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professeur et homme politique, écrivain, auteur d'études historiques De Wikipédia, l'encyclopédie libre
André Lebon, né à Dieppe le et mort à Paris le , a été un enseignant en histoire et sciences politiques, renommé en son temps, puis un homme politique français, avant de faire carrière dans les affaires. Il est également connu sous le nom de plume d'André Daniel[1].
André Lebon | |
Fonctions | |
---|---|
Ministre des Colonies | |
– (2 ans et 2 mois) |
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Gouvernement | Méline |
Prédécesseur | Pierre-Paul Guieysse |
Successeur | Édouard Lockroy |
Ministre du Commerce, de l'Industrie, des Postes et Télégraphes | |
– (9 mois et 2 jours) |
|
Gouvernement | Ribot III |
Prédécesseur | Victor Lourties |
Successeur | Gustave Mesureur |
Député français | |
– (4 ans, 7 mois et 16 jours) |
|
Élection | 20 août 1893 |
Circonscription | Deux-Sèvres |
Législature | VIe (Troisième République) |
Groupe politique | Républicains progressistes |
Prédécesseur | Jacques Taudière |
Successeur | Robert de Maussabré-Beufvier |
Président du Conseil général des Deux-Sèvres | |
– (6 ans) |
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Prédécesseur | Léopold Goirand |
Successeur | Hippolyte Gentil |
Conseiller général des Deux-Sèvres | |
– (8 ans) |
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Circonscription | Canton de Parthenay |
Prédécesseur | Claude Girard |
Successeur | Fernand Pierre Brottier |
Biographie | |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Dieppe |
Date de décès | (à 78 ans) |
Lieu de décès | Paris |
Sépulture | Clairefontaine-en-Yvelines |
Nationalité | France |
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André Jean Louis Lebon naît à Dieppe en 1859. Il est le fils de Charles Lebon, fondateur de la Compagnie centrale d'éclairage par le gaz, franc-maçon et républicain. Mais, seul enfant du second mariage de Charles, il doit se contenter d'un modeste héritage[2].
Il effectue ses études secondaires au lycée Louis-le-Grand[3]. Il suit ses études à l'École libre des sciences politiques[4]. Il suit le cours d'Albert Sorel en histoire diplomatique[5]. Son parcours au sein de l'établissement, exceptionnel, oblige son directeur Émile Boutmy à faire créer une nouvelle mention (« Grande distinction »)[6].
André Lebon est d'abord professeur à l’École libre des sciences politiques[4], en 1884[7]. Il crée une conférence sur le fonctionnement du Parlement français au sein de l'école[8]. Il enseigne notamment à Austen Chamberlain[9].
Impliqué dans la vie de l'établissement, il est membre du comité de rédaction des Annales de l'École libre des sciences politiques, aux côtés d'Émile Boutmy, Léon Say, René Stourm et Alexandre Ribot[10].
En 1882, il est nommé chef de cabinet du président du Sénat. Il conserve ce poste jusqu'en 1893[7]. Cette année-là, cet ardent partisan de la revanche, ce patriote républicain, devient député des Deux-Sèvres. Il conserve cette fonction jusqu'en 1898.
Durant cette période, il est nommé deux fois ministre. Il est d'abord ministre du Commerce, de l'Industrie, des Postes et Télégraphes du au dans le gouvernement Alexandre Ribot (3), puis ministre des Colonies du au dans le gouvernement Jules Méline.
Pendant son ministère, il se retrouve sur le devant de la scène et devient la cible des dreyfusards qui lui reprochent d'être le « bourreau » du capitaine Alfred Dreyfus par les renforcements successifs du régime appliqué à son plus célèbre prisonnier, Dreyfus (palissade, mise aux fers, correspondance arrêtée, etc.)[11]. Les mesures sévères qu'il a prises entrainent ses défaites électorales en 1898 et 1902[12].
Franc-Maçon, André Lebon appartenait à la Loge « Cosmos » de Paris.
Ministre des Colonies entre 1896 et 1898 et premier à y avoir effectué une visite, ce républicain ardent instaure en Afrique équatoriale, contre l'avis de son découvreur Brazza, un régime de concession qui se révèle sévère, rompant avec la tradition française d'administration directe.
