Philippe Pétain
militaire, diplomate et homme d'État français / De Wikipedia, l'encyclopédie encyclopedia
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Philippe Pétain, né le à Cauchy-à-la-Tour (Pas-de-Calais) et mort en détention le sur l'île d'Yeu (Vendée), est un militaire, diplomate et homme d'État français. Élevé à la dignité de maréchal de France en 1918, il est frappé d'indignité nationale et déchu de toutes ses distinctions militaires en 1945.
Philippe Pétain | ||
Portrait officiel de Philippe Pétain (c. 1941). (photographie de propagande, imprimerie Draeger) | ||
Fonctions | ||
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Chef de l'État français (Régime de Vichy) | ||
– (4 ans, 1 mois et 9 jours) |
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Chef du gouvernement | Lui-même Pierre Laval |
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Vice-président du Conseil | Pierre Laval Pierre-Étienne Flandin François Darlan |
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Prédécesseur | Albert Lebrun (président de la République) | |
Successeur | Charles de Gaulle (président du Gouvernement provisoire) | |
Président du Conseil des ministres[alpha 1] | ||
– (1 an, 10 mois et 2 jours) |
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Président | Albert Lebrun (1940) | |
Chef de l'État | Lui-même (à partir de 1940) | |
Vice-président du Conseil | Camille Chautemps Pierre Laval Pierre-Étienne Flandin François Darlan |
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Gouvernement | Pétain Laval V Flandin II Darlan |
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Prédécesseur | Paul Reynaud | |
Successeur | Lui-même (chef de l'État français)[1],[2] Pierre Laval (chef du gouvernement) |
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Vice-président du Conseil des ministres | ||
– (29 jours) |
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Président | Albert Lebrun | |
Président du Conseil | Paul Reynaud | |
Gouvernement | Reynaud | |
Prédécesseur | Camille Chautemps | |
Successeur | Camille Chautemps | |
Ministre d'État | ||
– (3 jours) |
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Président | Albert Lebrun | |
Président du Conseil | Fernand Bouisson | |
Gouvernement | Bouisson | |
Ministre de la Guerre | ||
– (8 mois et 30 jours) |
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Président | Albert Lebrun | |
Président du Conseil | Gaston Doumergue | |
Gouvernement | Doumergue II | |
Prédécesseur | Joseph Paul-Boncour | |
Successeur | Louis Maurin | |
Biographie | ||
Nom de naissance | Henri Philippe Bénoni Omer Joseph Pétain | |
Date de naissance | ||
Lieu de naissance | Cauchy-à-la-Tour (France) | |
Date de décès | (à 95 ans) | |
Lieu de décès | Port-Joinville, Vendée (France) | |
Nature du décès | Mort naturelle | |
Sépulture | Port-Joinville (L'Île-d'Yeu) | |
Nationalité | Française | |
Conjoint | Eugénie Hardon | |
Diplômé de | École spéciale militaire de Saint-Cyr | |
Profession | Militaire | |
Religion | Catholicisme | |
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Chefs d'État français | ||
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Militaire de carrière s'étant démarqué à l'École de guerre de la doctrine dominante de l'offensive à outrance, il est sur le point de terminer sa carrière comme colonel lorsque la Grande Guerre éclate, en 1914. Chef militaire à l'action importante, il est généralement présenté comme le vainqueur de la bataille de Verdun et, avec Georges Clemenceau, comme l'artisan du redressement du moral des troupes après les mutineries de 1917. Remplaçant Nivelle en , il reste commandant en chef des forces françaises jusqu'à la fin de la guerre, bien que placé sous les ordres de son rival Ferdinand Foch nommé généralissime des troupes alliées après la rupture du front le .
Auréolé d'un immense prestige au lendemain de la guerre, il est le chef de l'armée d'après-guerre. En 1925, il commande personnellement les forces françaises combattant aux côtés de l'Espagne dans la guerre du Rif, remplaçant le maréchal Lyautey. Devenu académicien en 1929, il occupe les fonctions de ministre de la Guerre de à , puis est nommé ambassadeur en Espagne en 1939, alors que le pays est dirigé par le général Franco.
Rappelé au gouvernement le , après le début de l'invasion allemande, il s'oppose à la poursuite d'une guerre qu'il considère comme perdue et dont il impute bientôt la responsabilité au régime républicain. Il devient président du Conseil en remplacement de Paul Reynaud le ; le lendemain, il appelle à cesser le combat. Selon la volonté d'Adolf Hitler, il fait signer l’armistice du 22 juin 1940 avec le Troisième Reich, à Rethondes. Investi des pleins pouvoirs constituants par l'Assemblée nationale, le , il s'octroie illégalement le lendemain le titre de « chef de l'État français », à 84 ans. Il conserve cette fonction durant les quatre années de l'occupation de la France par l’Allemagne nazie.
Installé en zone libre à Vichy à la tête d'un régime autoritaire sous la devise "Travail, Famille, Patrie", il abolit les institutions républicaines et les libertés fondamentales, dissout les syndicats et les partis politiques, et instaure une législation antisémite[alpha 2] dès août-. Il engage le pays dans la révolution nationale et dans la collaboration avec l'Allemagne nazie. Le « régime de Vichy », qu'il dirige jusqu'en , est déclaré « illégitime, nul et non avenu » par le général de Gaulle à la Libération.
Emmené contre son gré par les Allemands à Sigmaringen puis en Suisse, où il se rend aux autorités françaises, Philippe Pétain est jugé pour intelligence avec l'ennemi et haute trahison par la Haute Cour de justice en . Il est frappé d'indignité nationale, condamné à la confiscation de ses biens et à la peine de mort. Alors que la cour recommande la non-application de cette dernière en raison de son grand âge, sa peine est commuée en emprisonnement à perpétuité par le général de Gaulle. Il meurt sur l’île d'Yeu, où il est inhumé.