Église Saint-Jean-Baptiste de Belleville
église située à Paris, en France De Wikipédia, l'encyclopédie libre
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L’église Saint-Jean-Baptiste de Belleville est une des premières églises d'architecture néogothique construites à Paris. Située au 139 rue de Belleville, dans le 19e arrondissement de Paris, elle fut construite entre 1854 et 1859.
Église Saint-Jean-Baptiste de Belleville | ||||
Présentation | ||||
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Culte | Catholique romain | |||
Type | Église paroissiale | |||
Rattachement | Archidiocèse de Paris | |||
Début de la construction | 1854 | |||
Fin des travaux | 1859 | |||
Style dominant | Néo-gothique | |||
Protection | Classé MH (2015)[1],[2] | |||
Site web | sjbb.fr | |||
Géographie | ||||
Pays | France | |||
Région | Île-de-France | |||
Département | Paris | |||
Ville | Paris | |||
Coordonnées | 48° 52′ 32″ nord, 2° 23′ 21″ est | |||
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : Paris
Géolocalisation sur la carte : 19e arrondissement de Paris
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Sans paroisse propre à leur village, les Bellevillois obtiennent de l'évêché une chapelle en 1543. Construite en 1548, elle est remplacée par une première église Saint-Jean-Baptiste en 1635[3].
Cette église était desservie par un vicaire de la paroisse de Saint-Merri de Paris et Belleville ne devint une paroisse autonome qu'en 1802.
Lors des travaux de 1854, la première pierre de l’église édifiée en 1635 a été retrouvée. Elle portait cette inscription : « Cette première pierre a esté pozée par M. Charles de Hillerin, docteur en théologie, curé et chevecier de Saint-Médéric, à Paris, le IIIe jour de . »
L'église est le terminus, de 1891 à 1924, du funiculaire de Belleville[4],[5],[6].
L'église comprend une nef de cinq travées à deux collatéraux et huit chapelles latérales, ; un transept ; un chœur avec une travée dans le prolongement de la nef ; un déambulatoire donnant accès à sept chapelles, ; deux sacristies ; deux clochers surmontés de flèches. Elle mesure 68 m de longueur hors-œuvre sur 25 m de largeur, l'élévation de la façade jusqu'au faîtage est de 26 m, la hauteur de chaque flèche est de 57 m, les hauteurs de voûte sont pour la grande nef de 19 m et de 8 m pour les bas côtés.
Parce qu'elle est son dernier chantier, l'église saint Jean-Baptiste de Belleville est l'œuvre la plus aboutie de Jean-Baptiste Antoine Lassus (1807-1857) l'un des premiers architectes français du style néo-gothique au milieu du XIXe siècle. À Belleville, Lassus détermina la structure, fixa le programme iconographique et dessina le mobilier de l'église. Le décor sculpté est l'œuvre d'Aimé-Napoléon Perrey. Les verrières furent réalisées par Auguste de Martel, d'après des cartons de Louis Steinheil. Les pentures du portail et de toutes les portes latérales furent forgées par le ferronnier d'art Pierre Boulanger[7].
Jugement d'Eugène Viollet-le-Duc sur l'église saint Jean-Baptiste : à Belleville, « Lassus a déployé beaucoup d’érudition, de goût et même mis un certain caractère original dans cette étude en grand de l’architecture du XIIIe siècle. »[8]
En 2008, le chœur fit l'objet de travaux destinés à aménager un baptistère et à rénover le sanctuaire, sous la direction de l'architecte François Lacoste.
Ce site est desservi par la station de métro Jourdain.
Jean-Baptiste Lassus (1807-1857) fut le premier à avoir appliqué aux édifices du Moyen Âge les méthodes de l’examen et du raisonnement archéologiques et à avoir combiné cette approche graphique avec l’étude des textes anciens.
Lassus a transmis beaucoup de son savoir à Viollet-le-Duc. Lassus combine ce savoir avec la pratique d’architecte restaurateur : il est chargé de monuments nombreux et considérables : la Sainte Chapelle et Notre-Dame, Saint-Séverin et Saint-Germain l’Auxerrois, les cathédrales de Chartres et du Mans, de nombreux édifices bretons. Avant saint Jean-Baptiste de Belleville, Lassus a construit quatre autres églises (Saint Nicolas de Nantes, Sacré-Cœur de Moulins, Saint Pierre de Dijon, Saint Saturnin de Cusset), la sacristie de Notre-Dame de Paris et quelques monuments civils. Ses expériences dans le domaine des arts décoratifs sont nombreuses.