En poste du au , juste avant l'affaire de Fachoda, ce ministre qui a été un des plus jeunes de la Troisième République confie en 1897 à une quarantaine de sociétés concessionnaires l'exploitation économique des 650 000 km2 du « Congo français », regroupant le Gabon, le Congo et l'Oubangui-Chari dont l'exploration et la conquête viennent d'être achevées.
Brazza s'oppose à sa décision, redoutant les conséquences pour les populations et, en , André Lebon l'écarte, le plaçant « dans la situation de mise en disponibilité », mais la suite va donner raison à l'explorateur : l'action des sociétés qui se partagent le territoire va décimer les populations, soumises au portage et aux travaux forcés, victimes de réquisitions violentes et de représailles à la moindre désobéissance[13].
Alors que l'Afrique-Occidentale française est soumise à l'administration directe des autorités officielles françaises, la décision d'André Lebon inaugure pour l'Afrique-Équatoriale française un régime de concession, proche de celui en vigueur au Congo belge voisin. Livrées aux appétits des sociétés capitalistes, véritables maîtresses de ces territoires, ces contrées et leurs populations connaîtront une exploitation féroce dont les premiers abus seront dénoncés peu de temps après son départ du ministère[réf. nécessaire].
En , c'est aussi André Lebon qui lance la mission « Mission Afrique Centrale-Tchad », confiée aux capitaines Paul Voulet et Julien Chanoine (mission Voulet-Chanoine) dont la dérive tragique, jusqu'en 1899, au moment où la France multipliait les conquêtes coloniales, cause un des premiers scandales coloniaux.
André Lebon entame ensuite une nouvelle carrière comme administrateur dans diverses sociétés importantes, devenant un des premiers politiques à s'investir dans le monde de l'entreprise privée et un des dirigeants majeurs du capitalisme français. Il met son sens de l'organisation et des relations à étendre et développer l'influence des entreprises qu'il dirige.
Il est d'abord président du conseil d'administration du Crédit foncier d'Algérie et de Tunisie (qu'il préside pendant plus de trente ans) et des Messageries maritimes, de 1902 à 1914. Il administre d'autres établissements bancaires : le Crédit foncier de France, le Crédit foncier d'Orient, le Crédit foncier de Syrie, la Banque française de Syrie (vice-président). Il siège aussi au conseil d'administration d'autres entreprises dans le domaine des transports : la prestigieuse Compagnie du canal de Suez à partir de 1906 (vice-président en 1928), la Compagnie du PLM, qu'il préside à partir de 1934, Air France, à partir de 1933[14]. Il est également administrateur de la Compagnie générale des colonies et de L'Industrielle foncière[15]. Soucieux des intérêts économiques de son pays, il s'emploie cette fois à en développer l'influence en particulier dans la zone méditerranéenne. Il démissionne de la plupart de ses mandats en 1937[14].
André Lebon est un précurseur du syndicalisme patronal : il fonde en 1902 le Comité central des armateurs de France et en 1903 la Fédération des industriels et des commerçants français (FICF), première organisation visant à regrouper l'ensemble du patronat français. Il préside la FICF jusqu'en 1932[14].
Membre éminent du parti colonial, il préside à partir de 1932 l'Union coloniale française[14].
Il possédait le domaine de l'abbaye du Bois d'Allonne, dans les Deux-Sèvres.
Il meurt en son domicile, 2 rue de Tournon dans le 6e arrondissement de Paris, le 17 février 1938[16]. À sa mort, il laisse à ses cinq enfants un portefeuille mobilier d'une vingtaine de millions de francs[14].
André Lebon est enterré au cimetière de Clairefontaine-en-Yvelines, avec son épouse, née Zoe (« Zinka ») Paléologue (1857-1924), qu'il a épousée en 1885. Sœur de l'ambassadeur Maurice Paléologue, elle est issue d'une famille fortunée de grands propriétaires roumains et d'industriels belges[12].
Le musée Turpin de Parthenay conserve une reproduction en bronze du célèbre groupe sculpté Gloria Victis d'Antonin Mercié, qui fut offert à Lebon « par ses amis républicains ».
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