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expression désignant le paysage politique De Wikipédia, l'encyclopédie libre
« Échiquier politique » est une expression qui rapproche métaphoriquement le positionnement des partis politiques, mouvements politiques, et courants politiques d'une société au positionnement des pièces d'un jeu d'échecs sur un échiquier. Dans l'image de l'échiquier, les organisations politiques sont placées, telles les pièces d'un jeu d'échecs, à gauche si elles appartiennent à la gauche et à droite si elles appartiennent à la droite[4], et il est induit que ces organisations politiques diffèrent par leurs puissances et leurs importances, tout comme la dame et le roi diffèrent des pions.
On assimile souvent dans le langage courant à un échiquier n'importe quelle représentation d'un paysage politique : ces représentations peuvent être une simple échelle, ou un graphique à deux ou trois dimensions dont les axes représentent différentes variables (par exemple l'importance donnée aux libertés économiques). À la place d'échiquier politique, on parle dans de nombreuses langues, notamment en anglais et en allemand, de « spectre politique », en référence au spectre de décomposition de la lumière blanche.
En langue française, l'expression échiquier politique a déjà été utilisée sous la Restauration, en 1820, dans son sens normand (ou britannique) de justice : le , dans la Gazette de France : « Dans un grand état ou les inégalités de territoire, de population, de fortune sont fréquentes, ou l’on remarque des différences dans le langage, dans les mœurs, dans le climat même, l'uniformité est impossible. Votre puissance n’est pas assez grande pour faire de la France un échiquier politique ou pour astreindre l’exercice des droits au niveau de l'égalité. »
En langue française, l'expression échiquier politique a été reprises sous la monarchie de Juillet, par exemple :
Une autre expression, spectre politique, est également utilisée en langue française dès les années 1870, comme, le dans le Paris-Journal : « Si j’avais à dresser la dégradation des couleurs du spectre politique, je l’établirais de la façon suivante. »[5].
Par échiquier politique, il est en réalité souvent fait référence à une simple échelle gauche-droite. Cette échelle va de l'extrême gauche et la gauche représentée par les partis socialistes, les mouvements anarchistes/libertaires et communistes, puis, en passant par les sociaux-démocrates, la droite (partis conservateurs, économiquement keynésiens) et l'extrême droite.
Ces classifications sont différentes d'un pays à l'autre, et à chaque pays correspond un échiquier politique particulier. Ce qui se situe à gauche sur l'échiquier politique d'un pays peut se trouver à droite sur l'échiquier politique d'un autre pays. Les positions des différentes organisations politiques d'un pays les unes par rapport aux autres sont donc relatives.
Certains analystes politiques affirment que le clivage gauche-droite, qui est fondamental dans l'idée que le paysage politique puisse être représenté sous forme d'échiquier, est devenu inadéquat[source insuffisante].
D'autres axes que l'axe gauche-droite sont utilisés :
Un autre modèle est celui du libertarien David Nolan. Ce diagramme montre ce qu'il considère comme les « libertés économiques » (comme le niveau des impôts, le marché libre et la libre entreprise) sur l'axe des abscisses, et les « libertés individuelles » (liberté de circulation, laïcité, libre possession de son corps qui regroupe la légalisation des drogues, l'avortement, l'euthanasie, etc.) sur l'axe des ordonnées.
Ceci place l'aile gauche en haut à gauche de ce diagramme, l'aile droite en bas à droite, les libertariens en haut à droite, et en bas à gauche les totalitaristes (d'extrême-gauche comme d'extrême droite). Ces derniers furent regroupés par Nolan sous l'appellation de populistes pour leur tendance à s'appuyer sur le « petit peuple », toutefois cela ne recoupe pas l'usage récent du terme populiste pour désigner des programmes économiquement très libéraux. L'axe gauche/droite est donc représenté par une diagonale traversant le diagramme du coin supérieur gauche au coin inférieur droit[6].
Suivant largement la méthode d'Hans Eysenck, un autre modèle a été conçu, qui positionne les questions économiques sur l'axe horizontal et les questions de liberté sur l'axe vertical.
Le diagramme de Jerry Pournelle classe les idéologies en fonction de leur degré d'étatisme et de rationalisme, par deux axes, un en abscisse qui va de l'« État comme mal ultime » au « culte de l'État », et un en ordonnée qui va de l'« irrationalisme » à la « raison intronisée ». Le rationalisme y est défini comme la croyance en un progrès social planifié, avec en haut du diagramme ceux qui croient que les problèmes de société peuvent être résolus rationnellement, et en bas ceux qui redoutent de telles approches.
Dans son numéro du 4 janvier 2003, The Economist a présenté un graphique proposé par Ronald Inglehart et soutenu par le World Values Survey (associé à l' Université du Michigan )[7], pour représenter l'idéologie culturelle sur deux dimensions: traditionaliste-laïc et expressionniste(comprendre progressiste)-survivaliste.
Deux modèles cubiques ont été construits d'après le diagramme de Nolan :
Le modèle spatial de vote place les électeurs et les candidats dans un espace multidimensionnel où chaque dimension représente un enjeu politique unique[8],[9], sous-composant d'un enjeu[note 1] ou d'un attribut du candidat[10]. Les électeurs sont ensuite modélisés comme ayant un « point idéal » dans cet espace et votant pour les candidats les plus proches de ce point. Les dimensions de ce modèle peuvent également être attribuées à des propriétés non politiques des candidats, telles que la corruption perçue, la santé, etc.[8]
La plupart des autres spectres de cet article peuvent alors être considérés comme des projections de cet espace multidimensionnel sur un nombre plus restreint de dimensions[11]. Par exemple, une étude sur les électeurs allemands a révélé qu'au moins quatre dimensions étaient nécessaires pour représenter correctement tous les partis politiques[11].
Ce type de représentations sont souvent critiqués pour la subjectivité définissant les axes « à priori » mais aussi la position du « milieu », là où se croise les axes, ou dans le cas du diagramme de Nolan, la diagonale, favorise certains biais liés à la neutralité (voir faux équilibre et le sophisme du juste milieu)[12].
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