Théoricien du gothique, Lassus met en avant le caractère rationnel de ce mode de construction et insiste sur le caractère porteur de l’ogive, s’opposant au discours méprisant de Quatremère de Quincy qui ne voyait dans le gothique que l’expression du désordre ou du caprice.
Il cherche à construire un édifice riche d'une poésie religieuse en jouant sur la lumière, la multiplicité des points de vue, la variété dans l'unité et la légèreté de la construction : « Les monuments gothiques emportent l’esprit vers le ciel où s’élancent leurs pyramides : on croirait que l’artiste a voulu dresser autant d’échelles de Jacob, pour mettre l’homme en rapport avec Dieu. Chaque pas que l’on fait dans une église gothique modifie la perspective et change pour l’observateur l’aspect du monument. L’esprit s’élève d’un seul coup à la région des merveilles. L'unité vous frappe d'abord et cependant chaque partie, chaque détail vous présente une combinaison nouvelle, une disposition aussi ingénieuse qu'inattendue, et dans lesquels chaque pas vous procure le plaisir d'une découverte. L’inspiration a triomphé de tous les obstacles matériels, ouvert les portes d’un monde nouveau. »[9]
Henri Guérin (1929-2009) a adopté la technique du vitrail en dalle de verre que pratiquait le moine bénédictin Dom Ephrem Socard à l’abbaye d’En Calcat. Technique bien différente de celle du vitrail traditionnel par le matériau lui-même la dalle, plaque de verre de trois centimètres d’épaisseur et par le moyen de liaison des pièces de verre, un mortier de ciment et non un joint de plomb.
Henri Guérin a personnalisé cette technique en lui appliquant sa manière de peintre : en enlevant lors de la taille, de l’ombre dans les dalles par de grands éclats en profondeur. Il a peu à peu affiné les joints de ciment jusqu’à les transformer en fine résille qu’il teinte dans la tonalité permettant son intégration à l’architecture.
Jean le Baptiste est le saint patron de l’église et de la paroisse. C'est pourquoi la façade lui est consacrée. Jean est présenté dans le Nouveau Testament comme le cousin de Jésus et le prophète qui prépare la venue du Seigneur (Luc), comme la voix annoncée par les prophètes invitant à la conversion (Matthieu) : Jean prêche au désert, annonce la « bonne nouvelle » de la venue du Messie. Il invite les foules à recevoir le baptême pour se préparer à accueillir le Messie, qui baptisera dans l'Esprit-Saint et le feu. Jean désigne à ses disciples Jésus comme l'Agneau de Dieu, le Messie (Jean) et le baptise dans le Jourdain. Jean dénonce le mariage d'Hérode avec Hérodiade, la femme de son frère Philippe (Marc) : il est arrêté, mis en prison et décapité (Matthieu et Marc).
Portail central (œuvre d'Aimé-Napoléon Perrey) : l’ange Gabriel annonce à Zacharie la naissance d'un fils, Jean. Marie visite sa cousine Élisabeth. La naissance de Jean. La prédication de Jean. Jean baptise Jésus. Jean critique Hérode. Jean est décapité, sa tête est apportée à la fille d'Hérodiade (Luc 1-3 ; Marc 6,17-29). Le Christ en gloire.
Trumeau : Jean au désert présente l’Agneau de Dieu.
Portail de gauche : les prophètes Isaïe (Isaïe 6,6 ; Mt 3,3 ; 11,10) et Malachie (Mt 17,11) annoncent Jean le Baptiste.
Portail de droite : Jésus et Jean en prison (Mt 11,2-19). Le Christ libère Adam et Ève. Le triomphe de Jean le Baptiste.
Au-dessus des portes, deux vitraux : le roi David et sainte Cécile, et une rosace : la Vierge Marie au ciel.
Tympan du portail de gauche (rue Lassus) : François Nicolas Madeleine Morlot, archevêque de Paris (1857-1862) et la Religion présentent à saint Jean-Baptiste l’église de Belleville.
Tympan du portail de droite (rue de Palestine) : la résurrection du Christ. Le tombeau de Jésus est gardé par cinq soldats : deux sont en admiration et en prière, un autre réfléchit, un autre se sauve épouvanté, le dernier tente de percer le Christ de sa lance.
L’iconographie, la typologie variée des verrières et les techniques mises en œuvre manifestent le souci archéologique propre aux architectes du néo-gothique. Ces vitraux illustrent des récits de l’Ancien Testament :
Nef, sur le côté gauche :
Transept nord (à gauche) :
Transept sud (à droite) :
Nef, sur le côté droit :
Le vaisseau central est flanqué de deux collatéraux et de chapelles latérales. Le mobilier — autels, baptistère, confessionnaux, portes — a été dessiné par Lassus.
