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opéra de Piotr Ilitch Tchaïkovski De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Eugène Onéguine (en russe : Евгений Онегин ; en orthographe précédant la réforme de 1917-1918 : Евгеній Онѣгинъ), op. 24, est un opéra (« scènes lyriques ») en trois actes et sept tableaux composé par Piotr Ilitch Tchaïkovski entre juin 1877 et janvier 1878, sur un livret russe de Constantin Chilovsky et du compositeur, inspiré d'Eugène Onéguine, roman en vers d'Alexandre Pouchkine. La première représentation eut lieu au Petit Théâtre du Collège impérial de musique (Théâtre Maly), à Moscou, le .
Genre | Opéra, « scènes lyriques » |
---|---|
Nbre d'actes | 3 actes et 7 tableaux |
Musique | Piotr Ilitch Tchaïkovski |
Livret | Piotr Ilitch Tchaïkovski et Constantin Chilovski |
Langue originale |
Russe |
Sources littéraires |
Eugène Onéguine d'Alexandre Pouchkine |
Durée (approx.) | 2 h 30 min |
Dates de composition |
1877-1878 |
Partition autographe |
Musée d'État de la Culture Musicale M. Glinka, Moscou (conducteur et partition vocale) |
Création |
Théâtre Maly, Moscou |
Création française |
Opéra de Nice |
Représentations notables
Personnages
Airs
Eugène Onéguine est un exemple bien connu d'opéra lyrique ; son livret ne garde de l'original de Pouchkine que quelques scènes, mais en conservant beaucoup de sa poésie, à laquelle Tchaïkovski ajouta une musique de nature dramatique. L'histoire est celle d'un héros égoïste qui s'engage dans un duel fatal contre son meilleur ami, et ne vit que pour regretter le rejet de son amour par une jeune femme. L'œuvre fait partie du répertoire lyrique actuel. Il en existe plusieurs enregistrements, et elle est encore souvent jouée.
En mai 1877, la cantatrice Elisaveta Lavrovskaïa recommande à Tchaïkovski la création d'un opéra inspiré de l'intrigue d'Eugène Onéguine. Selon ses mémoires, cette idée lui semble d'abord saugrenue, mais il s'enthousiasme rapidement et il crée les scénarios en une nuit. Il informe le librettiste russe Constantin Chilovski de son projet afin de parfaire le scénario déjà conçu. Tchaïkovski se sert des vers originaux du roman de Pouchkine et sélectionne les scènes qui reflètent le monde émotionnel et le destin de ses héros, qualifiant l'opéra de « scènes lyriques ». L'opéra est épisodique ; il n'y a pas d'histoire continue, seulement des moments choisis de la vie d'Onéguine. L'histoire originale étant si bien connue du public cultivé, Tchaïkovski sait que son auditoire pourra aisément en suivre le fil malgré ses omissions. On retrouve la même conception dans La Bohème de Puccini.
Il entame la composition de l'opéra en juin 1877, en commençant par la Scène de la lettre, alors qu'il séjourne à Glebovo, dans le domaine de la famille de Chilovski, pendant un mois. Il y compose les deux tiers de son opéra jusqu'en juillet. Il reprend la composition du premier tableau en septembre, à Kamenka et en fait immédiatement un arrangement pour le piano. Il termine l'orchestration de l'acte I à Clarens (Suisse) et l'envoie à Nikolaï Rubinstein en lui demandant de préparer la mise en scène avec le premier tableau de l'acte II. Il termine l'orchestration du premier tableau de l'acte II en novembre à Venise. En décembre, il s'y occupe de la composition de sa Quatrième symphonie. Il commence l'orchestration de l'acte III (qu'il avait probablement fini de composer à Glebovo) et la deuxième scène de l'acte II en janvier 1878 à San Remo. Il y termine l'opéra par l'orchestration de l'Introduction le .
Il finit de composer l'arrangement pour piano le et demande à Sergueï Taneïev de le réviser.
Tchaïkovski s'inquiétait de l'accueil que le public réserverait à son opéra, vu son manque de suite traditionnelle. Il pensait que son exécution demandait le plus possible de simplicité et de sincérité. Cela en tête, il remit la première production entre les mains des étudiants du Conservatoire de Moscou. Le , les étudiants du conservatoire donnèrent la première représentation sur la scène du Théâtre Maly à Moscou sous la baguette de Nikolaï Rubinstein. Son grand succès le transporta au Théâtre Bolchoï de Moscou le sous la direction d'Enrico Bevignani.
