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Le comté d'Auvergne est une ancienne principauté de l'actuelle France. Sa situation au centre de la Gaule, puis du royaume de France n'a pas été permanente. Au XIIe siècle le comté d'Auvergne partage ses frontières avec les terres des Plantagenêt à l'ouest, le royaume de France au nord, le Saint-Empire à l'est et le comté de Toulouse, territoire lié au royaume d'Aragon au sud[1].
À l'époque médiévale, le comté d'Auvergne est divisé en plusieurs fiefs qui portaient tous le nom d'Auvergne et rivalisaient entre eux pour dominer et unifier cette dernière :
Le comté d'Auvergne est l'une des plus anciennes féodalités du territoire correspondant à la France actuelle, puisqu'il a été érigé à la fin de la période romaine[3]. Durant l'ère mérovingienne, il devient même momentanément un duché.
Le comté d'Auvergne faisait partie du duché d'Aquitaine. Les ducs d'Aquitaine étaient les suzerains directs des comtes d'Auvergne. La famille des comtes d'Auvergne gouverne le comté depuis le Xe siècle.
Une crise éclate au sein de la famille en 1155, date à laquelle le comte Guillaume VII d'Auvergne est déshérité par son oncle Guillaume VIII d'Auvergne. Guillaume le Jeune se considérant lésé fait appel à son suzerain, Henri II d'Angleterre, duc d'Aquitaine depuis son mariage avec Aliénor d'Aquitaine. Ce dernier demande à Guillaume le Vieux de comparaître devant lui. Guillaume le Vieux accepte puis se ravise et se réfugie auprès de Louis VII. Henri II intervient alors en Auvergne, en 1167[4]. Le conflit entre les Capétiens et les Plantagenêt aboutit à une division du comté en deux. Guillaume VIII reprend la plus grande partie avec le titre comtal tandis que Guillaume VII doit se satisfaire du titre de comte de Clermont avec une petite partie de l'ancien comté d'Auvergne qui prendra le nom de Dauphiné d'Auvergne en 1281[5]. En 1177, les rois de France et d'Angleterre se rencontrent à Graçay pour discuter des prétentions de suzeraineté sur le comté d'Auvergne que chacun réclamait. Le roi d'Angleterre ayant fait venir le comte d'Auvergne et les barons du pays pour leur demander les droits des ducs d'Aquitaine sur l'Auvergne. Ils confirment que l'Auvergne appartient aux ducs, sauf l'évêché de Clermont. Mais le roi de France n'accepte pas cette décision. Le conflit auvergnat va devenir un conflit entre le roi de France Philippe II Auguste et le roi d'Angleterre, Henri II, mort le , puis son fils Richard Cœur de Lion.
Après une campagne victorieuse contre Henri II d'Angleterre en 1188, le roi de France Philippe-Auguste, qui a succédé à Louis VII, oblige Henri II et Richard Cœur de Lion à abandonner leurs droits sur le comté d'Auvergne par le 4e traité de Gisors et le traité d'Azay-le-Rideau, en juillet 1189[6]. Le roi de France devient alors le suzerain direct des comtes d'Auvergne. Les guerres se poursuivant entre les rois de France et d'Angleterre, Richard Cœur de Lion ayant succédé à Henri II, les seigneurs auvergnats se voient contraints de prendre position. Le traité de Gaillon, signé le , par Philippe-Auguste et Richard Cœur de Lion reconnaît la suzeraineté du roi de France sur l'Auvergne, mais le conflit entre les deux rois reprend dès l'été. Ce moment marque le début de la guerre entre le roi de France et le comte d'Auvergne[7]. Le comte d'Auvergne Guy II, petit-fils de Guillaume VIII l'Ancien, se range derrière Richard Cœur de Lion, tandis que l'évêque de Clermont, Robert, frère de Gui II, prend parti pour Philippe-Auguste. Dès 1196 le conflit s'accentue et atteint son paroxysme en 1210 à Mozac entre partisans de Guy II d'Auvergne et partisans du roi de France. En 1199, Philippe Auguste s'empare d'Issoire à la suite d'une intervention contre le comte de Clermont, Robert IV, comte de Clermont (Dauphiné d'Auvergne). Une paix est conclue entre le comte de Clermont et le roi le [8].
En 1210, le comte d'Auvergne Guy II d'Auvergne attaque l'abbaye de Mozac ainsi que le prieuré de Marsat et fait prisonnier son frère Robert d'Auvergne, évêque de Clermont. Philippe Auguste prend le prétexte de ce conflit pour envoyer son armée commandée par Guy II de Dampierre, seigneur de Bourbon par son mariage en 1196 avec Mathilde de Bourbon, pour attaquer le comte d'Auvergne en 1212. Malgré une alliance anglaise plus ou moins concrète et après plusieurs années de combat, le comte Guy II est défait par les armées du roi de France Philippe-Auguste lors du siège de Tournoël en .
La plus grande partie de l'Auvergne est alors annexée au royaume de France. Cependant, un petit territoire situé au centre de la Limagne, autour de Vic-le-Comte, est laissé à Guy II auquel l'on garantit l'indépendance.
L'ancien comté d'Auvergne est alors découpé en trois parties :
Les évêques de Clermont possédaient une seigneurie importante en Auvergne. Dès l'épiscopat d'Étienne II, vers 950, dans les différents conflits locaux, les évêques vont se placer sous la protection des rois de France.
Vers 1034, Guillaume V d'Auvergne avait cédé la moitié de la ville de Clermont à l'église de Clermont représentée par l'évêque Rencon. En 1044, Guillaume V d'Auvergne a autorisé l'évêque à battre sa propre petite monnaie. Les comtes d'Auvergne vont laisser Clermont aux évêques pour s'installer à Montferrand que les comtes d'Auvergne ont créé au début du XIIe siècle[15].
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