Vitraux des chapelles du côté gauche :
Vitraux des chapelles du côté droit :
Comme l'ensemble des meubles du sanctuaire, l'autel est l'œuvre d'Ulysse Lacoste. Lors de la consécration de l’autel en 2008, des reliques de saint Jean-Marie Vianney, curé d’Ars (1786-1859), y ont été déposées. L’autel est orné d'un vitrail d'Henri Guérin. Il représente l’Agneau pascal : Jean le Baptiste désigne Jésus comme l’Agneau de Dieu, reprenant une comparaison du prophète Isaïe (Isaïe 53,7-11).
Le vitrail d'Henri Guérin représente le buisson ardent (Exode 3,2).
Lors des travaux du chœur, en 2008, La Croix installée en 1961 a été conservée. La décision de placer le baptistère dans le chœur s'explique par le désir de mettre en valeur le baptême dans une église consacrée à Jean le Baptiste et par la volonté de pouvoir accueillir dignement les grandes assemblées présentes pour les baptêmes, ce que ne permet pas la chapelle des fonts baptismaux. Un octogone a été tracé au sol, symbole du huitième jour : le sabbat juif étant le septième jour, le Christ étant ressuscité le lendemain du Sabbat, le jour de la résurrection est le huitième jour « dans le temps et au-delà du temps ».
L'orgue du chœur est dû à Suret et date de 1859. Il est composé de deux claviers de 54 notes et d'un pédalier de 18 notes. Les transmissions sont mécaniques. Il compte treize jeux. Devant les deux buffet d’orgues, six stalles dessinées par Lassus.
Le transept nord, à gauche, abrite l'autel de saint Jean-Baptiste.
Il s'orne de trois fresques de Théodore Maillot (1826-1888) :
Vitraux de saint Jean Baptiste : Saint Jean au désert, Saint Jean présentant l'Agneau, Décollation de saint Jean.
Le transept sud, à droite, abrite l'autel de saint Joseph.
Il s'orne de trois fresques d'Auguste Leloir (1809-1892) :
Vitraux de saint Jean Évangéliste : le martyre de saint Jean, Jean l'Évangéliste, Jean rédigeant l'Apocalypse devant les sept Églises d'Asie. L'importance donnée à Jean l'évangéliste s'explique par la présence dans son évangile d'une description de Jean le Baptiste désignant à ses disciples Jésus comme l'Agneau et par l'emploi de cette image dans l'Apocalypse.
Construit par Cavaillé-Coll (1863) et restauré par Roethinger (1960), Beuchet (1976) et Bernard Dargassies (2003).
2 claviers de 56 notes et pédalier de 30 notes. Transmissions électriques. 22 jeux.
Grand-Orgue :
Récit expressif :
Pédale :
Accouplements: Récit/Grand orgue en 16', 8'. Tirasses: Grand orgue, Récit. Crescendo général. Appel d’anches sur les trois claviers. Tutti.
En 2014, la ville de Paris a remis aux normes tout le système électrique et a procédé à l'éclairage de toutes les petites chapelles.
En 2015, un nouvel éclairage, financé par la paroisse et le diocèse de Paris, a été installé dans l'église. C’est l’entreprise « LUMIN’ERE » qui réalisa ce travail d’ensemble. On y admire dorénavant la légèreté et l’élévation que procure cette réalisation en harmonie avec le souhait de l'architecte Lassus. L’ensemble de l'éclairage utilise des lampes au format LED par souci écologique.
Les inscriptions gravées sur les quatre cloches ont été relevées lors de l’inventaire de 1922, transcrites sur celui de 1942 et vérifiées en 2009 :
Fin 2014, l'église est classée à l'inventaire des monuments historiques.
Desservi par le vicaire de la paroisse Saint-Merry de Paris, le centre paroissial n'était pas autonome. La paroisse de Belleville est fondée le . Elle devint paroisse parisienne en 1860, année de l'annexion de Belleville par Paris[3].
La première mention de « Belleville » apparaît dans un acte épiscopal de 1543 : les habitants du village de Belleville-sur-Sablon reçoivent l'autorisation d'avoir un autel portatif afin qu'un prêtre, vicaire de saint Merry, vienne célébrer la messe. Le cardinal Jean-Baptiste de Belloy érige Belleville en cure le .
Fin 2013 et début 2014, la vie paroissiale est perturbée par des actes de vandalisme. Le , deux prêtres sont agressés par deux adolescents de 13 ans aussitôt interpellés. En , des graffitis injurieux sont trouvés sur l'église et un local paroissial rue Fessart[13].
Une scène du film Le Samouraï (1967) de Jean-Pierre Melville, avec Alain Delon, est tournée devant l'église[14].
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