Première de Moscou (Première mondiale)
Rôle | Nom en russe | Tessiture | Créateur/trice au Théâtre Maly,
le |
Créateur/trice au Bolchoï,
le |
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Madame Larine, propriétaire terrienne | Ларина | Mezzo-soprano | ||
Tatiana, sa fille | Татьяна | Soprano | Maria Nikolaïevna Klimentova-Mouromtcheva | Yelena (Augusta) Konstantinova Verni |
Olga, sœur de Tatiana | Ольга | Contralto | Alexandra Levitskaïa | Alexandra Pavlovna Kroutikova |
Filippievna, vieille gouvernante | Филиппьевна | Mezzo-soprano | ||
Eugène Onéguine | Евгений Онегин | Baryton | Sergueï Vassilievitch Guilev | Pavel Khokhlov |
Vladimir Lenski, son ami, fiancé d'Olga | Ленский | Ténor | Mikhaïl Efimovitch Medvedev | Dmitri Oussatov |
Prince Grémine, général à la retraite | Князь Гремин | Basse | Vassili Makhalov | Abramov |
Capitaine | Ротный | Basse | ||
Zaretski | Зарецкий | Basse | ||
M. Triquet, un Français | Трике | Ténor | ||
M. Guillot, valet d'Onéguine | Гильо | Muet | ||
Paysans, invités, officiers, servants | Chœur |
Vers 1820, dans le jardin du domaine des Larine
Madame Larine et sa vieille gouvernante Filippievna sont assises dans le jardin : les deux filles de Madame Larine, Tatiana et sa jeune sœur Olga chantent à l'intérieur de la maison. Un groupe de paysans chante un joyeux air champêtre. Tatiana lit une histoire d'amour qui l'émeut, mais sa mère lui dit que la vie ne ressemble en rien à tous ces romans. Des visiteurs arrivent : Vladimir Lenski, fiancé d'Olga, un jeune poète, et son nouvel ami Eugène Onéguine, un dandy de Saint-Pétersbourg. Les présentations sont faites. Onéguine est surpris du fait que Lenski ait choisi Olga, l'extravertie, et non sa sœur, plus romantique. Tatiana, de son côté, est immédiatement séduite par Onéguine.
La chambre de Tatiana
Le soir venu, Tatiana avoue à Filippievna qu'elle est amoureuse. La gouvernante partie, elle écrit une lettre passionnelle à Onéguine dans laquelle elle lui déclare qu'il est l'homme que le destin lui a envoyé (la très connue Scène de la lettre). Au matin, elle demande à sa gouvernante de faire parvenir la lettre à Onéguine.
Dans les jardins des Larine
Onéguine rend visite à Tatiana pour lui donner la réponse à sa lettre. Il lui dit avec bonté qu'il n'est pas homme à aimer facilement et qu'il n'est pas voué au mariage. Tatiana se sent humiliée et incapable de répondre.
La salle de bal des Larine
C'est le jour de la fête de Tatiana. Onéguine est irrité par les commérages que les gens de la campagne font sur lui et Tatiana, et par Lenski, qui l'a convaincu de venir. Il décide de se venger en dansant et flirtant avec Olga. Cela suscite la jalousie de Lenski. Olga, apparemment séduite, reste insensible aux plaintes de son fiancé. Elle fait diversion, alors qu'un invité français, Monsieur Triquet, chante quelques couplets en l'honneur de Tatiana. La querelle reprend et s'envenime. Lenski renonce à son amitié avec Onéguine devant tous les invités, et le provoque en duel. Onéguine, non sans hésitation, est forcé d'accepter.
À l'aube, en hiver, au bord d'un ruisseau dans les bois
En attendant Onéguine, Lenski chante son amour pour Olga et son destin incertain. Onéguine arrive. Ils hésitent à poursuivre le duel mais n'ont pas la force de l'arrêter. Onéguine tue Lenski.
Quelques années plus tard, lors d'un bal dans la maison d'un noble fortuné de Saint-Pétersbourg
Les années ont passé et Onéguine est rongé par la mort de son ami Lenski et la vacuité de son existence. Le prince Grémine entre avec son épouse, Tatiana, devenue une belle et grande aristocrate. Grémine chante sa vie heureuse avec Tatiana, et lui présente Onéguine. Ce dernier est très impressionné et soudainement animé du désir intense de regagner son amour.
Une salle de réception dans la maison du prince Grémine
Tatiana a reçu une lettre d'Onéguine. Celui-ci entre et la supplie de lui accorder son amour et sa pitié. Tatiana ne comprend pas ce qui, en elle, anime la soudaine passion d'Onéguine : sa richesse, son rang social ? Onéguine renouvelle la déclaration de son amour bien réel, absolu. Tatiana, les larmes aux yeux, lui rappelle ô combien ils étaient tous deux proches du bonheur, mais le somme de partir. Il refuse. Elle admet qu'elle l'aime encore, mais étant mariée, leur union ne peut se réaliser ; elle choisit de rester fidèle à son époux. Onéguine l'implore, mais elle le quitte, le laissant seul à son désespoir.
Instrumentation d'Eugène Onéguine |
Bois |
1 piccolo, 2 flûtes, 2 hautbois, 2 clarinettes (en si bémol et la), 2 bassons |
Cuivres |
4 cors (en fa), 2 trompettes (en fa), 3 trombones (2 ténors et 1 basse) |
Percussions |
timbales |
Cordes |
1 harpe, premiers violons, seconds violons, altos, violoncelles, contrebasses |
Acte I
Acte II
Acte III
En 1879, Franz Liszt fit un arrangement pour le piano de la Polonaise du troisième acte, S. 429. En 1880, Pavel Pabst composa une Paraphrase de Concert sur Eugène Onéguine, op. 81, pour le piano. En 2009, Guy Braunstein arrange l'air de Lensky pour flûte traversière et piano; partition éditée et révisée par Emmanuel Pahud.
DVD :
Version en anglais :
Version en italien :
Livret
Partitions
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