cause son républicanisme que beaucoup d'autres historiens modernes lui attribuent[4].
Après la mort de César, il soutient Marc Antoine, se maintient en Vénétie avec deux légions[a 8]. Il semble cependant avoir longuement hésité, mais ne recevant aucun signe du parti sénatorial, il se joint à Antoine et Lépide. Il permet aussi le ralliement de Lucius Munatius Plancus[9], avec qui il a pourtant des rapports détestables[10].
Une nouvelle fois il fait le choix de rallier un ami, Antoine, plutôt que de soutenir les meurtriers de César avec qui il a cependant de bonnes relations et avec qui il partage les convictions républicaines[11].
Il tire peut-être profit de la proscription de 43 av. J.-C., son beau-père Lucius Quintius et des Marrucins, rivaux probables, étant proscrits. Il défend par ailleurs Lucius Aelius Lamia (mauvais lien) en 42 av. J.-C., ancien édile césarien qui avait rejoint le camp républicain[9].
En 41 av. J.-C., il commande plusieurs légions en Cisalpine, dans la plaine du Pô, et empêche Octavien d'envoyer des forces en Hispanie, seul territoire qui lui est alors dédié. Il supervise l'installation des vétérans dans la plaine du Pô ce qui lui permet de défendre les intérêts d'Antoine[9]. Pendant la guerre civile de Pérouse, il reste dans l'expectative comme les autres lieutenants d'Antoine avec qui il entretient de mauvaises relations[12]. Après la défaite de Lucius Antonius, il obtient par ses promesses le ralliement de la flotte républicaine de Cnaeus Domitius Ahenobarbus, qui mène alors une guerre indépendante de harcèlements contre les triumvirs depuis deux années[a 9],[a 10],[13],[14]. Lors des pourparlers de Brindes, Pollion représente Antoine[15],[13] et, concernant la frontière de leurs sphères d'influence en Dalmatie, Pollion, en fin connaisseur de la région, permet à Antoine de se constituer de solides bases militaires. Pollion a bien défendu les intérêts d'Antoine dans la région en fixant la frontière à Scodra[16].
Il exerce le consulat en 40 av. J.-C. en compagnie de Cnaeus Domitius Calvinus[a 11]. Durant son consulat ou en tant que gouverneur de la province de Macédoine, il fait campagne en Dalmatie et s'empare peut-être de Salone tenue par des Dalmates révoltés, à moins qu'il n'opère en Macédoine, quoi qu'il en soit ses succès lui valent le triomphe, qu'il célèbre très probablement en 39 voire en 38 av. J.-C.[17]
Il se retire de la vie politique après son consulat et son triomphe[18].
Il prend part aux travaux de rénovation entrepris à Rome, en assurant la réfection entière du parvis du temple de la Liberté (l'Atrium Libertatis) grâce au butin dalmate, et en y intégrant la première bibliothèque publique, le tout sur l’Aventin[a 12],[18],[19] en 38 av. J.-C. Il y expose ses collections d'art, riches de nombreuses statues grecques[a 13].
Il abandonne le parti d'Antoine lorsque celui-ci se lie à Cléopâtre[a 14] mais se déclare neutre lorsque Octave le prie de se joindre à lui avant la bataille d'Actium, en raison des services qu'il a rendus à Antoine, et des bienfaits qu'il a reçus en retour[20]. Velleius Paterculus rapporte ainsi cet évènement[a 15] :
« Ne passons pas sous silence l'acte et les paroles mémorables d'Asinius Pollion. [...] il n'a jamais vu Cléopâtre et quand l'âme d'Antoine s'est amollie dans l'amour de cette reine, il a cessé de suivre son parti. Comme César le prie de venir combattre avec lui à Actium : « Les services que j'ai rendus à Antoine sont trop grands, dit-il, et on sait trop quels bienfaits j'ai reçus de lui. Je me tiendrai donc à l'écart de votre lutte et je serai la proie du vainqueur ». »
— Velleius Paterculus, Histoire romaine, II, 86 - traduction Pierre Hainsselin et Henri Watelet
Il semble rester attaché aux institutions de la République romaine, de telle sorte que son indépendance dans ses manières et ses paroles sont proverbiales sous le Principat d'Auguste[1]. Cela ne traduit pas une opposition au pouvoir ou un regret d'Antoine, mais simplement son esprit critique et son indépendance d'esprit[18].
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